LES VILAINS DE SPIDER-MAN S’AFFICHENT
Marvel et Sony attisent l'impatience des fans en dévoilant trois affiches de Spider-Man No Way Home mettant à l'honneur les super-vilains…
PUBLIÉ LE 4 DÉCEMBRE 2021
Le Bouffon Vert, Electro et le docteur Octopus partagent l’affiche de Spider-Man No Way Home, une information que les amateurs de l’homme-araignée savent déjà depuis un moment mais que les studios Marvel et Sony officialisent maintenant avec trois posters consacrés chacun à un des célèbres super-vilains. Les trois sagas parallèles initiées respectivement en 2002 (le Spider-Man de Sam Raimi), en 2012 (The Amazing Spider-Man de Marc Webb) et en 2017 (Spider-Man Homecoming de Jon Watts) fusionnent ainsi en un épisode “best-of” qui marche ouvertement sur les traces du remarquable long-métrage animé Spider-Man : New Generation. Petit rappel historique. Apparu pour la première fois aux Etats-Unis dans Amazing Spider-Man n°14 de juillet 1964 (et dans Marvel n°9 de décembre 1970 en France), le Bouffon Vert est l’ambitieux homme d’affaires Norman Osborn qui, grâce à une formule chimique développée par son laboratoire Oscorp, possède une force surhumaine. Il est armé d’une aile volante et d’une sacoche pleine de bombes-citrouilles. Le docteur Octopus, lui est apparu dans Amazing Spider-Man n°3 en juillet 1963 (et dans Fantask n°7 en août 1969 pour les lecteurs français). Il s’agit d’un brillant scientifique, Otto Octavius, qui contrôle mentalement les quatre tentacules extensibles en titane qui sont greffés à ses flancs. Quant à Electro, il débarque en Amérique dans Amazing Spider-Man n°9 (février 1969) et en France dans Marvel n°4 (juillet 1970). Son vrai nom est Matt Dillon. Après un accident sur une ligne à haute tension sur laquelle il travaille, il possède le pouvoir de stocker, libérer et manipuler l’électricité. Ce redoutable trio (créé par Stan Lee et Steve Ditko) va donc donner du fil à retordre à notre homme-araignée, au milieu d’une escouade de guest-stars traversant divers univers parallèles jusqu’au vertige. Rendez-vous en salles le 15 décembre pour en savoir plus.
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SPIDER-MAN ET DAREDEVIL ENSEMBLE !
Matt Murdock, l'avocat aveugle dont l'alter-ego n'est autre que Daredevil, "l'homme sans peur", débarque apparemment dans le prochain Spider-Man…
PUBLIÉ LE 13 NOVEMBRE 2021
Les fans de Marvel en général et de Spider-Man en particulier ne savent plus où donner de la tête. Chaque nouvelle annonce fait l’effet d’une bombe aussi colossale que celle ayant transformé Bruce Banner en Hulk. En ouvrant ses portes aux théories du multiverse, le prochain opus de la saga Spider-Man, sous-titré No Way Home, pousse le principe du crossover dans ses ultimes retranchements, en profitant des accords signés entre les studios Marvel et Sony pour que l’impossible devienne enfin possible. Il y eut d’abord cette bande-annonce prometteuse laissant planer le doute sur la présence du Bouffon Vert et montrant dans toute sa splendeur le Docteur Octopus de Spider-Man 2.
Ce petit “Hello Peter” dit d’un ton anodin par Alfred Molina, tous tentacules déployés, avait déjà de quoi faire frissonner les amateurs du “monte en l’air” créé par Stan Lee et Steve Ditko. Plus tard, la rumeur persistante évoquant la cohabitation des trois Spider-Man du grand écran (Tom Holland, Tobey Maguire et Andrew Garfield) se confirmait avec une photo surréaliste montrant côte à côte les trois comédiens dans leurs tenues de super-héros.
