GHOULIES 2 (1987)

La séquelle des aventures des petits monstres démoniaques imaginés et créés par John Carl Buechler

GHOULIES 2

1987 – USA

Réalisé par Albert Band

Avec Damon Martin, Royal Dano, Phil Fondacaro, J. Downing, Kerry Remsen, Dale Wyatt, Jon Pennell, Sasha Jenson

THEMA DIABLES ET DÉMONS I SAGA GHOULIES CHARLES BAND

Ghoulies était un petit film d’horreur fauché et mal fagoté, et n’importe quel investisseur sensé n’aurait pas misé un kopeck sur sa réussite. Mais il faut croire que Charles Band eut du flair, car les petits monstres de John Buechler attirèrent suffisamment les foules pour engendrer aussitôt une séquelle, réalisée cette fois-ci par le propre père du producteur. Tout content de ce “népotisme inversé”, Charles peut donc embaucher le vétéran Albert Band pour l’un de ses projets. Le prologue nous montre un homme d’église tenter de se débarrasser des maléfiques Ghoulies en les jetant dans une cuve de produits corrosifs, au beau milieu d’une station-service nocturne et déserte. Mais les petits démons sont tenaces, et c’est lui qui finit par y plonger la tête la première, tandis que nos monstres facétieux s’échappent et trouvent refuge dans le semi-remorque d’une fête foraine qui passait par là. 

On le voit, nous ne sommes pas à une incohérence près, mais le spectateur consentant d’une œuvre de cet acabit est en principe indulgent, d’autant que Ghoulies 2 s’avère bien moins bâclé que son prédécesseur. Les fans se départagent ensuite entre ceux qui préfèrent la nullité hilarante – au second degré – du premier Ghoulies, et ceux qui penchent pour la séquelle passable mais plus aboutie techniquement. L’un des atouts de ce second opus est en tout cas la générosité avec laquelle nous sont dévoilés les démons. Cette fois-ci, les marionnettes s’agitent sans pudeur devant la caméra d’Albert Band, et le génial David Allen nous gratifie même de quelques apparitions des créatures déambulant en animation image par image. Certes, nous sommes loin de Ray Harryhausen, mais le charme saccadé de ces cinq plans trop brefs est indéniable. 

Panique dans le train fantôme

Pour le reste, Ghoulies 2 raconte comment les cinq bestioles que nous connaissons – plus un sixième larron aux allures de chauve-souris difforme – multiplient les forfaits à l’intérieur d’un train fantôme promis à la faillite par un financier véreux. Grâce à leurs exactions, la foule finit par se presser pour assister à des attractions inédites et sanglantes. Sans devenir tout à fait héroïques – nos monstres transforment généralement tous les humains qu’ils croisent en chair à saucisse – les Ghoulies ont donc ici le beau rôle, et les similitudes avec Gremlins sont bien plus apparentes que dans le premier film. Notamment dans cette séquence jouissive où les créatures sèment la panique et le désordre dans tous les manèges du parc d’attractions. Quant au vilain, il finit dévoré par l’un des démons surgissant des toilettes (une image devenue célèbre grâce à sa présence sur les posters du film). Le final atteint les sommets du surréalisme, puisque nos héros décident d’invoquer un nouveau démon pour se débarrasser des Ghoulies décidément trop voraces à leur goût. Un monstre godzillesque – version de deux mètres du ghoulie homme-poisson amateur de cuvettes de WC – surgit alors du sol et entreprend d’avaler un à un tous les petits monstres du film ! Ce patchwork de séquences absurdes aurait pu tranquillement sonner le glas d’une série très dispensable, mais ce serait mal connaître Charles Band, qui décida d’exploiter jusqu’à la trogne les mignonnes marionnettes à l’occasion de deux nouvelles séquelles, respectivement réalisées par John Buechler et Jim Wynorski.

 

© Gilles Penso

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ELECTRIC DREAMS (1984)

Une comédie romantique avec une violoncelliste, un architecte… et un ordinateur amoureux !

ELECTRIC DREAMS

1984 – USA

Réalisé par Steve Barron

Avec Lenny Von Dohlen, Virginia Madsen, Maxwell Caulfield, Bud Cort, Don Fellows, Alan Polonsky, Wendy Miller, Harry Rabinowitz 

THEMA OBJETS VIVANTS I ROBOTS ET INTELLIGENCE ARTIFICIELLE

Les années 80 jetèrent sous le feu des projecteurs une profession alors méconnue : les réalisateurs de vidéoclips. Rompu à cet exercice, notamment grâce à MTV, Steve Barron s’est ainsi vu proposer la mise en scène d’Electric Dreams, une comédie dans l’air du temps qui recycle le thème de l’ordinateur rebelle (popularisé à l’écran dans 2001 l’Odyssée de l’Espace) pour les besoins d’une bluette romantique destinée en priorité aux adolescents. Miles Milton (Lenny Von Dohlen), un jeune et sympathique architecte, cherche à concevoir une brique anti-tremblements de terre. Distrait, maladroit et un peu technophobe, il regarde d’un mauvais œil tous les distributeurs automatiques, jouets radiocommandés, caméras de surveillance et agendas électroniques qu’il croise sur son chemin. Mais il faut vivre avec son temps, et pour l’aider à organiser sa vie de célibataire endurci, Miles fait l’acquisition d’un ordinateur capable de contrôler le système électrique et les appareils électroménagers de son appartement. 

