L’EMPIRE CONTRE-ATTAQUE (1980)

Toutes époques et générations confondues, c'est l'épisode préféré des amateurs de la saga Star Wars

THE EMPIRE STRIKES BACK

1980 – USA

Réalisé par Irvin Kershner

Avec Mark Hamill, Carrie Fisher, Harrison Ford, David Prowse, Frank Oz, Anthony Daniels, Kenny Baker, Billy Dee Williams

THEMA SPACE OPERA I SAGA STAR WARS

L’Empire contre-attaque est probablement le plus riche des trois épisodes de la première trilogie Star Wars. Situé au cœur même du combat entre le bien et le mal, il narre la partie la plus complexe, une espèce d’Acte II au cours duquel les personnages gagnent en profondeur. Luke a perdu de sa naïveté, Solo de son ironie, Leïa de sa froideur. Même Chewbacca semble moins sauvage. Quant à la terrible malfaisance de Vader, elle devient ambiguë, et se relativise à l’annonce d’une entité plus grande, plus puissante et plus maléfique encore. Chassés de la planète Yavin par les forces impériales après la destruction de l’Etoile Noire dans La Guerre des étoiles, les rebelles se sont réfugiés sur Hoth, la planète de glace. Darth Vader les attaque avec les monstrueux robots At-At, et ils doivent à nouveau prendre la fuite. Leïa, Han Solo, Chewbacca et C3P0 abandonnent le quartier général à bord du Faucon Millenium et se dirigent vers Bespin, la planète dans les nuages, où ils sont capturés par l’Empire. Pendant ce temps, Luke Skywalker et R2D2 se rendent sur la planète Dagobah pour y rencontrer Yoda, le maître Jedi, suivant les conseils d’Obi Wan Kenobi. Yoda forme Luke et lui enseigne la force. Mais Luke perçoit l’appel de ses amis et part les retrouver sur Bespin avant la fin de sa formation. Là, Darth Vader l’attend pour lui faire une terrible révélation, l’une des plus marquantes de l’histoire du cinéma.

Le travail conjugué d’Irvin Kershner et George Lucas, respectivement directeur d’acteurs et conteur d’histoire, est prodigieux. Les trois comédiens vedettes, dominés par le talent d’Harrison Ford, parviennent sans peine à sensibiliser des spectateurs pourtant sollicités par des effets spéciaux encore plus spectaculaires que ceux du film précédent. A ce titre, la traversée du champ d’astéroïdes, à couper le souffle, ou l’attaque des At-At, vertigineuses machines de guerre quadrupèdes, font désormais figure de scènes d’anthologie. Cette dernière séquence semble avoir été conçue comme un vibrant hommage aux effets spéciaux de Ray Harryhausen. « Nous tenions absolument à utiliser l’animation image par image de manière inédite par rapport à ce que les spectateurs avaient déjà pu voir par le passé » nous confie l’animateur Phil Tippett. (1)

L'entrée en scène de Yoda

Toute la richesse de cette incroyable saga, portée en germe dans La Guerre des étoiles, s’affirme vraiment au cours de ce second volet. Et si L’Empire contre-attaque n’a rien perdu de sa modernité, contrairement au film précédent qui a pris entre-temps un petit coup de vieux, c’est sans conteste grâce à la mise en scène d’Irvin Kershner, parée d’une direction artistique exceptionnelle, au scénario écrit à quatre mains par Lawrence Kasdan et Leigh Brackett, écrivain de science-fiction en vogue depuis les années 40 et auteur du script de Rio Bravo, et à des séquences inoubliables, comme la formation de Luke par l’incroyable maître Yoda, qui permet à Lucas de développer le concept de la Force et de ses deux penchants. Et pour couronner le tout, L’Empire contre-attaque se paie le luxe d’évacuer tout happy-end, s’achevant sur une note sombre et ouvrant la voie au Retour du Jedi.

(1) Propos recueillis par votre serviteur en avril 1998.

 

© Gilles Penso

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LA PETITE BOUTIQUE DES HORREURS (1960)

Tournée en moins de trois jours, cette comédie horrifique de Roger Corman met en scène une plante carnivore à l'appétit insatiable

THE LITTLE SHOP OF HORRORS

1960 – USA

Réalisé par Roger Corman

Avec Jonathan Haze, Jackie Joseph, Mel Welles, Dick Miller, Myrtle Vail, Tammy Windsor, Leola Wendorff, Jack Nicholson

THEMA VEGETAUX

Recyclant les recettes d’Un Baquet de sang qu’il réalisa en 1959, et s’inspirant de la nouvelle « Green Thoughts » de John Collier, Roger Corman signe avec La Petite boutique des horreurs une curiosité ayant atteint le statut tant convoité de film culte (il faut dire que le titre lui-même est une belle trouvaille). Jonathan Haze incarne Seymour Krelboin, modeste fleuriste chargé des livraisons. Amoureux d’une jeune fille aussi idiote que lui, Audrey (Jackie Joseph), il est menacé de licenciement économique dans la mesure où la boutique qui l’emploie, tenue par Gravis Mushnick (Mel Welles), ne se porte pas à merveille. Mais les choses changent lorsque Seymour crée par croisements une plante carnivore facétieuse mais extrêmement gloutonne qu’il baptise Audrey Jr et qui devient vite la coqueluche du quartier. Peu à peu, cette invention lui permet de gagner du respect, d’acquérir une petite renommée et même de séduire Audrey, première du nom. Mais la plante n’est assouvie que lorsqu’elle consomme du sang humain. Et son appétit semble hélas insatiable.