Docteur Strange ayant joué avec les univers parallèles pour tenter d’arranger les petits problèmes de Peter, nous aurons donc droit à trois Parker pour le prix d’un ! Et voilà qu’une nouvelle photo fuite avec Brian Cox reprenant le rôle qu’il tenait dans l’excellente série Daredevil diffusée sur Netflix : l’avocat aveugle Matt Murdock, alias le super-héros écarlate de Hell’s Kitchen. Ça en fait du beau monde ! Il ne manquerait plus que Lou Ferrigno revienne en Hulk, Reb Brown en Captain America et David Hasselhoff en Nick Fury pour que la fête soit complète !
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MORBIUS DANS LE SPIDERVERSE
Le vampire du Marvel Comic Group débarque sur les grands écrans et semble vouloir s'inscrire dans les trois univers parallèles de Spider-Man. Tobey Maguire, Andrew Garfield et Tom Holland ont du pain sur la planche !
PUBLIÉ LE 3 NOVEMBRE 2021
Créé en 1971 par le scénariste Roy Thomas et le dessinateur Gil Kane, Michael Morbius est un des ennemis les plus redoutables de Spider-Man, à une époque où les comics Marvel intégraient volontiers des éléments horrifiques à leurs intrigues. L’un des personnages récurrents liés aux affrontements entre l’homme-araignée et cet étudiant transformé en suceur de sang est d’ailleurs le chasseur de vampires Blade. Les studios Marvel et Sony cherchant coûte que coûte à porter à l’écran tous les héros et anti-héros possibles issus de la “maison des idées” de Stan Lee, Morbius débarque donc à son tour, sous les traits de Jared Leto – le très controversé Joker de Suicide Squad. La bande-annonce diffusée dans le monde entier a mis à jour un élément qui n’aura pas échappé aux plus attentifs, et notamment aux équipes rédactionnelles de Total Film : Morbius semble vouloir foncer tête baissée dans le “multiverse” qui s’annonce dans les prochains épisodes de Spider-Man et Doctor Strange et dont la scène post-générique de Venom : Let There Be Carnage nous donnait déjà un aperçu. Nous avons donc droit à une apparition du Michael Keaton de The Amazing Spider-Man, à un Daily Bugle qui mentionne la présence de Rhino et Black Cat (ceux de The Amazing Spider-Man 2), à une photo de l’homme-araignée dont le costume semble être celui porté par Tobey Maguire dans la trilogie de Sam Raimi et même à un gag final se référant à Venom. Faut-il se réjouir de ce grand medley hérité du formidable dessin animé Spider-Man New Generation ou n’y voir qu’un “panier garni” de fan service un peu vain ? Réponse le 19 janvier 2022. D’ici à ce que Wesley Snipes vienne pointer le bout de son nez pour faire coucou à tout ce beau monde, il n’y a qu’un pas !
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HOMMAGE À HALYNA HUTCHINS
Le monde du cinéma est en deuil après la mort accidentelle de cette talentueuse directrice de la photographie sur le tournage du western Rust…
PUBLIÉ LE 23 OCTOBRE 2021
Née en Ukraine en 1979, Halyna Hutchins a passé ses jeunes années dans une base militaire de l’URSS dans l’Arctique. Elle travaille d’abord comme journaliste en Europe de l’Est avant de partir s’installer aux États-Unis pour se consacrer au travail de direction de la photographie pour le cinéma. Halyna démarre professionnellement en 2012, d’abord sur des courts-métrages (elle signera l’image d’une vingtaine d’entre eux), puis sur des séries TV et des longs-métrages. Parmi ces derniers, non note le thriller Snowbound d’Olia Oparina, le film d’horreur Darlin’ de Pollyanna McIntosh, le polar de science-fiction Archenemy d’Adam Egypt Mortimer, le drame policier Blindfire de Michael Nell ou le film d’épouvante The Mad Hatter de Cate Devaney. Exerçant principalement ses talents dans le domaine du cinéma indépendant, elle assurait la photographie du western Rust lorsqu’un accident mortel engageant une arme à feu mit fin à ses jours. Tous ceux qui eurent l’occasion de côtoyer Halyna Hutchins et de travailler avec elle citent son talent, sa gentillesse, sa chaleur, sa passion, son magnétisme et son optimisme. Sa disparition prématurée est une tragédie qui nous renvoie inévitablement au drame survenu pendant le tournage de The Crow et qui soulève bien des questions sur l’usage des armes sur les plateaux de cinéma. Pour l’heure, nos pensées vont vers sa famille et ses proches.