Dans les premiers temps, tout semble plutôt bien fonctionner, et l’emménagement dans l’appartement voisin de Madeline (Virginia Madsen), une charmante violoncelliste, ne gâche rien. Un soir, décidément très en avance sur son temps, Miles utilise un modem pour télécharger tout ce que contient l’ordinateur de son patron. Mais la surcharge crée un court-circuit, et pour empêcher un début d’incendie il verse du champagne sur le clavier de son ordinateur. Les bulles pénètrent dans les circuits internes, et dès lors l’ordinateur va acquérir une autonomie et une personnalité… Sous ses allures de clip géant pour midinettes (avec une caméra en perpétuel mouvement et une bande son saturée de tubes des années 80 signés Culture Club, Jeff Lynne, P.P. Arnold, Heaven 17, Philip Oakey, Helen Terry et Giorgio Moroder), Electric Dreams soulève d’intéressantes questions liées à l’intelligence artificielle : un ordinateur est-il capable de créer des œuvres artistiques, d’éprouver des sentiments, voire d’aimer ? 

Le rêve de l'ordinateur

Au cours d’une scène mémorable, la machine joue de la musique en duo avec Madeline, les instruments synthétiques et le violoncelle s’unissant de part et d’autres du mur mitoyen. Séduite par ce dialogue harmonique, la belle tombe amoureuse de Miles et de ses talents musicaux. Leur relation naît donc d’un malentendu, et lorsque plus tard elle lui déclare n’avoir encore jamais eu la chance de flirter avec un compositeur, la caméra de Steve Barron s’attarde sur des petites marionnettes à l’effigie de Pinocchio, métaphore du mensonge qui s’installe. D’autres scènes étonnantes parsèment le film, la plus célèbre étant sans doute le rêve de l’ordinateur – qui donne son titre au film – dans lequel s’animent des images de synthèse rudimentaires mais déjà très performantes. Le postulat d’Electric Dreams est donc très attrayant, mais le scénario un peu léger se met rapidement à tourner en rond et les enjeux pas vraiment forts ôtent à l’intrigue toute possibilité de passionner le spectateur. S’il fut un tremplin pour les carrières de Steve Barron et Virginia Madsen, le film fut le seul vrai titre de gloire de Lenny Von Dohlen, malgré sa prestation remarquée ultérieure dans la série Twin Peaks.

 

© Gilles Penso

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DEAD SNOW (2009)

D'anciens nazis ressuscités sous forme de zombies attaquent un groupe d'étudiants en médecine réfugiés dans un chalet enneigé

DØD SNØ

2009 – NORVEGE

Réalisé par Tommy Wirkola

Avec Vegar Hoel, Stig Frode Henriksen, Charlotte Frogner, Lasse Valdal, Evy Kasseth Rosten, Jeppe Laursen, Jenny Skavlan

THEMA ZOMBIES 

Des zombies nazis dans la neige ? A priori, voilà un programme plutôt prometteur, signé de surcroît par le réalisateur qui osa nous livrer en 2007 Kill Buljo, parodie norvégienne et graveleuse de Kill Bill. Nos ardeurs sont pourtant calmées par une première moitié de métrage poussive, boursouflée de clichés et incarnée par des comédiens à côté de la plaque. Même les spectateurs les plus indulgents risquent donc d’abdiquer en cours de route. Comment leur en vouloir ? Il est difficile, en effet, de s’intéresser à ce petit groupe de têtes à claques, pseudo-étudiants en médecine, venus passer un week-end de Pâques sport et détente dans un chalet enneigé. 

Les dialogues se veulent référentiels (« Combien de films d’horreur commencent comme ça ? », « Week-End de Terreur est un petit chef d’œuvre méconnu », « A l’époque de Vendredi 13 ils n’avaient pas de portables ») mais les clins d’œil appuyés et le recours artificiel au second degré n’excusent pas le moins du monde une telle accumulation de lieux communs. Le summum du genre est probablement atteint avec l’intervention parfaitement incongrue d’un autochtone (incarné par le caricatural Bjørn Sundquist),  débarquant dans le chalet de nos sept héros pour leur raconter pendant un quart d’heure la légende urbaine de la région (pour faire court : des nazis laissés pour morts dans les montagnes norvégiennes ont pactisé avec le diable pendant la seconde guerre mondiale et errent désormais sous forme de morts-vivants) avant de disparaître du film une fois son monologue achevé. Sans compter le comportement parfaitement absurde de la totalité des protagonistes. Cette bimbo qui décide subitement de s’accoupler avec un obèse sur la cuvette des toilettes a-t-elle une once de crédibilité ? 