La comédie, même si elle est noire et empreinte de fantastique, ne semble pas être le point fort de Roger Corman. Le jeu des acteurs, terriblement dénué de subtilité, les gags, incroyablement poussifs, et les dialogues, ineptes de bout en bout, contribuent à rendre le film exaspérant. Mais nous avons ici affaire à une de ces « œuvres » dont le caractère maladroit fait un peu le charme. « Sur un pari, j’ai tourné La Petite boutique des horreurs en deux jours et une nuit pour 35 000 dollars » raconte fièrement le réalisateur (1). Ce budget ridicule et ce planning réduit à sa plus simple expression ont beaucoup contribué à la notoriété du film. Malin, Corman en a même fait un argument marketing. Mis en scène à la manière d’une captation de pièce de théâtre, ce petit objet filmique sans prétention se situe à des kilomètres des films stylisés que Corman réalisera en adaptant Edgar Poe (la même année, il mettait en scène le somptueux La Chute de la maison Usher). Ici, la caméra se contente d’enregistrer en plan large les gesticulations des comédiens dans un décor unique (édifié à l’origine pour une autre production qui, finalement, fut avortée avant son tournage), et le montage, purement fonctionnel, est très approximatif.

« Feeeeed me ! »

On gardera surtout en mémoire cette plante en pleine crise de croissance et au look de noix de coco ouverte qui crie inlassablement « A manger ! » (« Feeeed me ! » en V.O., avec la voix du co-scénariste Charles B. Griffith), ainsi que les interventions burlesques de Dick Miller dans le rôle d’un client qui mange les fleurs, ou encore la courte mais fameuse prestation de Jack Nicholson en client masochiste d’un dentiste sadique (« pas de novocaïne », supplie-t-il pour éviter les anesthésies, « ça attenue les sensations ! »). Sur les jaquettes vidéo et DVD du film, le poster initial sera d’ailleurs remplacé par un nouveau visuel laissant la part belle à Nicholson, devenu entre-temps une superstar. Désormais, son nom surplombe le titre et son portrait laisse imaginer qu’il incarne le personnage principal. La renommée de La Petite boutique des horreurs lui vaudra la mise en chantier d’un remake en 1986, signé Frank Oz, et une adaptation sur les planches sous forme de comédie musicale. 

(1) Extrait de la biographie “Comment j’ai fait 100 films sans jamais perdre un centime” par Roger Corman et Jim Jerome, publiée en 1990

© Gilles Penso 

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LE RETOUR DE LA CREATURE DU LAGON (1989)

Jim Wynorski dote La Créature du marais de Wes Craven d'une séquelle délirante et joyeusement excessive

THE RETURN OF SWAMP THING

1989 – USA

Réalisé par Jim Wynorski

Avec Louis Jourdan, Heather Locklear, Sarah Douglas, Dick Durock, Joe Sagal, Ace Mask, Monique Gabrielle, Ralph Pace

THEMA SUPER-HEROS I VEGETAUX I SAGA DC COMICS

Habitué aux nanars fantastico-érotiques et aux budgets ridicules, Jim Wynorski s’est vu accorder des moyens largement plus conséquents qu’à son habitude pour diriger cette improbable suite de La Créature du marais de Wes Craven. Suite que les distributeurs français ont traduit curieusement par Le Retour de la Créature du Lagon, entretenant un lien trompeur avec L’Étrange créature du lac noir et annihilant du même coup les liens avec le film précédent. Au premier degré sinistre du premier Swamp Thing, Wynorski préfère largement la franche rigolade, et sa séquelle prend par moments les allures d’un Toxic Avengers, avec force gags stupides, séquences burlesques et dialogues décalés. Comme lorsque ce redneck pur jus, en voyant la créature, s’écrie : « un homme-choucroute ! », ou lorsque ce couple de gardes du corps compare ses cicatrices en imitant une des scènes cultes des Dents de la mer.