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ALEX DE LA IGLESIA À STRASBOURG !
Le plus exubérant des cinéastes espagnols sera président d'honneur du 14ème Festival du Film Fantastique de Strasbourg
PUBLIÉ LE 27 AOÛT 2021
Après une année sabbatique pour cause de Covid, le Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg (FEFFS pour les intimes) redémarre en force cette année. Du 10 au 19 septembre 2021, la folie va donc se déchaîner dans la cité alsacienne. Un bonheur n’arrivant jamais seul, c’est le génial réalisateur Alex de la Iglesia qui sera cette année invité d’honneur du festival. Présent sur place du 10 au 13 septembre, il fera l’objet d’une rétrospective permettant aux spectateurs de (re)découvrir six de ses œuvres clés dans des copies souvent splendides et restaurées. Trublion du cinéma ibérique n’hésitant jamais à mélanger les genres (avec une prédilection pour le fantastique, la comédie, le thriller et l’horreur, et souvent tout en même temps), Alex de la Iglesia nous a offert des perles rares telles qu’Action Mutante, Le Jour de la bête, Perdita Durango, Mes chers voisins, 800 balles, Le Crime farpait, Balada Triste, Les Sorcières de Zugarramurdi ou encore Pris au piège. Votre humble serviteur aura la joie d’animer sa masterclass dimanche 12 septembre à 14 heures. Qu’on se le dise !
Pour plus de renseignements, cliquez ICI
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ADIEU RICHARD DONNER
Le réalisateur de La Malédiction, Superman, Les Goonies, Ladyhawke et L'Arme fatale nous a quittés…
PUBLIÉ LE 6 JUILLET 2021
C’est en tant qu’acteur que Richard Donner fait ses débuts au cinéma, dans un épisode de la série Sommerset Maugham TV Theater en 1951. Il a alors 21 ans. Mais le producteur/réalisateur Martin Ritt voit bien que Donner n’est pas voué à une grande carrière d’acteur. Il l’imagine plutôt de l’autre côté de la caméra. Le jeune homme devient alors assistant de production pour Ritt, puis réalisateur de spots publicitaires et d’une quantité impressionnante d’épisodes de séries TV (La Quatrième dimension, Le Fugitif, Des Agents très spéciaux, Kojak…). Ses débuts sur grand écran ne font pas beaucoup d’éclat. La comédie Sel, poivre et dynamite passe en effet inaperçue. Retour donc à la case télévision, jusqu’à une autre tentative en 1976 avec un film d’horreur baptisé La Malédiction. À partir de là, le talent et l’éclectisme de Richard Donner éclatent aux yeux de tous, le muant en l’un des cinéastes les plus populaires et les plus appréciés de sa génération. Et c’est en musique que nous reviennent les moments les plus mémorables de sa carrière : les chœurs démoniaques de Jerry Goldsmith dans La Malédiction, les sublimes envolées symphoniques de John Williams dans Superman, les guitares et les saxophones mélancoliques d’Eric Clapton et David Sanborn dans la tétralogie L’Arme fatale. Richard Donner s’est éteint le 5 juillet 2021 à l’âge de 91 ans, laissant derrière lui un vide immense…
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FLASH-BACK SUR UN FESTIVAL MYTHIQUE
Un numéro Hors-série de L’Écran Fantastique consacré au Festival International de Paris du Film Fantastique et de Science-Fiction (1972-1989) est en préparation
PUBLIÉ LE 19 JUIN 2021