La troupe macabre

Les amateurs les plus endurants verront cependant leur patience récompensée, car la seconde moitié de Dead Snow, sans transcender le genre, nous offre une belle galerie de zombies en uniformes de la wermacht (menés par le sinistre standartenführer Herzog dont le faciès grimaçant semble échappé d’un Maniac Cop), une collection de séquences iconiques du plus bel effet (les cadavres vivants qui surgissent hors de la neige, la petite troupe macabre qui se détache sur fond de neige immaculée, une poursuite en motoneige transformée en char d’assaut) et surtout une série d’effets gore souvent très inventifs (démembrements, décapitations, mutilations, il y en a pour tous les goûts !). Les péripéties les plus mouvementées surviennent au moment où les protagonistes découvrent dans leur chalet bon nombre d’outils contondants (hache, marteau, tronçonneuse) et s’en servent allégrement pour massacrer du zombie. Certes, ces sympathiques ingrédients ne suffisent pas à concocter un film d’horreur de haut niveau, et Dead Snow s’oublie aussitôt après son visionnage. Mais il présente tout de même le petit mérite d’ajouter à l’imagerie du mort-vivant cinématographique quelques « moments de grâce » que tout aficionado saura apprécier, pour peu que le film soit visionné d’un regard léger, de préférence avec la télécommande en main et le doigt sur la touche « accéléré ».

 

© Gilles Penso

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THE PREDATOR (2018)

Un commando de bras cassés affronte le plus redoutable des chasseurs dans cette séquelle/remake/reboot au résultat mitigé

THE PREDATOR

2018 – USA

Réalisé par Shane Black

Avec Boyd Holbrook, Olivia Munn, Trevante Rhodes, Jacob Tremblay, Keegan-Michael Key, Thomas Jane, Jake Busey

THEMA EXTRA-TERRESTRES I SAGA PREDATOR

Une voute spatiale aussi tourmentée que la nébuleuse de Mutara dans Star Trek 2, un vaisseau qui traverse le cosmos comme ceux des space-opera post­-Star Wars, une partition symphonique dont l’emphase cherche à retrouver les envolées de John Williams, Jerry Goldsmith et James Horner… Dès son entrée en matière, The Predator affirme sa volonté explicite de s’inscrire dans une atmosphère héritée du cinéma de science-fiction des années 80-90. En ce sens, il semble vouloir se montrer fidèle à ses deux modèles séminaux : le Predator de John McTiernan et la séquelle de Stephen Hopkins. S’il se situe à notre époque, le film de Shane Black se positionne donc comme une suite directe des deux premiers Predator, auxquels le scénario se réfère régulièrement en évoquant les événements survenus successivement en 1987 et 1997. Pour autant, ce Predator ne cherche pas spécialement à caresser les fans dans le sens du poil, en dépit d’un prologue situé en pleine jungle, comme pour mieux imiter le cadre sauvage et primaire de l’œuvre de Mc Tiernan.

Shane Black a en effet pour habitude de détourner les franchises qu’on lui confie pour mieux les dynamiter de l’intérieur. Iron Man 3 en est le meilleur exemple. N’y voyait-on pas Tony Stark pulvériser en un gigantesque feu d’artifice l’intégralité de ses armures high-tech et de son laboratoire ? Cette insolence caractéristique du scénariste de L’Arme Fatale et Last Action Hero est cependant tempérée par son co-scénariste Fred Dekker, dont l’amour pour le cinéma de genre à l’ancienne transparaissait dès son premier long-métrage Night of the Creeps. Les deux hommes avaient déjà écrit à quatre mains le script de Monster Squad qui témoignait déjà d’étonnantes ruptures de ton. Or c’est justement ce mélange de tons – tour à tour irrévérencieux et respectueux – qui fait toute la singularité de The Predator. Le respect des conventions établies dans les deux films originaux passe par une bande originale d’Henry Jackman reprenant avec fidélité les thèmes et les orchestrations d’Alan Silvestri, une utilisation intensive d’effets animatroniques créés par l’équipe surdouée d’Amalgamated Dynamics, un protagoniste dur à cuire s’affirmant comme un adversaire de poids face à la menace d’outre-espace et une violence débridée qui n’hésite pas à accumuler les corps mutilés et les morts brutales. La présence même de l’acteur Jake Busey dans le rôle du scientifique Keyes est référentielle, puisqu’il joue le fils du personnage qu’incarnait son propre père Gary Busey dans Predator 2

Entre respect des conventions et auto-dérision

Mais The Predator joue aussi la carte de l’autodérision. Les « héros » sont donc une escouade de militaires déficients mentalement et les dialogues désamorcent les situations les plus critiques (l’un des personnages compare même le look du monstre à celui de Whoopi Goldberg !). Quant au personnage féminin principal, c’est un pastiche à lui tout seul, la jolie scientifique se muant sans aucune explication en tireur d’élite de haut niveau et en championne de combats à mains nues. Avec ses nombreuses libertés de ton et son final qui semble cligner de l’œil vers Iron ManThe Predator s’avère un peu déstabilisant, mais face au marasme artistique dans lequel a sombré la franchise depuis le début des années 2000, ce petit grain de folie s’avère finalement rafraichissant.