Le look du monstre vedette, toujours campé par le cascadeur Dick Durock, a sérieusement été amélioré. Si le caoutchouc prédomine encore, la texture végétale et les proportions colossales de son corps ont gagné en crédibilité, tout en se rapprochant des dessins de Bernie Wrightson. Louis Jourdan lui aussi rempile dans le rôle du maléfique docteur Arcane. Transformé en bestiole grotesque puis abattu à la fin de La Créature du marais, nous le retrouvons ici en pleine forme et sous des traits humains, via un prétexte scénaristique absurde et évasif. Devenu  émule du docteur Moreau, il bricole toutes sortes de croisements bizarres entre l’homme et diverses espèces animales, comme ces incroyables homme-éléphant, homme-hippopotame ou homme-cafard, dus à l’imagination fertile des maquilleurs Steve Neill, Michael Jones et Dean Gates. Cet excès de monstres nous donne droit à un combat homérique entre la créature vedette et une espèce de bestiole humanoïde à la tête en forme d’aspirateur visqueux, qui semble tout droit issue d’un Godzilla.

La Belle et la Bête dans les marais

Pour aller au bout de la thématique de la Belle et la Bête, amorcée timidement par Wes Craven, Wynorski ose carrément la scène d’amour entre l’homme-plante et la blonde Heather Locklear. Mais ici tout est en retenue. Pas de sexe, pas l’ombre d’un sein dans ce Swamp Thing 2, malgré un casting féminin plutôt sculptural. Wynorski s’est donc considérablement assagi, donnant même la vedette à deux gamins déjantés qui tentent de photographier la créature du marais pour se faire un peu d’argent. Beaucoup plus proche de l’esprit du comic book, beaucoup plus fun et volontairement dérisoire, cette séquelle enterre donc sans conteste son triste prédécesseur. Conscients qu’une nouvelle suite pourrait finir par lasser, les producteurs ont ensuite eu l’idée de poursuivre les aventures de la créature sur le petit écran, sous forme d’une série télévisée mettant une fois de plus Dick Durock dans la peau de l’homme-plante (de 1990 à 1993), puis d’une mini-série animée diffusée en 1991 sur Fox Kids. Plusieurs produits dérivés suivirent (des jouets, des jeux vidéo), mais force est de constater que la Créature du Marais n’a pas encore vraiment eu l’adaptation filmée qu’elle méritait.

 

© Gilles Penso

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LA CREATURE DU MARAIS (1982)

Pas vraiment dans son élément, Wes Craven porte à l'écran l'homme-plante de DC Comics et accouche d'un film hybride et insolite

SWAMP THING

1982 – USA

Réalisé par Wes Craven

Avec Louis Jourdan, Adrienne Barbeau, Ray Wise, David Hess, Nicholas Worth, Don Knight, Al Ruban, Dick Durock, Ben Bates

THEMA SUPER-HEROS I VEGETAUX I SAGA DC COMICS I WES CRAVEN

Après quatre slashers fort remarqués par le public et la critique, Wes Craven plante sa caméra dans les marécages de la Caroline du Sud pour s’essayer à l’adaptation d’un comic book.  La Créature du marais s’inspire ainsi des planches créées au début des années 70 par Len Wein et Bernie Wrighston. Le docteur Alec Holland (Ray Wise, futur personnage clef de la série Twin Peaks) y expérimente la création d’une nouvelle espèce vivante mixant l’animal et la plante, à l’abri des regards curieux dans son laboratoire perdu dans les marais. Evidemment, comme tout apprenti-sorcier qui se respecte, ses expériences se retournent contre lui, et le voilà transformé en monstre mi-homme mi-végétal. Le maléfique docteur Anton Arcane (Louis Jourdan, le méchant d’Octopussy), qui a eu vent de ses projets, compte bien capturer la créature pour lui voler sa formule qui, selon lui, pourrait lui donner accès à l’immortalité… Visiblement, Wes Craven n’est pas à l’aise avec l’univers de la bande dessinée, tant il peine à trouver le ton juste et le traitement adéquat. Le scénario pioche un peu au hasard du côté de L’Etrange créature du lac noirLa Belle et la Bête, King Kong ou Frankenstein sans trop savoir sur quel pied danser, et n’ose pas vraiment aborder de front la thématique écologique pourtant sous-jacente. 

L’intrigue se réduit à sa plus simple expression, les dialogues sont d’une indigence confinant à la stupidité, et les personnages sont de simples caricatures sans l’ombre d’une profondeur. Le public visé semblerait donc à priori être enfantin, mais la mise en scène du créateur de La Colline a des yeux dément formellement cette première impression. En effet, l’horreur pointe parfois le bout de son nez, comme ce bras coupé à la machette ou ces métamorphoses douloureuses, sans parler de cet érotisme incongru et gratuit au cours de deux scènes topless parfaitement déplacées. L’une nous dévoile les charmes indiscutables d’Adrienne Barbeau, ex-égérie de John Carpenter, se baignant langoureusement dans le marais. L’autre concerne une danseuse vaguement orientale en plein strip-tease tandis qu’une demoiselle à l’avant-plan voit son soutien-gorge dégrafé à la hâte par un mercenaire goulu ! 