Un Festival unique en son genre, novateur, précurseur, fondateur, créateur, il aura révélé des talents comme James Cameron, Steven Spielberg, Sam Raimi, Peter Jackson ou Katherine Bigelow, et importé l’esprit ‘camp’ à Paris. De nombreux films lui vaudront leur visibilité et leur carrière à l’International, d’autres lui vaudront leur visibilité tout court. Né de la passion d’Alain Schlockoff, rédacteur en chef du mythique magazine L’Écran Fantastique qui a fêté il y a peu son 400° numéro et ses 50 ans d’existence, le Festival occupera pendant 17 ans bien des esprits et créera bien des vocations. Toujours à sa tête tel un amiral sur son navire, Alain Schlockoff et L’Écran Fantastique auront bravé toutes les tempêtes comme navigué sous les climats les plus favorables pour finalement faire figure d’explorateur de mondes alors ignorés. A l’heure où les films de genre tiennent le haut du pavé de la production internationale et ne sont plus des films de niche, alors qu’ils envahissent tous les formats d’écrans, cette exception française méritait bien que l’on relate toute son histoire au nom du patrimoine culturel français. Ce numéro Hors-Série est destiné aussi bien aux fans, aux amateurs, aux professionnels comme aux chercheurs et se veut une source exhaustive de renseignements sur une époque, ainsi que sur ce que la mutation de la perception des films de genre révèle du monde.
Quélou Parente
Quelques films inédits projetés au festival :
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UNE NOUVELLE PIÈCE CONSACRÉE À DRACULA
Serge Schiro nous propose une audacieuse adaptation théâtrale du célèbre mythe où s'entremêlent l'épouvante, le romantisme et la comédie…
PUBLIÉ LE 13 JUIN 2021
Comment est venue l’idée d’une pièce consacrée à Dracula ?
L’idée date de pas mal de temps déjà ! En 1985, au lycée, j’avais une prof d’anglais qui nous faisait travailler en écrivant et jouant des petits sketchs. Ayant toujours été un fervent amateur des Mythes Fantastiques, je me suis alors lancé dans l’écriture d’une adaptation parodique de Dracula, en anglais. C’était beaucoup plus qu’un sketch et ça s’est transformé en une pièce de théâtre qui durait presque 1h15. Puis le temps a passé, et j’ai lu et relu le roman de Bram Stoker. J’ai aussi vu une multitude d’adaptations cinématographiques. Des très bonnes et des moins bonnes… J’y ai retenu avant tout l’histoire d’amour d’un homme « éternel », épuisé et désabusé, qui, toute sa (longue) vie durant, va rechercher celle qu’il a jadis aimé, et qui lui a été enlevée alors qu’il éprouvait pour elle une passion sans limite. Un amour inégalé et profond… Puis est venue l’idée de réécrire cette pièce dans la langue de Molière, dans le but de toucher plus de lecteurs, et de me rapprocher au mieux du roman. De la « secouer » pour la « reconstruire ». De faire de Dracula, « mon » Dracula. Un héros qui reste touchant et romantique, et pour qui, à l’évidence, la vie éternelle n’est peut-être pas si envieuse qu’on puisse le penser ! J’ai en fait tout simplement écrit l’histoire que j’avais envie de voir, ce n’est pas plus compliqué que ça !
Dracula a déjà fait l’objet de tant d’adaptations, notamment au cinéma, qu’il ne devait pas être simple d’avoir une approche originale et nouvelle. Comment as-tu abordé ce problème ?