 

© Gilles Penso

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THE HOUSE THAT JACK BUILT (2018)

Lars Von trier continue à jouer les provocateurs en dressant le portrait glacial d'un tueur incarné par Matt Dillon

THE HOUSE THAT JACK BUILT

2018 – DANEMARK / FRANCE

Réalisé par Lars Von Trier

Avec Matt Dillon, Bruno Ganz, Uma Thurman, Siobhan Fallon Hogan, Sofie Grabol, Riley Keough, Jeremy Davies

THEMA TUEURS

Persona non grata au Festival de Cannes après des déclarations stupidement scandaleuses liées aux nazis, Lars Von Trier avait une revanche à prendre. Non pas un mea culpa, mais plutôt une tentative de redéfinir et de clarifier sa démarche d’artiste provocateur et misanthrope. Fruit de cette volonté, The House That Jack Built est probablement l’un de ses longs-métrages les plus audacieux et les plus intéressants depuis bien longtemps. Derrière ce titre emprunté à une comptine enfantine séculaire se cache le récit glaçant d’un tueur en série formidablement incarné par Matt Dillon. Sa croisade meurtrière nous est décrite à travers cinq exemples aléatoires puisés dans les douze dernières années de son existence. Pour raconter ses sinistres exploits, il s’adresse à une voix mystérieuse et vénérable qui pourrait fort bien être son confesseur ou sa conscience mais dont le surnom, « Verge », semble être le diminutif américanisé de Virgile, celui qui guidait Dante jusqu’aux Enfers dans « La Divine Comédie ». Victime de troubles obsessionnels du comportement, Jack tue froidement femmes, hommes et enfants, s’efforçant de doter ces meurtres d’un caractère esthétique. Maniaque de l’ordre et de la propreté, ingénieur qui rêvait d’être architecte, étranger aux notions de bien et de mal, il s’affuble du sobriquet de « Mister Sophistication » en adressant à la presse des clichés macabres issus de ses crimes. Mais plus il tue, moins il se montre prudent… A moins qu’il ne souhaite inconsciemment être arrêté ? 

The House That Jack Built est violent et subversif. De la part de Lars Von Trier, on n’en attendait pas moins. Mais comment ne pas y lire en filigrane une réponse du cinéaste à tous ses détracteurs ? Ce maniaque qui cède à la brutalité et à l’amoralité pour créer une œuvre artistique en perpétuelle évolution, n’est-ce pas lui-même ? Ce personnage qui semble s’adonner à la misogynie (les victimes de Jack sont principalement des femmes stupides) et aux élans fascistes (il cite hitler et le troisième reich) n’est-il pas le reflet contrefait de l’artiste torturé qui le met en scène, en un vertigineux effet de mise en abîme ? 

Le sang, les larmes, le rire et l'horreur

The House That Jack Built ressemble d’ailleurs à une œuvre somme, une sorte de testament du cinéaste qui non seulement s’auto-cite (des extraits de ses propres films viennent ponctuer le récit en cours de route et se mêlent bizarrement à des images documentaires bien réelles) mais aussi semble revenir à ses toutes premières expérimentations cinématographiques, celles de l’époque d’Europa et Element of Crime (dans lequel une femme citait d’ailleurs le poème « The House That Jack Built »). L’esthète cinéphile qu’il était en début de carrière et le garnement provocateur qu’il est devenu par la suite se retrouvent donc sur l’écran et tentent de cohabiter au sein d’un maelstrom multiforme où le sang, les larmes, le rire et l’horreur fusionnent aux accents des improvisations jazz de Glenn Gould et des rythmiques funky du « Fame » de David Bowie. Lars Von Trier cherche visiblement à mettre en lumière une certaine cohérence dans son œuvre, au sein de ce récit tourmenté qui débouchera sur une inexorable descente aux Enfers, comme en témoigne le final dantesque et excessif de ce film décidément hors-norme.

