Dans un laboratoire de recherche scientifique, un professeur est mordu par un mutant d’origine extra-terrestre et se transforme en abomination…
METAMORPHOSIS : THE ALIEN FACTOR
1990 – USA
Réalisé par Glen Takakjian
Avec Matt Kulis, Patrick Barnes, Tara Leigh, Dianna Flaherty, Katherine Romaine, John Marcus Powell, Tony Gigante, Greg Sullivan, George Gerard
THEMA MUTATIONS I EXTRA-TERRESTRES
Malgré ce que peut laisser imaginer son titre, cette série B de science-fiction n’est ni la suite de Metamorphosis de George Eastman (1989), ni celle de The Alien Factor de Don Dohler (1978), mais un film autonome produit par Ted A. Bohus (à qui nous devons déjà le sympathique The Deadly Spawn, alias La Chose). L’auteur et réalisateur de Metamorphosis : the Alien Factor, Glen Takakjian, a d’ailleurs fait ses premières armes dans l’équipe des effets spéciaux de La Chose. Ce sera son unique tentative de mise en scène d’un long-métrage, pas foncièrement concluante malgré quelques indiscutables attraits. La production de ce Metamorphosis va se révéler plutôt chaotique. Amorcé en 1987, le film prend beaucoup plus de temps que prévu à cause de l’importante quantité d’effets spéciaux nécessités par son script, notamment plusieurs passages en stop-motion qui, comme chacun sait, demandent une sacrée dose de patience. Parallèlement s’amorce une bataille juridique entre distributeurs dont ressortira vainqueur Trimark Pictures, habilité à sortir le film d’abord à travers plusieurs festivals de cinéma de genre puis en vidéo à partir de novembre 1990.
Nous sommes dans le laboratoire Talos (nommé ainsi en hommage au géant de bronze de Jason et les Argonautes) où se pratiquent des recherches secrètes sur des tissus extraterrestres modifiés génétiquement, d’où un certain nombre de bestioles hybrides bizarres qui ne sont pas sans évoquer le fruit des expériences du professeur de Piranhas. Or le savant à la tête des recherches de chez Talos, Michael Foster (George Gerard), est mordu accidentellement par l’un des mutants. Le malheureux se mue bientôt en créature hybride qui éjecte des masses de chair gluantes garnies de dents acérées. Progressivement, notre homme se transforme en un amas informe de chairs à vif pantelantes, puis prend l’apparence d’un monstre visqueux arborant un long cou de dinosaure, deux pattes d’éléphant et une immense mâchoire pleine de crocs pointus et baveux. Cette abomination met dès lors à errer dans les couloirs et à tuer ceux qui passent à sa portée, les harponnant avec ses appendices tentaculaires ou les avalant d’un bon coup de mâchoire.
Où est le monstre ?
Totalement illogique, le scénario de Metamorphosis : the Alien Factor part du principe que tout le monde est à la recherche de ce monstre alors qu’il mesure deux mètres de haut et n’est pas un modèle de discrétion ! Le décor du film se résume principalement à un seul couloir vu sous tous les angles et le casting est composé d’illustres inconnus qui jouent globalement comme des savates. Mais les monstres sont originaux et très distrayants, les effets gores réussis et les mutations presques dignes de celles de The Thing. La plupart du temps, le monstre vedette est une grande marionnette mécanique efficace conçue par Ron Cole (qui travailla entre autres sur les effets spéciaux de S.O.S. fantômes II, la série Monsters ou le film dynamique Back to the Future… the Ride). Pour une trentaine de plans larges, c’est une figurine animée image par image dans un décor miniature qui prend le relais. La stop-motion est aussi sollicitée pour montrer les évolutions d’une autre créature, sorte de mixage contre-nature entre une grenouille et une sauterelle qui finit par se muer en monstre affublé de huit pattes et d’yeux exorbités dont la gueule est pleine de dents pointues. Le visionnage de Metamorphosis : the Alien Factor est donc justifié, on l’aura compris, par le déchaînement de cette ménagerie fantasmagorique au sein d’une intrigue par ailleurs très modérément palpitante.
© Gilles Penso
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