Un crocodile bipède en caoutchouc

On nage donc en plein n’importe quoi, et ni la photographie hideuse, ni la musique de supérette n’améliorent évidemment la chose. Quant aux effets spéciaux, ils suscitent carrément l’hilarité, tant ils font peine à voir. La créature vedette est engoncée dans un costume en caoutchouc qui plisse aux articulations, et le monstre que devient Arcane à la fin du film n’aurait pas dépareillé chez Spectreman ou X-Or. Il s’agit d’une espèce de crocodile bipède affublé d’une perruque du plus ridicule effet. Certes, le budget alloué au cinéaste – trois millions de dollars – ne lui permettait guère de faire des merveilles, mais était-ce une raison pour bâcler autant l’aspect artistique de son film ? Probablement frustré par cette étrange expérience, Craven créa deux ans plus tard un monstre autrement plus convaincant : l’incontournable Freddy Krueger des Griffes de la nuit.

© Gilles Penso

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L’HOMME ARAIGNEE (1977)

Enfin un film consacré à Spider-Man ? Le public des années 70 était aux anges… Pas pour longtemps hélas !

THE AMAZING SPIDER-MAN

1977 – USA

Réalisé par B. W. Swackhamer

Avec Nicholas Hammond, Lisa Eilbacher, Michael Pataki, David White, Bob Hastings, Thayer David, Robert F. Simon

THEMA SUPER-HEROS I ARAIGNEES I SAGA SPIDER-MAN I MARVEL

Alors que les DC Comics allaient connaître la consécration sur grand écran avec la grandiose adaptation de Superman par Richard Donner et les frères Salkind, la firme concurrente Marvel se devait de réagir en proposant une version filmée de son héros le plus populaire : le bien nommé Spider-Man (que les Français appelaient encore “L’Araignée” à l’époque), dont l’adaptation sous forme de série animée au milieu des années 60 avait connu un immense succès. Faute d’ambition ou de budget ? Toujours est-il que L’Homme-Araignée n’a connu sa première aventure live que sous forme de téléfilm, pilote d’une série TV tellement peu mémorable que personne ne semble s’en souvenir. Ce premier épisode, curieusement, a connu les honneurs du grand écran en nos contrées, accompagné d’un slogan tonitruant :  « enfin au cinéma les aventures du super-héros Spider-Man ! ».

Nous sommes à New York, où le jeune Peter Parker (un Nicholas Hammond fade et guère expressif), photographe amateur passionné d’expériences scientifiques, s’aperçoit qu’après avoir été piqué par une araignée plongée dans un champ radioactif, il a le pouvoir de grimper le long des murs et de marcher au plafond. A cette agilité proprement arachnéenne, il va ajouter un fluide capable de se transformer en toile qu’il va projeter par les poignets. Il se tisse alors un costume rouge et bleu et combat les forces du mal. Judy Tyler (Lisa Eilbacher, une jolie blonde qui sert ici de substitut à la Gwen Stacy de la bande dessinée originale), dont le père est accusé à tort de meurtre, fait appel à lui. Il se retrouve ainsi confronté à une secte d’hypnotiseurs qui incite ses victimes au suicide et réclame à la ville de New York une rançon de 55 millions de dollars.

Collant plissé et masque serré

Au vu de ce piètre téléfilm, une question taraude tout le monde : comment diable Stan Lee et Steve Ditko, créateurs de la meilleure BD de super-héros du monde, ont-ils pu accepter pareille adaptation ? Les personnages sont outrancièrement caricaturaux, les acteurs ne ressemblent que de très loin à leurs ancêtres dessinés, et l’intrigue vaguement policière évacue toute possibilité de mettre en scène un super-vilain digne de ce nom. Le grand méchant, un certain Edward Byron incarné sans saveur par Thayer David, est ici réduit au rôle de gangster hypnotiseur… Et il faut bien avouer que la mise en scène d’E.W. Swackhamer, vétéran de la série TV américaine des années 60/70 (Bonanza, Ma sorcière bien aimée, M*A*S*H, Anna et le roi), ne cherche jamais à rehausser le niveau général, assurant le service minimum d’un téléfilm dénué de la moindre ambition artistique. Quant aux effets spéciaux, ils sont tellement ridicules qu’ils entraînent systématiquement l’hilarité en cascade, notamment lorsque ce Spider-Man maladroit aux collants plissés et au masque trop serré est censé grimper aux murs, via d’abominables incrustations sur fond bleu inlassablement répétées. Fous rires assurés ! La partition funky de Johmire Spence, quant à elle, se laisse volontiers inspirer par le « Gonna Fly Now » de Rocky. Bref L’Homme Araignée est un nanar, un vrai, dont le seul intérêt aura été de nous montrer pour la première fois notre monte-en-l’air favori en chair et en os.