Oui en effet, Dracula a fait l’objet de nombreuses adaptations cinématographiques, mais, à ma connaissance, pas tant que ça d’adaptations théâtrales. Et si j’en ai fait cette appropriation, c’est parce que je trouve que le fantastique au théâtre est peu montré, peu représenté, peu mis en valeur (du moins, dans l’hexagone ?), mon rêve étant de voir mes « héros de l’ombre » sur une scène (Je travaille actuellement sur une version très libre de Frankenstein, qui se déroule pendant la guerre de 1939/1945, où Frank n’est autre que le fils « fabriqué » d’Albert Einstein…mais là, je dérive, je n’en dirai pas plus pour le moment !!!…). Oui, en fait, c’est ce manque, cette frustration qui m’ont poussé à me dire « mais moi, je veux voir Dracula sur les planches ! ». Et je me suis lancé. Je n’ai pas vraiment cherché à en avoir une approche forcément « originale ». Il est vrai que la nouveauté, selon moi, vient de la narration, la pièce étant dévoilée par l’intermédiaire de Lucy, qui, à force de lire les pages du journal qu’écrit son père, commence à connaître ces évènements passés, mieux que ses parents ! Et je n’ai surtout pas voulu « moderniser » la pièce, et au contraire conserver ce côté « gothique et antique », « vintage ! », propre à cette époque, où les voyages sont longs, les mots mettent un temps fou à arriver, contrairement à notre époque où tout se fait parfois beaucoup trop vite, où l’on est bombardé d’infos de toutes sortes, de tous les côtés… Moi j’aime les balades en calèches, la traversée des mers en bateau, les locomotives à vapeur qui traversent des montagnes escarpées, à flanc de falaise… Tout ça prend du temps, et ce temps s’imprègne dans nos cellules, et nous pousse forcément à la réflexion, à la patience, à l’attente… Rien ne peut se faire dans la précipitation. On n’agit pas pour les autres, on agit pour soi ! J’ai envie de dire que la nouveauté de mon approche réside dans le fait de conserver ce côté « vintage » de Dracula ! (C’est une réponse de normand, non ?). Le roman est en lui-même extrêmement novateur ! Et je ne cherche en rien à défier Bram Stoker ! Je me sens juste comme son « médium », c’est son âme qui a poussé ma plume à écrire… Je qualifierai cela d’écriture automatique !
Pourquoi avoir choisi d’envoyer Mina à la place de Jonathan, et de transformer Lucy en narratrice ?
Dans ma narration, Dracula et Mina sont intimement liés par un amour qui, je pense, les dépasse tous les deux. Lui, le comte, parce que Mina est la réincarnation parfaite de celle qu’il a jadis aimé éperdument, et perdue, malgré sa force et sa distinction. Malgré son pouvoir et sa détermination. Ce qui l’a rendu profondément mélancolique (et donc humain, j’ai envie de dire !) Et elle, Mina, parce qu’elle est sous le joug du comte. Elle l’aime, mais d’un amour imposé, un amour improbable, au-delà du réel. Le fait de l’envoyer dans les Carpates, « dans la gueule du loup », permet de créer un lien très fort entre elle et le comte. Et de les isoler des autres (donc de Jonathan). La modernité peut venir en effet du personnage féminin, qui justement est mis en avant par rapport au roman où les rôles masculins me paraissent dominants… Ici, c’est la femme qui prend le pouvoir, alors qu’à cette époque, ce devait être tout le contraire. Elle voyage seule, elle rencontre le comte seule. Elle est émancipée, et en même temps, si elle y va, c’est avant tout pour une bonne cause : sauver l’entreprise familiale de la faillite… Jonathan ne pouvant se rendre auprès du comte, son père étant malade. C’est donc Mina qui s’y colle ! Mais derrière tout ça, il y a l’emprise du comte, qui peut manipuler les personnes à distance, en un rien de temps ! Et c’est contradictoire avec ce que je viens d’évoquer, à savoir la lenteur des transports, des courriers inhérents à cette époque… ! Oui, à cette période, tout est lent, mais c’est sans compter le pouvoir infini, au-delà des frontières, de Dracula ! J’ai envie de dire : Dracula, c’est internet avant l’heure ! Mina est obligée de se rendre au château du comte pour deux raisons en fait : la transaction immobilière sans laquelle