 

© Gilles Penso

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CLIMAX (2018)

25 jeunes danseurs s'isolent pour répéter un spectacle sans se douter que l'alcool qu'ils ont bu a des vertus hallucinogènes…

CLIMAX

2018 – FRANCE

Réalisé par Gaspar Noé

Avec Sofia Boutella, Romain Guillermic, Souheila Yacoub ; Kiddy Smile, Giselle Palmer, Claude-Emmanuelle Gajan-Maull

THEMA MUTATIONS

C’est dans une certaine urgence que s’est monté Climax, Gaspar Noé ayant profité de réunir le financement de son cinquième long-métrage pour accélérer sa préparation et son tournage. Avec une troupe de comédiens/danseurs inconnus du grand public et une équipe technique réduite à sa plus simple expression, il s’enferme dans un décor unique et boucle ses prises de vues en deux semaines. Le postulat est d’une grande simplicité : vingt-cinq jeunes danseurs répètent une dernière fois leur spectacle dans une salle située en bordure de forêt, en plein hiver, puis décompressent autour d’un apéritif copieusement arrosé. Bientôt, les comportements se modifient, l’agressivité et la paranoïa gagnent tout le monde, les cerveaux se détraquent… Alors qu’il devient évident qu’une substance hallucinogène a été versée dans la sangria, les choses dégénèrent jusqu’au chaos, à la démence et à l’horreur. 

Comme au temps de Irréversible, Gaspar Noé joue avec la temporalité, commençant son film par la fin avant de revenir aux prémisses du drame. Climax s’ouvre donc étrangement avec un générique final, la suite des crédits s’affichant de manière extrêmement graphique tout au long de la première partie du film, dans un ordre qui semble aléatoire. L’intrigue s’inscrit d’ailleurs dans une période indéterminée. La première apparition des danseurs, présentée comme une audition filmée par la chorégraphe, s’effectue sur un écran de télévision qui semble dater des années 80/90, ce que confirment les piles de cassettes VHS posées à côtés du poste (les titres ne sont évidemment pas choisis au hasard, des références aussi diverses que Possession, Salo ou les 120 jours de Sodome ou Vibroboy apparaissant sur les jaquettes). L’un des cartons d’introduction nous annonce que les faits s’inspirent d’une histoire survenue en 1995. Quant à la musique, elle mêle des titres récents avec d’autres beaucoup plus anciens comme des standards des années 70/80. 

La danse macabre

C’est d’ailleurs sur le classique « Supernature » de Cerrone que se déroule le premier très long plan-séquence du film, au sein d’une chorégraphie syncopée, chorale et organique qui n’est pas sans évoquer All that Jazz de Bob Fosse. La virtuosité des mouvements de la caméra (très souvent portée par le réalisateur lui-même) mêlée à la performance physique des danseurs donne déjà le vertige. D’autres plans-séquences (marque de fabrique de Noé) ponctuent régulièrement le film, suivant sans relâche chaque protagoniste dans ses mouvements et ses dialogues, avec une mobilité qui finit par étourdir, notamment lorsque le cadre se retrouve inversé. Ce processus de mise en scène n’est pas un simple gimmick. Il participe – tout comme la musique électronique lancinante qui envahit l’espace sonore – au rythme hypnotique du film. Le malaise s’accroit ainsi au fil des évolutions implacables de la caméra, jusqu’à un final écarlate nous plongeant allégoriquement dans les entrailles d’un enfer digne du Livre de l’Apocalypse. Certes, la démarche de Gaspar Noé est sans doute plus consciente et moins spontanée qu’à l’époque d’Enter the Void, mais l’impact du film n’en est pas amoindri pour autant, laissant ses spectateurs dans un état d’épuisement proche de celui des survivants du drame.

 

© Gilles Penso

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PLANÈTE HURLANTE (1996)

Dans cette adaptation peu connue d'une nouvelle de Philip K. Dick, Peter Weller affronte des robots dangereusement évolutifs

SCREAMERS

1996 – CANADA

Réalisé par Christian Duguay

Avec Peter Weller, Andrew Lauer, Jennifer Rubin, Roy Dupuis, Charles Edwyn Powell, Ron White

THEMA FUTUR I ROBOTS

Depuis le début des années 1980, l’œuvre du romancier américain Philip K.Dick est un terreau fertile pour les réalisateurs. Les adaptations les plus connues sont Blade Runner de Ridley Scott (d’après « Les androïdes rêvent-ils de mouton électrique ? »), Minority Report de Steven Spielberg (d’après « Rapport Minoritaire ») et Total Recall (d’après « Souvenirs à vendre ») mis en scène par Paul Verhoeven. Ce dernier récit a été réadapté en 2012 par Len Wiseman avec Colin Farell dans le rôle-titre. Moins connu est Screamers qui est élaboré d’après l’histoire courte « Nouveau Modèle » (« Second Variety » en version originale). Réalisé par Christian Duguay, ce long-métrage situe son action en 2078 sur la planète Sirus 6B colonisée pour récolter un minerai extrêmement énergétique : le Bérynium. Mais les scientifiques qui étudient cette ressource découvrent qu’elle émet des radiations à haute dose mortelles pour les mineurs. Conscients du danger qui pèse sur eux, ils se regroupent avec les scientifiques pour former l’Alliance face à l’omnipotence du Nouveau Bloc Économique (NBE) qui entend poursuivre l’extraction du Bérynium au péril de la vie des mineurs. Pour contrer la révolte, le NBE conçoit des robots autonomes capables d’éradiquer toute forme de vie, les « Hurleurs » (Screamers). Ceux-ci attaquent les êtres humains en se focalisant sur leurs pulsations cardiaques. Pour s’en prémunir, il faut porter un bracelet qui réémet les pulsations en opposition de phase. Par ailleurs, le NBE a bombardé la planète avec des charges atomiques forçant les habitants à fumer des cigarettes rouges pour se protéger des radiations.