© Gilles Penso

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SPIDER-MAN 2 (2003)

Sam Raimi transforme l'essai et confronte l'homme-araignée au fascinant mais redoutable Docteur Octopus

SPIDER-MAN 2

2003 – USA

Réalisé par Sam Raimi

Avec Tobey Maguire, Kirsten Dunst, James Franco, Alfred Molina, Rosemary Harris, J.K. Simmons, Donna Murphy, Dylan Baker

THEMA SUPER-HEROS I ARAIGNEES I SAGA SPIDER-MAN I MARVEL

Après avoir si brillamment retranscrit l’univers de l’homme-araignée dans Spider-Man, on imaginait mal comment Sam Raimi allait pouvoir se prêter au jeu de la séquelle en évitant les redites. C’était compter sans son talent, son inventivité et son grain de folie. Car si Spider-Man 2 reprend à son compte la quasi-totalité des composantes de son prédécesseur, c’est pour mieux les transcender. Plus drôle, plus émouvant, plus mouvementé encore que le premier film, Spider-Man 2 s’avère surtout plus profond. La première partie du scénario est une véritable épreuve émotionnelle, car notre pauvre Peter Parker y souffre le martyre, ballotté entre son incapacité à garder un travail fixe, ses déboires amoureux avec Mary-Jane Watson, son amitié chancelante avec Harry Osborn, ses échecs scolaires et les problèmes financiers de sa tante. Bref, c’est un éprouvant parcours du combattant, à l’issue duquel il accuse de tous les maux son alter-ego et décide d’abandonner le métier de super-héros. D’où ce plan mémorable où la panoplie de Spider-Man gît dans une poubelle, tandis que Peter s’éloigne dans une ruelle sombre, de dos, abattu… Une image directement reprise à l’une des sublimes vignettes dessinées par John Romita.

Car ce second Spider-Man parvient aussi à coller davantage à l’esprit du comic book original, s’inscrivant d’ailleurs dans une atmosphère atemporelle et colorée à mi-chemin entre le 21ème siècle et les années 60. D’où l’emploi du fameux tube « Raindrops Keep Fallin’ On My Head » de Burt Bacharach. N’oublions pas que l’homme-araignée est avant tout une incontournable icône des sixties, au moins autant que les Beatles, que Sean Connery dans les premiers James Bond ou que Raquel Welch posant en peau de bête sur l’affiche d’Un million d’années avant JC. L’une des faiblesses du premier opus était l’apparence du Bouffon Vert, une espèce de Joker en résine peu fidèle à son modèle dessiné. La donne a changé ici, avec l’un des plus beaux super-vilains de l’histoire du cinéma, un Docteur Octopus magnifiquement interprété par Alfred Molina, dont les redoutables tentacules télescopiques sont animés d’une vie propre et annihilent peu à peu sa volonté.

Les tentacules du chaos

Cette véritable incarnation en chair, en os et en image de synthèse des dessins de Steve Ditko et John Romita, nous vaut quelques homériques séquences d’affrontements avec le tisseur de toile, notamment une ébouriffante échauffourée sur le toit d’un métro lancé à vive allure. Octopus permet à Sam Raimi de lorgner du côté du film d’horreur, genre qui l’a rendu célèbre, notamment au cours de la scène où les médecins tentent d’extirper les tentacules du torse du docteur. Le cinéaste s’amuse d’ailleurs à cligner de l’œil vers certains titres phares de sa filmographie, notamment Evil Dead (notre héros qui n’en finit plus de se prendre des meubles sur la figure), Evil Dead 2 (le combat à la tronçonneuse contre l’un des tentacules) et Darkman (Octopus trouve refuge dans un entrepôt délabré et décide d’y reconstruire son laboratoire). Bref, Spider-Man 2 est une éblouissante réussite, qui s’achève à la fois sur une note joyeuse (enfin !) et sur un cliffhanger inquiétant, prélude à un troisième opus inévitable.

 

© Gilles Penso

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SUPERMAN RETURNS (2006)

Le réalisateur des X-Men relance les aventures de "l'homme d'acier" en rendant un hommage direct à Richard Donner et Christopher Reeve

SUPERMAN RETURNS

2006 – USA

Réalisé par Bryan Singer

Avec Brandon Routh, Kate Bosworth, Kevin Spacey, James Marsden, Frank Langella, Parker Posey, Eva Marie Saint

THEMA SUPER-HEROS I SAGA SUPERMAN I DC COMICS

Le voilà donc, ce fameux Superman Returns qu’on craignait de ne jamais voir éclore sur nos écrans, tant le projet semblait englué dans sa phase de développement. A l’issue d’un interminable jeu de chaises musicales, le projet échut finalement à Bryan Singer. « Avec les X-Men, j’avais une certaine marge de manœuvre, parce qu’aucun film le leur avait été encore consacré », explique le cinéaste. « Mais Superman est présent dans l’inconscient collectif grâce aux comics, aux émissions radiophoniques, aux dessins animés, aux séries TV, et surtout au film de Richard Donner que j’adore. J’ai donc dû trouver le juste équilibre entre l’hommage et l’originalité. » (1) Ainsi, contrairement à un Batman Begins qui faisait table rase sur toutes les adaptations l’ayant précédé, Superman Returns s’inscrit pleinement dans la continuité du classique de 1978.

