JACK FROST 2 (2000)

Le bonhomme de neige psychopathe est de retour sur une île tropicale pour massacrer tout ce qui passe à sa portée…

JACK FROST 2 : REVENGE OF THE KILLER MUTANT SNOWMAN

 

ANNEE – USA

 

Réalisé par Michael Cooney

 

Avec Christopher Allport, Eileen Seeley, Chip Heller, Marsha Clark, Scott MacDonald, Ray Cooney, David Allen Brooks, Sean Patrick Murphy

 

THEMA MUTATIONS

Si le premier Jack Frost s’amusait à mixer l’horreur et la comédie en un jeu d’équilibre délicat, cette suite assume frontalement son caractère parodique, ce que le titre original indique de manière très explicite : Revenge of the Killer Mutant Snowman, autrement dit « La revanche du bonhomme de neige mutant tueur » ! Ce sous-titre s’avère en outre secourable pour tous les spectateurs qui, à l’époque, pouvaient croire que Jack Frost 2 était la suite du Jack Frost de 1998, un conte de Noël sirupeux avec Michael Keaton et Kelly Preston. Or ici, il n’y a pas de place pour les bons sentiments. Le mot d’ordre semble plutôt être : plus c’est bête et méchant, mieux c’est. Dès l’entame, nous comprenons que le ton a un peu changé. Reprenant le rôle du shérif Sam Tiler, Christopher Allport confie ses angoisses à un psychiatre, tandis que la secrétaire et tous les gens dans la salle d’attente s’esclaffent bruyamment en écoutant son témoignage à travers le haut-parleur du téléphone. Ce qui saute aussi aux yeux, dès les premières minutes, c’est que le budget semble encore avoir baissé depuis le premier film – pourtant déjà très « cheap ». La photographie, les décors, la mise en scène, tout accuse ce cruel manque de moyens et concourt à donner à cette séquelle les allures d’un film amateur réalisé entre copains – ce qu’il est presque, d’une certaine manière.

À la fin de Jack Frost, le redoutable tueur givré était réduit en morceaux grâce à une grosse dose d’antigel et enterré six pieds sous terre. Mais le FBI s’intéresse à sa structure moléculaire et engage deux profanateurs de sépulture pour déterrer ses restes et les ramener discrètement dans un de leurs laboratoire. Toutes les expériences qu’ils pratiquent se soldent par des échecs, jusqu’à ce qu’une tasse de thé tombe dans un aquarium où reposaient des bouts du monstre. Une étrange métamorphose s’opère, l’eau bouillonne… et Jack Frost est de retour ! Pendant ce temps, Tiler accepte de quitter sa petite ville pendant les fêtes de Noël pour aller se détendre avec son épouse et un couple d’amis sur le point de se marier sur une petite île tropicale paradisiaque. Manque de chance : aussi revanchard que le requin des Dents de la mer 4, Frost traverse les océans pour retrouver son ennemi juré avec qui il partage maintenant un lien psychique. Le massacre s’apprête donc à recommencer, mais cette fois-ci sous les cocotiers.

Batailles de boules de neiges

Les effets spéciaux n’étaient franchement pas le point fort du premier Jack Frost. Ils ont pourtant encore baissé d’un cran dans cette séquelle. Au costume approximatif et aux trucages mécaniques rudimentaires, le film adjoint désormais des images de synthèse bas de gamme qui n’arrangent rien côté crédibilité. Conscient de ces faiblesses techniques, l’auteur/réalisateur Michael Cooney transforme chaque scène de meurtre en gag de dessin animé version gore, dans l’espoir que le manque de sophistication de ses effets soit moins rédhibitoire. C’est donc un véritable défouloir sans queue ni tête, de la jeune femme écrasée par une enclume de glace jusqu’à la tête d’une bimbo qui explose, en passant par la langue qui reste accrochée à un poteau, le bras arraché à coups de boules de neige, les jets de pics glacés qui perforent tous azimuts ou encore les doigts goulument croqués. Pour faire bonne mesure, Cooney ajoute à son film un soupçon d’érotisme (c’est moins cher que des effets spéciaux et tout aussi vendeur). On note aussi une petite nouveauté amusante : l’éclosion de centaines de bébés Jack Frost aussi virulents que le grand modèle, qui permettent au film de lorgner un peu du côté des Gremlins ou des Critters. Quant à l’épilogue, il cligne de l’œil vers Godzilla, sans doute pour évoquer une idée possible pour une éventuelle nouvelle suite. Un bonhomme de neige grand comme un kaiju, pourquoi pas ?

 

© Gilles Penso


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