Voilà pour le contexte. Au moment où le film s’ouvre, deux années se sont écoulées et un soldat du NBE est envoyé vers l’Alliance, porteur d’un message destiné à négocier une trêve avec les mineurs. Mais alors qu’il s’approche du QG des mutins, il est savamment déchiqueté par un hurleur, qui évolue dans le sable en se jetant sur lui tout en émettant un son strident à l’aide de ses deux puissantes scies circulaires, d’où le nom de « Hurleur ». L’infortuné messager n’a pas le temps de délivrer son pli confidentiel mais celui-ci est récupéré par le colonel Joe Hendricksson (Peter Weller). Après avoir pris connaissance du message, Hendricksson décide de cheminer sur la planète pour aller signer la paix avec le NBE, accompagné par un soldat de l’Alliance dont le vaisseau s’est écrasé au début du récit. Mais les choses ont en fait bien changé et Hendricksson comprend que l’ennemi n’est pas celui que l’on croit (une philosophie d’ailleurs chère à Dick). Les « Hurleurs » ont maintenant évolué et pris forme humaine. Ils apparaissent doués de conscience.

Méfiez-vous des apparences

Dans ce monde post-apocalyptique où le stress est permanent, les apparences deviennent vite trompeuses. Face à une menace qui ne fait aucune distinction entre les antagonistes, seule compte la survie dont les chances apparaissent à présent quasiment inexistantes. Le récit original de Philip K. Dick fait état d’une guerre atomique entre les États-Unis et l’URSS et l’action prend place en Normandie. L’Humanité ne vit plus sur la Terre, qui est complètement irradiée. Pour sa part, le réalisateur Christian Duguay a choisi de transposer les protagonistes sur une planète lointaine afin d’accentuer la sensation d’isolement et de paranoïa. Et force est de constater que ce « petit budget » (11 millions de dollars) remplit parfaitement le cahier des charges. L’ambiance est pesante à souhait et évoque, par certains côtés, des épisodes de La Quatrième Dimension dont le très bon « La flèche dans le Ciel » (qui servira même de base dix ans plus tard à Rod Serling pour bâtir l’histoire de La Planète des Singes). Malgré une écriture très réussie, qui compense des effets spéciaux pas toujours à la hauteur, et une interprétation maîtrisée des comédiens, Screamers fut un échec au box-office. Cependant, ce film a fini par gagner ses lettres de noblesse et est devenu culte au fil des ans. On note qu’une suite est sortie directement en vidéo en 2009 avec un nouveau casting, mais elle n’eut pas plus de succès que le premier opus.

 

© Antoine Meunier

 

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SAMSON ET DALILA (1949)

Dirigée par Cecil B. De Mille, cette monumentale épopée fantastico-biblique se bonifie à chaque vision

SAMSON AND DELILAH

1949 – USA

Réalisé par Cecil B. De Mille

Avec Victor Mature, Hedy Lamarr, Angela Lansbury, George Sanders, Henry Wilcoxon, Olive Deering, Fay Holden

THEMA DIEU, LES ANGES, LA BIBLE

Aujourd’hui, Samson et Dalila est généralement considéré comme l’un des classiques épiques de Cecil B. De Mille, au même titre que Les Dix Commandements. Mais il n’en fut pas toujours ainsi. Trop hollywoodien pour les fervents lecteurs de l’Ancien Testament, trop porté sur le sexe et la violence pour un public encore assez puritain, le film fut également vilipendé par les détracteurs du sculptural Victor Mature, ancienne vedette de Tumak fils de la jungle. Sujet à d’innombrables phobies malgré ses allures de colosse imperturbable, le comédien émailla en effet le tournage de nombreux incidents que la presse de l’époque colporta allègrement. Sans parler de cette fameuse boutade, généralement attribuée à Groucho Marx, selon laquelle « il est difficile de s’intéresser à un film dans lequel le héros a une plus grosse poitrine que l’héroïne. » 