Nouveau venu sur le grand écran, Brandon Routh prend dignement la relève du regretté Christopher Reeve (à qui le film est dédié), avec le subtil mixage de charisme et de naïveté qui sied si bien au héros. A ses côtés, la pétillante Kate Bosworth campe Loïs Lane, tandis que Kevin Spacey et Frank Langella nous régalent de leurs performances hautes en couleur, dans les rôles respectifs du super-vilain Lex Luthor et du rédacteur en chef Perry White. « Bryan Singer est resté le même réalisateur qu’à l’époque d’Usual Suspects », constate Spacey « Même avec un budget colossal et des effets spéciaux à foison, il continue à s’intéresser d’abord aux êtres humains ». (2) Les cinéphiles découvriront par ailleurs avec joie que la mère adoptive de Clark Kent est incarnée par Eva Marie Saint, mémorable héroïne de La Mort aux trousses même si son rôle est hélas réduit à une poignée de minutes trop courtes.

« C'est un oiseau ? C'est un avion ? »

Marlon Brando lui-même fait une apparition posthume dans le rôle de Jor-El, le père de Superman, sous forme d’un hologramme réutilisant des rushes tournés par Richard Donner. Les puristes crieront peut-être au sacrilège, mais il faut surtout voir là une véritable déclaration d’amour de Bryan Singer au film qui berça ses jeunes années. D’où la reprise par le compositeur John Ottman des célèbres thèmes composés par John Williams, ou la réadaptation de quelques morceaux d’anthologie du film de 1978. Ainsi, le sauvetage de Loïs dans l’hélicoptère en perdition trouve-t-il ici écho dans une époustouflante séquence au cours de laquelle un bœing 777 s’apprête à exploser en plein vol. L’inoubliable envolée romantique du super-héros et de la belle journaliste a elle aussi droit à une nouvelle variante, nos deux protagonistes virevoltant avec grâce au-dessus d’un Metropolis numérique. Mais Singer ne s’est pas contenté de cligner de l’œil vers le film de Richard Donner. Soucieux de séduire les amateurs de la première heure de l’homme d’acier, il s’est amusé à reconstituer la couverture du premier numéro d’Action Comics, dans lequel Superman faisait ses premiers pas en 1938, ou à reprendre sur un ton semi-parodique de la fameuse réplique « C’est un oiseau ? C’est un avion ? Non c’est Superman ! » « Je regrette de ne pas avoir moi-même les pouvoir de Superman », conclue Singer. « Ça m’aurait permis de réaliser Superman Returns et X-Men : l’Affrontement Final en même temps ! » (3)

 

(1), (2) et (3) Propos recueillis par votre serviteur en juillet 2006

 

© Gilles Penso

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CAPTAIN AMERICA (1990)

Après la version ratée des années 70, Albert Puyn tente à son tour de porter à l'écran le célèbre super-héros de Marvel, sans beaucoup plus de succès

CAPTAIN AMERICA

1990 – USA

Réalisé par Albert Puyn

Avec Matt Salinger, Ronny Cox, Ned Beatty, Michael Nouri, Melinda Dillon, Darren McGavin, Kim Gillingham

THEMA SUPER-HEROS I SAGA CAPTAIN AMERICA I MARVEL

Comme Superman et Batman, Captain America, créé par le scénariste Joe Simon et le dessinateur Jack Kirby en 1940, eut droit à son adaptation sous forme de serial, en 1944. Il ne réapparut sur les écrans qu’en 1979, via deux téléfilms médiocres produits dans la foulée de L’Homme Araignée et L’Incroyable Hulk. Cette nouvelle relecture, plus moderne, était donc attendue avec un peu d’espoir. Le producteur Menahem Golan, qui possédait à l’époque une partie des droits de Spider-Man mais ne parvint jamais à en tirer un film, confia les rênes de ce nouveau Captain America à Albert Pyun (L’Épée sauvage, Cyborg) et se mit en quête d’un acteur susceptible d’attirer les foules. Mais après les désistements successifs d’Arnold Schwarzenegger, Val Kilmer et Dolph Lungren, c’est l’inconnu et bien peu charismatique Matt Salinger qui se retrouve en tête d’affiche.

