Dans ce troisième épisode, le jeune voyageur temporel Josh Kirby se retrouve propulsé dans un monde peuplé de jouets vivants…
JOSH KIRBY TIME WARRIOR ! CHAPTER 3 : TRAPPED ON TOYWORLD
1996 – USA
Réalisé par Frank Arnold
Avec Corbin Allred, Derek Webster, Buck Kartalian, Sharon Lee Jones, Barrie Ingham, Jennifer Burns, Lucian Cojocaru, J.P. Hubbell
THEMA VOYAGES DANS LE TEMPS I JOUETS I SAGA CHARLES BAND I JOSH KIRBY
Les aventures de Josh Kirby se suivent et ne se ressemblent pas. Et il faut saluer l’audace des scénaristes et des metteurs en scène qui, faisant fi des ridicules budgets à leur disposition, parviennent à placer leurs ambitions relativement haut et à surprendre sans cesse les jeunes spectateurs auxquels cette saga science-fictionnelle est destinée. À la fin du second épisode, nous quittions notre héros en mauvaise posture, projeté dans l’espace hors de la machine à voyager dans le temps du professeur Irwin 1138. À la manière du Bruce Campbell de L’Armée des ténèbres, il chute en hurlant et atterrit en catastrophe dans une forêt inconnue. En réalité, c’est toujours le même décor naturel roumain, sans cesse réutilisé d’un épisode à l’autre, que les réalisateurs tentent de faire passer à chaque fois pour des sites différents. Nous ne sommes pas dupes, mais la série Josh Kirby est typiquement le genre de spectacle qu’il faut savoir apprécier en suspendant son incrédulité. Tout fait un peu faux, tout sent le bricolage, mais ce qui pourrait être rédhibitoire se mue presque en qualité. Les acteurs semblent s’amuser comme des gamins dans une chambre d’enfant, suscitant de fait une sorte de connivence avec les spectateurs.
Dans la forêt inconnue où il s’est crashé, Josh (Corbin Allred) rencontre Annie (Sharon Lee Jones), une poupée avenante qui a une taille humaine, et Theodore (Lucian Cojocaru), un énorme ours en peluche amical mais bougon. Le voilà dans Toyworld, un monde étrange où lui-même est considéré comme une espèce rare : un « non jouet ». Le créateur de tous les habitants de Toyworld est un vieux bricoleur sympathique (Buck Kartalian) qui s’appelle – évidemment – Gepetto. Un échange de dialogue apparemment anecdotique entre Josh et Annie pose en substance la question de l’éternelle insatisfaction de tout un chacun, l’herbe semblant toujours plus verte ailleurs. « Les jouets ne changent pas, ils ne grandissent pas, nous chantons toujours les mêmes chansons et dansons toujours les mêmes danses » se plaint ainsi la poupée face à sa vie routinière, enviant le libre-arbitre des « non jouets ». « Vous n’avez qu’à vous amuser sans vous soucier des devoirs ou des brutes à l’école », rétorque Josh. Après cette brève leçon de philosophie, le jeune voyageur temporel découvre que son ennemi juré, le vil Zoetrope (Derek Webster), l’a suivi jusque dans ce pays imaginaire, toujours engoncé dans sa redoutable armure futuriste…
Toys Are Us
Au-delà d’Annie et Theodore, Toyworld se révèle peuplé d’une infinité de créatures improbables : un œuf à la coque moustachu, un soldat aux sourcils dignes de Groucho Marx, un troll édenté amateur d’énigmes et des centaines de figurants dont les costumes (dinosaures, clowns, lapins, singes, pingouins, ballerines, grooms, cowboys) semblent avoir été loués dans un magasin de farces et attrapes. Les décors eux-mêmes donnent le sentiment d’avoir été fabriqués dans un atelier créatif d’école primaire, à grand renfort de carton, de bouts de bois et de polystyrène. Bien sûr, Trapped on Toyworld n’entend pas rivaliser avec les productions Disney et se positionne ouvertement comme un conte de fées low cost. On pense parfois au court-métrage Hansel et Gretel que Tim Burton bricola en 1983, avec ses accessoires en plastique, ses murs en carton-pâte et ses panoplies à la coupe évasive. Quelque part, tout ce semi-amateurisme contribue au caractère attachant de l’œuvre. Mais il faut bien reconnaître que le scénario tire à la ligne et peine à remplir les 90 minutes règlementaires. Après une grande bataille de tartes à la crème en guise de climax, un nouveau cliffhanger en fin de métrage annonce le quatrième épisode.
© Gilles Penso
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