Un vieil immeuble est promis à la destruction par un promoteur sans foi ni loi, jusqu’à l’apparition de petites créatures venues d’ailleurs…
*BATTERIES NOT INCLUDED
1987 – USA
Réalisé par Matthew Robbins
Avec Hume Cronyn, Jessica Tandy, Frank McRae, Elizabeth Peña, Michael Carmine, Dennis Boutsikaris
THEMA ROBOTS I EXTRA-TERRESTRES
Matthew Robbins s’était distingué jusqu’à présent en écrivant et en réalisant Le Dragon du lac de feu, une production Disney étonnamment sombre qui donnait la vedette à un somptueux dragon – sans conteste le plus beau de l’histoire du cinéma. Miracle sur la huitième rue est son troisième film. Imaginée par Mick Garris, l’histoire est initialement prévue pour l’un des épisodes de la série Histoires fantastiques. Mais en lisant le synopsis, le producteur Steven Spielberg trouve que son potentiel mérite de se développer sous forme d’un long-métrage. Le scénario est donc peaufiné par Brent Maddock et S.S. Wilson (futurs créateurs de la franchise Tremors), Brad Bird (futur réalisateur du Géant de fer et des Indestructibles) et par Matthew Robbins, qui hérite donc de la mise en scène du film après avoir lui-même dirigé l’un des épisodes d’Histoires fantastiques. Miracle sur la huitième rue met en vedette un vieux couple interprété par Hume Cronyn et Jessica Tandy. Les deux acteurs, qui étaient d’ailleurs mariés dans la vraie vie depuis 1942 et le restèrent jusqu’au décès de Jessica Tandy, peuvent être vus ensemble dans de nombreux films, notamment Cocoon de Ron Howard.
Cronyn et Tandy incarnent ici Frank et Faye Riley, qui habitent un immeuble vétuste du Lower East Side new-yorkais. Leur quartier, naguère populaire et animé, n’est plus qu’un triste amas de ruines, un gigantesque chantier sur lequel s’élèveront bientôt gratte-ciel et résidences de luxe. Pour ce couple âgé, comme pour leurs trois derniers voisins, la vie n’est pas toujours facile. D’autant qu’un féroce spéculateur immobilier, qui convoite leur terrain, menace depuis plusieurs mois de les expulser, et a chargé une bande de «gros bras» de les intimider. Les cinq habitants, découragés et terrifiés, s’apprêtent à capituler lorsqu’un miracle survient. Une nuit, à l’appel de Frank, deux minuscules vaisseaux spatiaux se posent sur le toit de l’immeuble. L’arrivée de ces étranges visiteurs d’un monde lointain bouleverse la vie du couple…
Piles non comprises
Miracle sur la huitième rue est sans doute trop « propre », gentillet, pétri de bons sentiments et de ficelles un peu faciles pour totalement convaincre. On sent bien la volonté de retrouver tous les ingrédients qui assurent généralement le succès des productions Amblin. Au-delà de cet aspect « recette de cuisine » un peu superficiel, il faut reconnaître au film un certain nombre de qualités. Son récit conçu sous la forme d’un conte de fées urbain dégage déjà beaucoup d’attraits, ces petits OVNIS réparateurs évoquant les lutins des histoires des frères Grimm (notamment ceux qui apparaissent dans le deuxième sketch des Amours enchantées d’Henry Levin et George Pal). D’autre part, il est assez facile de se laisser toucher par cette nostalgie du temps passé qui baigne l’ensemble du film, à travers ce quartier d’un autre âge, ce vieux couple souvent tourné vers ses plus jeunes années ou encore la musique de James Horner qui bascule souvent dans le jazz des années 30 (et dont certains éléments seront réutilisés pour Chérie j’ai rétréci les gosses). Enfin, bien que leur réussite provienne justement de leur discrétion, les très beaux effets visuels qui donnent vie aux petites créatures mécaniques concourent à la magie du film, dont l’absence de prétention rachète le manque de surprise. Pour l’anecdote, il faut savoir qu’un film d’horreur envisageait à l’époque d’utiliser Batteries not included (« piles non comprises ») comme titre, avant d’être contraint d’en changer pour éviter la confusion avec celui-ci. Ce film s’appellera finalement Child’s Play, autrement dit Jeu d’enfant… la toute première aventure de la poupée Chucky !
© Gilles Penso
Partagez cet article