Le film démarre en 1936, dans l’Italie de Mussolini. Le calme d’une réunion familiale est brusquement interrompu par l’intervention d’une faction armée qui massacre tout le monde à l’exception d’un jeune garçon, enlevé « pour son intelligence supérieure ». Car dans la forteresse de Lorenzo, les nazis pratiquent des expériences visant à créer des soldats invincibles à la force et à l’intelligence accrues. Le premier fruit de leurs expériences est un rat monstrueux et écarlate qui s’agite furtivement dans une cage via un amusant effet spécial en animation image par image. Alors que l’enfant s’apprête à subir la même expérience pour se transformer en redoutable Crâne Rouge, le docteur Vasali, qui participe au programme, s’enfuit et part proposer ses services aux Etats-Unis. Sept ans plus tard, Washington s’apprête à son tour à créer un super-soldat et cherche un volontaire. Atteint de polio, Steve Rogers, dont le père est mort au combat, se soumet aux tests et se transforme aussitôt en surhomme. Affublé d’un costume rouge et bleu assez ridicule (dessiné par Jack Kirby c’est très seyant, mais à l’écran au secours !), il court empêcher Crâne Rouge d’envoyer un missile sur la Maison Blanche. Accroché à la fusée, il se crashe en Alaska et ne se réveille que dans les années 90, découvert non pas par les Vengeurs, comme dans la BD, mais par une banale expédition polaire. Tel Hibernatus, notre vaillant justicier découvre un monde qu’il ne connaît pas et s’apprête à reprendre son combat contre l’infâme Crâne Rouge.

Un film anachronique

La première erreur de ce Captain America est de s’emparer d’un concept passablement dépassé sans chercher à le réadapter à son époque ni à le transcender. Des répliques aussi improbables que « il n’est peut-être pas Superman mais il sera le vivant symbole des valeurs de la nation américaine » ponctuent ainsi le métrage. Le scénario piétinant lourdement pendant 90 interminables minutes, la mise en scène n’assurant même pas le service minimum (rarement poursuites et batailles furent aussi mal filmées), la bande originale fleurant bon le synthétiseur et les comédiens n’exprimant rien (à l’exception peut-être de Scott Paulin assez convainquant sous un maquillage grimaçant créé par Greg Cannom), Captain America fut une cruelle déception que les distributeurs américains n’osèrent même pas sortir sur leur propre territoire.

 

© Gilles Penso

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SUPER-HEROS MOVIE (2008)

Une parodie poussive des films de justiciers masqués qui cultive un humour hérité de la série des Scary Movie

SUPERHERO MOVIE

2008 – USA

Réalisé par Craig Mazin

Avec Drake Bell, Sara Paxton, Christopher McDonald, Leslie Nielsen, Marion Ross, Pamela Anderson, Regina Hall

THEMA SUPER-HEROS I INSECTES ET INVERTEBRES

Si plusieurs films se sont efforcés de passer à la moulinette le thème universel des super-héros, (la série des Toxic AvengerMeteor Man, Mystery Men), aucun n’avait encore tiré parti de l’extrême regain de popularité de ce sous-genre de la science-fiction provoqué par les sagas X-Men et Spider-Man. Fort de son expérience indiscutable dans le domaine de la parodie (Y’a-t-il un pilote dans l’avion ?, Top Secret, Y’a-t-il un flic pour sauver la reine ?), David Zucker s’est efforcé de combler cette lacune en produisant Super-Héros Movie et en sollicitant Craig Mazin (auteur de Scary Movie 3 et 4) pour l’écrire et le réaliser. Le résultat laisse pantois et confirme une équation mathématique imparable : sans ses comparses Jerry Zucker et Jim Abrams, David Zucker n’est qu’à un dixième de son potentiel, tant notre homme s’avère incapable de mettre sur pied un pastiche digne de ce nom.

Les clins d’œil cinéphiliques, le rythme enlevé, les répliques hilarantes et les arrière-plans surréalistes qui nous faisaient hurler de rire dans Airplane  et Top Secret se sont bel et bien évaporés ici. Suivant servilement l’exemple de Scary MovieSuper-Héros Movie se contente donc de photocopier scène par scène le scénario du premier Spider-Man, cherchant maladroitement à tirer parti du potentiel comique de toutes les situations jadis mises en scènes par Sam Raimi, et se complaît dans un humour graveleux digne des petites sections de maternelle : flatulences à répétition, jets d’urine, crottes d’animaux, tout y passe ! Peter Parker s’appelle ici Rick Riker, Mary-Jane Watson est devenue Jill Johnson, l’araignée est remplacée par une libellule… Voilà pour les nouveautés.

