Dick Maas réalise une suite/remake de son premier film avec en tête d’affiche Naomi Watts, Michael Ironside et Ron Perlman…
DOWN / THE SHAFT
2001 – USA
Réalisé par Dick Maas
Avec James Marshall, Naomi Watts, Eric Thal, Michael Irondside, Ron Perlman, Edward Herrmann, Dan Hedaya, Kathryn Meisle, Martin McDougall, John Cariani
THEMA OBJETS VIVANTS
Premier long-métrage de Dick Maas, L’Ascenseur connut un joli succès international et fit découvrir son réalisateur en dehors de sa Hollande natale. « Dès les années 80, on m’avait déjà proposé de réaliser un remake américain de L’Ascenseur », raconte-t-il. « Pour être honnête, je ne voyais pas bien l’intérêt de refaire un film que j’avais déjà réalisé. Mais à la fin des années 90, les effets visuels permettaient désormais de concevoir des séquences que j’avais dû abandonner à l’époque. Désormais, je pouvais montrer le sol de l’ascenseur se désagréger pour laisser tomber dans le vide ses occupants par exemple, ou toutes sortes de prises de vues spectaculaires » (1). L’idée du remake redevient donc d’actualité, même si L’Ascenseur – niveau 2 peut aussi s’appréhender comme une suite de son prédécesseur. L’action se déroule cette fois-ci à New York, justifiant le déplacement de l’équipe technique à Manhattan pour le tournage d’un certain nombre de prises de vues extérieures, même si la plupart des séquences sont filmées en studio au Pays-Bas, sollicitant un grand nombre d’acteurs hollandais pour les seconds rôles. Le casting américain, de son côté, nous offre quelques visages connus comme Michael Ironside, Ron Perlman et même Naomi Watts. « A l’époque, elle n’était pas encore célèbre », explique Maas. « Elle était seulement apparue dans une des séquelles des Démons du maïs. Elle venait de finir un film avec David Lynch, Mulholland Drive, mais il n’était pas encore sorti, donc son visage n’était pas connu du grand public » (2).
À New York, un éclair frappe le Millennium Building, un gratte-ciel de 102 étages. Les trois ascenseurs principaux se mettent aussitôt à fonctionner de façon étrange. Un groupe de femmes enceintes est ainsi retenu entre les étages 21 et 22. L’ascenseur surchauffe rapidement, provoquant l’accouchement de deux femmes et l’hospitalisation des autres. Alors que la journaliste Jennifer Evans (Naomi Watts) est appelée à rédiger un article sur l’incident, une enquête menée par les techniciens de la société d’ascenseurs Meteor, Jeff McClellan (Eric Thal) et Mark Newman (James Marshall), ne décèle aucune avarie technique. Les incidents se multiplient pourtant jusqu’à ce que coule le sang. Après deux morts particulièrement violentes, ce qui pourrait passer pour une coïncidence tourne vite à la psychose. Alors que la police mène l’enquête, Mitchell (Ron Perlman), le patron de la société Meteor, ne sait plus où donner de la tête. « Nous vivons dans un monde vertical », soupire-t-il. « Si nous ne pouvons pas nous fier aux ascenseurs, à quoi pouvons-nous faire confiance ? »
Vertical Limits
Conformément aux souhaits de son réalisateur, L’Ascenseur – niveau 2 fait usage des effets visuels pour offrir aux spectateurs des prises de vues acrobatiques autour du building ou pour concocter des plans séquence virtuoses permettant par exemple d’accompagner la décapitation d’un homme par l’ascenseur maléfique ou de montrer un homme éjecté depuis la cabine qui se retrouve propulsé depuis le 86ème étage et s’écrase au sol. Pour autant, ces tours de forces justifiaient-ils la mise en chantier du film ? Il est permis d’en douter. Malgré des moyens plus importants et quelques têtes d’affiche, cette nouvelle version n’a ni l’impact ni la singularité de son modèle, s’efforçant d’en retrouver les recettes en reproduisant quelques-unes de ses séquences les plus emblématiques comme celle de la petite fille avec sa poupée. Dick Maas lui-même regrette d’avoir dû collaborer avec un acteur ne tenant pas compte de ses consignes, en l’occurrence James Marshall, annihilant du même coup le second degré souhaité. Prévu pour une sortie en salles américaine à l’automne 2001, le film a finalement été déprogrammé suite aux attentats du 11 septembre, ce qui a bien sûr joué en sa défaveur. Sa distribution vidéo mit plus tard en avant le nom de Naomi Watts, devenue entretemps une actrice « bankable », ce qui n’empêcha pas ce second Ascenseur de sombrer dans un semi-oubli.
(1) et (2) Propos recueillis par votre serviteur en septembre 2017
© Gilles Penso
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