Ce deuxième opus prend les allures inattendues d’un film d’espionnage et transforme la dépanneuse Martin en émule de James Bond !
CARS 2
2011 – USA
Réalisé par John Lasseter et Brad Lewis
Avec les voix de Owen Wilson, Larry the Cable Guy, Michael Caine, Emily Mortimer, Eddie Izzard, John Turturro, Brent Musburger, Joe Mantegna
THEMA OBJETS VIVANTS I SAGA PIXAR
C’est au cours de la tournée promotionnelle de Cars aux quatre coins du monde que John Lasseter commence à réfléchir à l’idée d’une séquelle. Le projet lui tient tellement à cœur qu’il souhaite le réaliser lui-même, quitte à renoncer à la mise en scène de Toy Story 3 qui échoit donc à Lee Unkrich, avec le succès que l’on sait. Mais Lasseter veut éviter la redite et surtout prendre ses spectateurs par surprise, quitte à faire démarrer Cars 2 de manière déstabilisante. L’entrée en matière du film nous transporte en effet dans une intrigue d’espionnage pastichant les aventures de James Bond avec force poursuites de voitures, gadgets et explosions spectaculaires, le tout au beau milieu d’une plateforme pétrolière où se jouent des rivalités dont l’enjeu nous échappe de prime abord. Parmi les nouveaux venus dans cette séquelle, on note principalement la voiture espionne britannique Finn McMissile, dont le design s’inspire de la fameuse Aston Martin DB5 de Goldfinger (et dont les dialogues sont prononcés par le vénérable Michael Caine), la charmante Holley Shiftwell, bourrée de gadgets high-techs, et le maléfique professeur Z, un tacot affublé d’un monocle et d’un fort accent allemand.
Flash McQueen, lui, prend quelques jours de repos à Radiator Springs lorsqu’il est défié en direct à la télévision par Francesco Bernoulli, une arrogante Formule Un qui lui propose de se mesurer à lui lors d’une grande course organisée à Tokyo. Poussé par Sally, McQueen accepte le défi et voyage jusqu’au Japon en compagnie de son fidèle ami Martin. Mais suite à un quiproquo, ce dernier est pris pour un agent secret américain. Car ici, fait assez original, la gaffeuse dépanneuse rouillée qui n’était qu’un personnage secondaire de Cars occupe désormais le rôle principal, se muant malgré lui en espion aussi improbable que Pierre Richard dans Le Grand blond avec une chaussure noire. L’intrigue tourne bientôt autour d’un nouveau carburant écologique, l’Alinol, que les vilains veulent bannir pour écouler les stocks d’essence dont ils ont le monopole. L’aventure transporte bientôt les protagonistes roulants aux quatre coins du monde, du Japon à la France en passant par la ville italienne imaginaire de Porto Corsa et enfin les rues de Londres.
Rien que pour vos pneus
Cars 2 est très généreux en scènes de suspense et d’action inédites et spectaculaires, comme cette course contre la montre à Porto Corsa, où les vilains à la solde du Professeur Z tirent sur les concurrents avec un rayon électromagnétique, provoquant un immense carambolage sur le circuit, pendant que Flint McMissile essaie de stopper les effets du canon et que Martin, sous couverture, est immergé dans le repaire des méchants. Le morceau de bravoure reste cependant la gigantesque poursuite finale dans les rues de Londres, où les carrosseries des véhicules dévoilent une infinité de gadgets inventifs tandis que Martin menace d’exploser à cause d’une bombe embarquée sous son capot. Pour accompagner ces folles péripéties, le compositeur Michael Giacchino rend de nombreux hommages aux musiques des films d’espionnage des années 60. L’exercice est compliqué par le fait que Giacchino avait déjà cligné de l’œil vers le travail de John Barry pour Les Indestructibles. Il parvient à éviter les redites en déchaînant son orchestre avec une dynamique un peu différente et en laissant la part belle à une guitare surf, en hommage à celle utilisée par Vic Flick pour le fameux James Bond Theme. La critique boudera un peu cette séquelle, jugée moins inventive que son modèle. Il faut reconnaître que Cars 2 vaut beaucoup plus pour sa mise en scène et ses nombreuses trouvailles visuelles que pour son histoire, finalement très anecdotique. Mais le public répond largement présent, permettant au film d’être largement bénéficiaire, et les produits dérivés de la franchise se vendent mieux que jamais.
© Gilles Penso
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