Leslie Nielsen en émule d'oncle Ben

Quant au super-vilain, il s’agit d’un savant fou mixant vaguement les personnalités du Bouffon Vert et du Docteur Octopus et répondant au nom de Sablier. Chaque fois qu’il touche un être humain, celui-ci vieillit à vitesse grand V. L’ennemi semble donc redoutable, mais étant donné que le script n’en tire aucun parti, le spectateur a tôt fait de se désintéresser du sort des personnages. Car la grande force des parodies du trio ZAZ était de construire de toutes pièces des intrigues originales, au sein desquelles s’inséraient les références aux autres films, et d’inciter le public à s’inquiéter pour les héros. Entre deux éclats de rire, nous voulions que Robert Hays et Julie Hagerty parviennent à faire atterrir leur avion sans encombre, que Val Kilmer échappe à ses poursuivants est-allemands… Rien de tel ici, d’autant que Drake Bell,le comédien principal, ne dégage ni charme ni charisme. En guest-star, on retrouve l’indéboulonnable Leslie Nielsen en émule de l’oncle Ben, ainsi que Pamela Anderson en femme invisible (dont l’uniforme des Quatre Fantastiques a bien du mal à contenir son imposant poitrail) et Regina Hall en femme du Docteur Xavier (le temps d’un clin d’œil appuyé aux X-Men). Seul l’étonnant Miles Fisher parvient à déclencher nos zygomatiques. Il faut dire que son imitation de Tom Cruise est franchement irrésistible. Les amateurs peuvent d’ailleurs largement en profiter au cours du générique de fin qui accumule bon nombre de gags coupés au montage.

© Gilles Penso 

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BATMAN BEGINS (2005)

Pour redorer le blason du Chevalier Noir terni par le diptyque disco de Joel Schumacher, Christopher Nolan adopte une approche sombre et réaliste

BATMAN BEGINS

2005 – USA

Réalisé par Christopher Nolan

Avec Christian Bale, Gary Oldman, Michael Caine, Katie Holmes, Morgan Freeman, Rutger Hauer, Liam Neeson

THEMA SUPER-HEROS I SAGA BATMAN I DC COMICS

La saga cinématographique Batman semble reposer sur le principe du contre-courant, comme si chaque relecture du mythe visait principalement à s’opposer à la précédente. Ainsi, après le sérial kitsch et coloré de Leslie H. Martinson, les visions gothiques de Tim Burton et les délires disco de Joel Schumacher, place à une nouvelle noirceur. Exit les costumes multicolores, les cités art-déco, les gadgets futuristes et les méchants de cartoon. D’où le choix du metteur en scène Christopher Nolan, porté aux nues par deux thrillers atypiques, Memento et Insomnia, et du comédien Christian Bale, évacuant le second degré de Michael Keaton et le glamour de Val Kilmer et George Clooney.

Le cahier des charges de Nolan (crédibilité à tout prix) s’avère louable, mais au-delà d’une volonté farouche chez Warner de relancer une franchise potentiellement rémunératrice, on s’interroge quelque peu sur la nécessité d’une telle préquelle. Car après tout, le premier Batman de Tim Burton nous racontait déjà les origines du super-héros, à travers un flash-back évoquant la mort des parents de Bruce Wayne et la transformation progressive du jeune garçon en justicier sur-équipé. Le scénario de Batman Begins emprunte donc des chemins déjà balisés, même s’il propose une approche intéressante, émaillée de choix artistiques novateurs. Ainsi suit-on le parcours semé d’embûches d’un Bruce Wayne meurtri, fréquentant la plus basse engeance pour mieux connaître le mal qu’il souhaite combattre, croupir dans une prison asiatique, se former aux arts martiaux auprès d’une mystérieuse confrérie, puis retourner dans son Gotham City natal pour se muer en homme-chauve-souris.

La vengeance doit-elle se substituer à la justice ?

Le récit jongle ici avec deux interrogations passionnantes, qui nourrissent le personnage et ses motivations : la vengeance doit-elle se substituer à la justice, et peut-on retourner ses propres terreurs contre ses ennemis ? Car dans ses plus tendres années, Bruce Wayne fut traumatisé par une horde de chauves-souris au fin fond d’un souterrain qu’il transformera plus tard en batcave. Son équipement, Batman le puise dans les prototypes militaires non utilisés par la toute-puissante compagnie Wayne Entreprises fondée par son père. D’où un costume fonctionnel arborant un logo discret, et surtout une batmobile évacuant la ligne futuriste des précédents modèles pour se muer en char blindé noir et anonyme. Cette volonté de réalisme se prolonge dans la chorégraphie des combats, bruts et nerveux, et dans le choix des effets spéciaux, réduisant au maximum les images de synthèse. Dommage que la bande originale, conjointement signée Hans Zimmer et James Newton Howard, se contente de jouer la carte du remplissage sans laisser place au moindre thème digne de ce nom. « Nous voulions ouvertement nous éloigner des musiques de super-héros traditionnelles », explique Zimmer. « Pour nous conformer à la vision de Chris Nolan, nous avons écrit une partition sombre et tourmentée. J’ai composé les scènes d’action, riches en sons électroniques, et James s’est plutôt occupé des parties orchestrales et mélancoliques. » (1) Du coup, bien qu’elle soit pétrie de bonnes intentions, cette sixième relecture du mythe pour le grand écran finit par manquer sérieusement de panache et d’emphase.

(1) Propos recueillis par votre serviteur en juin 2005

 

© Gilles Penso

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