Mais qu’importent les commérages d’antan. Samson et Dalila est un monument qui se bonifie à chaque vision, alternant avec maestria les séquences spectaculaires (le combat contre le lion, le massacre de mille Philistins, le climax cataclysmique) et les moments intimes (au sein desquels la parade amoureuse à laquelle se livrent les deux protagonistes du titre prend une place majeure). Dans le rôle de Samson, l’homme le plus fort de la tribu de Dan, héros du peuple juif oppressé par les Philistins, Victor Mature est tout simplement parfait. La vigueur de sa musculature et la hauteur de sa stature contrastent avec son sourire amer et son regard de chien battu. Par bien des aspects, il évoque la future star Sylvester Stallone, dont il faillit d’ailleurs interpréter le père dans L’Embrouille est dans le sac de John Landis (le rôle échut finalement à Kirk Douglas). Face à lui, Hedy Lamarr tient le rôle de sa vie, sous les atours ensorcelants de la perverse et délicieuse Dalila, amoureuse éconduite usant de ses charmes pour faire chuter le colosse aux pieds d’argile dont elle est éprise. A côté de son inoubliable prestation, la Scarlett O’Hara de Victor Fleming et la Cléopâtre de Joseph Manciewicz passeraient presque pour des modèles d’altruisme et de bienveillance.

« Si j'étais rasé, ma force se retirerait de moi… »

Le scénario du film suit assez fidèlement les péripéties décrites par le Livre des Juges, avec pour point d’orgue la révélation cruciale, que le texte biblique exprime en ces termes : « si j’étais rasé, ma force se retirerait de moi, je deviendrais faible et je serais pareil à un homme quelconque », et que le script, riche en répliques savoureuses aux allures d’aphorismes, reprend quasiment à l’identique. C’est là que Samson et Dalila exprime pleinement son rattachement au genre fantastique, la chevelure du héros étant le vecteur entre Dieu et l’homme, doté par sa foi d’une force surpassant celle de tous ses congénères. Et lorsque le temple de Dagon – divinité philistine réinventée en 1917 par H.P. Lovecraft et dès lors empreinte d’une forte connotation démoniaque – s’écroule sur ses bases, Samson et Dalila marque la fusion sublime entre le péplum, le film catastrophe et la fable mythologique. Avec 12 millions de dollars de recettes, ce fut le plus gros succès cinématographique de l’année 1949, et le meilleur score jamais enregistré alors par le studio Paramount.

 

© Gilles Penso

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SEASON OF THE WITCH (1973)

Un essai atypique qui décrit l'incursion de la sorcellerie dans la vie d'une ménagère frustrée des années 70

SEASON OF THE WITCH

1973 – USA

Réalisé par George A. Romero

Avec Jan White, Ray Laine, Ann Muffly, Joedda McClain, Bill Thunhurst, Neil Fisher

THEMA SORCELLERIE ET MAGIE

En ces années 70 balbutiantes, George Romero cherchait encore sa voie, partagé entre le cinéma d’auteur et les films de genre. Il faut dire que le succès de La Nuit des Morts-Vivants le dépassa quelque peu, le public et la critique lui allouant même des intentions qu’ils n’avait guère soupçonnées lui-même. « Je ne pensais même pas faire un film de zombies », avoue-t-il. « Pour moi, les zombies étaient liés aux Caraïbes et au vaudou. J’imaginais plutôt des ghoules, comme dans les vieux films Universal. Comme quoi, parfois ce sont les spectateurs qui décident pour vous ! » (1) En abordant Season of the Witch, le cinéaste s’efforça une fois de plus de mêler le surnaturel à une réflexion socio-politique. « Nous avions très peu d’argent pour faire ce film, qui n’est pas très connu du public », regrettait Romero (2). 

Lasse de sa vie monotone d’épouse modèle, Joan (Jan White), une femme au foyer quinquagénaire, est en proie à des cauchemars lui renvoyant l’image de son existence morose. Elle y découvre un mari violent et abject, ainsi que son propre visage soudain vieilli. Le psychiatre à qui elle se confie ne lui est pas d’un grand secours, et sa fille adolescente, en opposition permanente avec son père, semble devenir une inconnue à ses yeux. Dès les premières minutes du métrage, Romero saisit le malaise de son héroïne avec beaucoup de justesse et le retranscrit de manière quasiment viscérale. Un premier déclic survient dans sa vie lorsque ses amies et elle rencontrent une tireuse de cartes de tarot qui prétend reprendre le flambeau d’une sorcellerie se perpétuant de mère en fille. Ce culte, qui se vit comme une religion et se transmettait jadis oralement, est désormais accessible à tous grâce à une abondante littérature grand public.