l’avenir matériel et financier de sa famille s’effondre, et l’attraction terrible qu’exerce sur elle le comte à son insu… Il y a peut-être aussi là-dedans, un côté féministe avant l’heure ! Mon côté féminin qui parle à travers les héroïnes de cette adaptation ! Quant à Lucy, contrairement au roman, j’en ai fait la fille de Jonathan et Mina, conçue à la mort de Van Helsing. Elle est très jeune, innocente et sa curiosité enfantine la pousse à vouloir savoir tout de ce qu’il s’est passé là-bas, dans les Carpates… Selon moi, il était nécessaire de rester dans un « cocon familial », c’est pourquoi j’ai fait de Lucy, avant tout, la fille de Jonathan et Mina. Pour resserrer les liens entre eux, et pour avoir une approche « enfantine » et « innocente » de l’histoire. Seule une fillette de 7 ans peut avoir cette curiosité d’esprit, cet imaginaire par rapport aux évènements vécus par ses parents. Et puis il s’agit de changer la donne : habituellement, ce sont les parents qui lisent des histoires aux enfants pour les endormir… Ici, c’est Lucy, la fillette, qui dévoile l’histoire vécue par ses parents, avec justement ce côté « objectif » comme si ces derniers avaient été étrangers à tout ça. Elle décrit une réalité qu’elle n’a pas réellement connue, donc sans préjugés, sans intérêts. Et c’est ce type de narration qui va faire vivre l’histoire. Et c’est là mon intérêt ! Une histoire qui ici n’a pas lieu d’endormir les spectateurs, mais au contraire, de les tenir bel et bien éveillés !
Peux-tu nous parler des nouveaux personnages que tu as créés ?
Les deux principaux nouveaux personnages sont les « Bophreys », deux frères Siamois accrochés par le dos et les fesses, au service du comte Dracula, et qui tous deux ne s’entendent, mais alors, pas du tout ! Ce qui est difficile au vu de leur situation ! J’ai voulu ces personnages, pour leur étrangeté, pour apporter un côté encore plus mystérieux et surréaliste à la pièce, plus « baroque », bizarre, inattendu… et aussi pour la dose d’humour qu’ils amènent à la pièce, justement due au décalage qu’ils créent, en cassant quelque peu le côté « tragique et dramatique » du roman original. Il y a un peu de la « famille Addams » là-dedans ! Les Bophreys, ce sont la « soupape » de la cocote minute ! Ce sont peut-être eux qui nous font naviguer entre la réalité et le rêve. Le cauchemar et la comédie…
Comment as-tu justement réussi à équilibrer l’épouvante et la comédie ?
La comédie vient du côté onirique (je pense au rêve du prologue de la pièce, où Jonathan est endormi, et Mina est « l’objet » de son rêve, où elle rencontre un Dracula sous cocaïne qui veut s’en prendre à elle…). En fait, j’aime à jouer de cet équilibre entre le bien et le mal, le rire et les pleurs… Un équilibre où l’on se perd, on ne sait pas comment agir- réagir – face aux situations données… C’est surréaliste ! Dois-je rire ou sortir mon mouchoir ? Dois-je rire ou fermer mes yeux ? Dois-je croire ce que je vois ? Ou bien n’est-ce qu’une illusion ? Je ne sais pas ! Je suis perdu ! Et je tiens à ce que le spectateur vive aussi cette « mouvance » du « ne pas savoir ». D’où ce mélange, cet équilibre entre la comédie et l’épouvante ! Car, oui, si on prend l’histoire au premier degré, elle est horrible ! Invivable ! Il est donc nécessaire de larguer du lest, sinon ça devient intenable ! En tout cas, c’est mon point de vue ! Et mon but est de rendre la scène immersive pour le spectateur. Qu’il soit aussi acteur de ce qu’il voit et entend… C’est peut-être décalé, mais je pourrai faire référence aux films Evil Dead 2 et 3, de Sam Raimi, qui réussit à nous faire accepter l’horreur par la touche comique et onirique qu’il apporte justement à ses films.
La pièce va-t-elle voir le jour sur scène ?
Haaa ! Quelle question ! Bien sûr que ce n’est pas l’envie qui m’en manque de porter ce projet sur une scène ! Mais ma vision des choses, très personnelle, demande à avoir un minimum de moyens qui pourront rendre magique et féérique ce conte ! Mais oui, pour répondre à la question, je serai heureux de pouvoir m’atteler à mettre en scène… mon cauchemar ! (Mon rêve ?)