Le petit nécessaire de la sorcellerie à domicile

Déçue par sa fille qui fugue, par le petit ami de celle-ci qui n’est qu’un jeune homme prétentieux et imbu de lui-même, par ses amies qui l’agacent, Joan décide de franchir le pas. Elle s’initie à la magie grâce à un livre, achète dans un magasin le matériel nécessaire (un petit chaudron, de l’encens, divers produits), se met à réciter une série d’incantations et se dénude entièrement pour célébrer son entrée dans le cercle fermé des sorcières. Ses nuits n’en sont pas moins agitées pour autant, bien au contraire. Désormais, un homme masqué et ganté hante ses cauchemars, pénétrant chez elle pour l’agresser. Ce rêve récurrent aura des conséquences désastreuses au cours d’un final qui évoque celui de La Nuit des Morts-Vivants. Fascinant dans sa description du désespoir né d’une vie où toute passion s’est peu à peu érodée, Season of the WItch pèche sans doute par excès de statisme et de dialogues, passant du coup un peu à côté de son sujet. Bien des années plus tard, George Romero nous confiait son envie d’en réaliser un jour un remake. Un vœu resté hélas sans suite.

 

(1) et (2) Propos recueillis par votre serviteur en juillet 2005

 

© Gilles Penso

 

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MARTIN (1977)

Loin du gothisme habituel, George Romero propose une vision moderne, réaliste et clinique du vampirisme

MARTIN

1977 – USA

Réalisé par George A. Romero

Avec John Amplas, Lincoln Maazel, Tom Savini, Christine Forrest, Elyane Nadeau, Sara Venable, Francine Middleton

THEMA VAMPIRES

Relecture moderne et surprenante du thème du vampirisme, Martin est un film qui a toujours particulièrement tenu à cœur à George Romero. Ici, l’addiction au sang est traitée comme une pathologie liée à des complexes sexuels. Ainsi Martin (l’incroyable John Amplas, dans son premier rôle à l’écran), un jeune homme complexé et inhibé, ne peut pas vivre sans une ration régulière de sang, qu’il prélève méthodiquement sur des victimes féminines au gré de ses rencontres. Dès le prologue, le ton est donné : le film nous montre un meurtre/viol sans concession dans le compartiment d’un train. Martin anesthésie sa victime à l’aide d’une seringue, la dénude, simule l’acte sexuel avec elle (sans dépasser ce stade), puis ouvre le bras de la malheureuse avec une lame de rasoir pour se repaitre de son sang. La scène met d’autant plus mal à l’aise qu’elle est traitée avec un réalisme cru. 

Ce vampirisme d’un nouveau genre ne serait-il donc qu’une sorte de toxicomanie expurgée de tout élément surnaturel ? Nous serions tentés de le croire. Mais lorsque Martin vient rendre visite à son oncle Cuda (Lincoln Maazel), le folklore traditionnel est convoqué. De l’ail pend sur les portes de la maison, le vieil oncle parle avec un accent d’Europe de l’est, traite le jeune homme de Nosferatu et s’arme d’un crucifix. Certes, aucun des accessoires habituels n’a d’effet sur Martin (ni la croix, ni l’ail, ni les rayons du soleil), mais il s’agit bel et bien d’un vampire, quatre fois plus âgé qu’il n’y paraît. C’est ce que nous confirment des flash-backs en noir et blanc s’intercalant régulièrement dans la narration jusqu’à la contaminer. On y découvre un Martin plus jeune mais avec les mêmes traits, dans une époque plus ancienne, pourchassé par les villageois à cause des meurtres qu’il a commis. Baignées dans une ambiance étrange à mi chemin entre Terence Fisher (Le Cauchemar de Dracula), Mario Bava (Le Masque du Démon), Herk Harvey (Carnival of Souls) et Francis Coppola (celui de Dementia 13), ces séquences furtives rappellent les expérimentations de montage auxquelles s’essayait Romero sur There’s Always Vanilla, la comédie romantique qu’il réalisa après La Nuit des Morts-Vivants. Il y jouait déjà avec l’altération du temps au sein de sa narration pour casser volontairement sa linéarité. 

Le film préféré de Romero

« Martin demeure mon film préféré », avoue le cinéaste. « C’était un projet très personnel. L’idée de ce film m’est venue suite à un cauchemar. Il a été produit par une toute petite compagnie pour un budget minuscule, et le résultat est très proche de ce que j’avais en tête en l’écrivant. Comme il a été réalisé entre amis, dans une atmosphère très conviviale, je n’ai pas vraiment de recul. Je l’appréhende moins comme un film que comme une expérience personnelle. » (1) Martin est en effet une affaire de famille. Romero (alors imberbe) y joue lui-même un prêtre, son fidèle complice Michael Gornick en signe la photographie, son ami Tom Savini crée les maquillages spéciaux et interprète (sans ses célèbres moustaches) le petit ami de la cousine de Martin. Quant à cette dernière, elle est incarnée par Christine Forest, qui deviendra l’épouse du réalisateur et jouera dans six autres de ses films.

 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en juillet 2005

 

© Gilles Penso

 

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