Si vous voulez vous procurer la pièce de Serge Schiro, écrivez-lui directement : schiro-serge16@bbox.fr
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HOMMAGE À JEAN-CLAUDE ROMER
La disparition à 88 ans de ce grand érudit meurtrit le monde de la critique et les fantasticophiles
PUBLIÉ LE 23 MAI 2021
On ne donnait pas d’âge à Jean-Claude Romer, éternellement jeune de corps et d’esprit, son décès inattendu attriste tous ceux qui le connaissaient de près ou de loin. Amis et collaborateurs fantasticophiles, de Gérard Lenne à Hélène Merrick (La Fille de Starfix), en passant par Christophe Lemaire (Starfix, Mad Movies), Alain Schlockoff (L’Écran Fantastique), Marc Toullec, etc., tous témoignent à l’unisson de la générosité, de la gentillesse, du désintéressement, de la modestie, de la chaleur, de l’humour de ce cinéphile accompli dont la connaissance encyclopédique lui a valu d’être plusieurs fois membre du comité de sélection ou du jury dans de nombreux festivals : Le Festival Fantastique et de Science-Fiction du Grand Rex, Le Festival d’Avoriaz bien sûr, mais il est également salué comme un complice par l’ancien président du Festival de Cannes, Gilles Jacob, qui lui rend lui aussi un vibrant hommage. Il décernera également pendant 23 ans le Prix Très Spécial qu’il a créé avec son ami Gérard Lenne, où il réunira autour de lui une bande de copains et collègues journalistes et critiques, avec lesquels il consacrera de nombreux films fantastiques : Re-animator (1985), Hitcher (1986), Street Trash (1987), Les Feebles (1989), C’est arrivé près de chez vous (1992), etc.
A la fois archiviste, documentaliste, historien, critique, scénariste, attaché de presse, écrivain, mais aussi pour son plaisir apprenti comédien à ses heures dans les films de Jean-Pierre Mocky ou de Pierre Tchernia (alias « Monsieur Cinéma », émission à laquelle il collaborera jusqu’à la fin), mais aussi chez Alain Resnais, Jacques Rivette, Agnès Varda ou dans Baby Blood d’Alain Robak, ses activités multiples se déclinent à l’infini pour témoigner de sa passion pour le Cinéma. Pas seulement le Cinéma en tant que 7ème Art, car JCR se déclarait lui-même avant tout cinéphage, comme en témoigne sa rencontre et son intérêt pour Hershell Gordon Lewis, que l’histoire retient comme étant le premier réalisateur de films gore de l’histoire du cinéma, dont la référence au Grand-guignol amusait beaucoup Jean-Claude. Avec Jean Boullet, il fera figure de précurseur avec un numéro historique de la revue Bizarre en 1962 consacrée au cinéma d’épouvante et aux monstres Universal avec le Frankenstein de James Whale (1931) en couverture où, à l’instar de Forrest Ackerman dans Famous Monsters of Filmland, il s’intéresse à Tod Browning, Bela Lugosi et Boris Karloff. Ce numéro préfigure la revue qu’il créera ensuite : Midi-Minuit Fantastique qui sera une inspiration pour de nombreux cinéphiles comme le réalisateur Christophe Gans, de la même façon que Famous Monsters impactera le cinéma de Steven Spielberg, George Lucas, Joe Dante ou John Landis. Jean-Claude Romer collaborera à la version japonaise éditée par un autre regretté fantasticophile passionné : Hajime Ishida. Nommé président d’honneur du Syndicat Français de la Critique de Cinéma, c’est une vilaine ironie qui nous enlève notre ami à quelques jours de la réouverture des salles. Ponctuel, professionnel, joyeux, attentionné, pourtant prudent sur les questions de santé, Jean-Claude était un homme charmant, égal à lui-même, qui laisse un grand vide et un fandom inconsolable.
© Quélou Parente
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