CASPER (1995)

Produite par Steven Spielberg, cette transposition sur grand écran des aventures du célèbre fantôme amical croule sous sa propre mièvrerie…

CASPER

 

1995 – USA

 

Réalisé par Brad Siberling

 

Avec Bill Pullman, Christina Ricci, Cathy Moriarty, Eric Idle, Ben Stein, Don Novello, Fred Rogers, Terry Murphy

 

THEMA FANTÔMES

Les dessins animés Casper le petit fantôme, diffusés à la télévision dans les années 50, étaient à la base d’un intérêt très relatif : humour limité, scénarios peu passionnants, bref rien de bien réjouissant pour qui avait Walt Disney, les Looney Tunes et Tex Avery pour se distraire. L’idée de transformer Casper en héros de long-métrage en prises de vues réelles pouvait donc paraître saugrenue. Le projet travaille pourtant Steven Spielberg depuis quelques années, qui se met en quête d’un réalisateur pour permettre au petit fantôme de faire le grand saut vers le cinéma. Alex Proyas (The Crow) est un temps pressenti, mais il n’arrive pas à s’entendre avec la production qui souhaite un rendu plus familial et moins sombre que ce que le futur réalisateur de Dark City a en tête. Spielberg opte finalement pour Brad Siberling, qui n’a encore dirigé aucun long-métrage mais dont un des épisodes de Brooklyn Bridge lui fait forte impression. Malgré les réserves qu’on peut émettre sur l’intérêt d’une telle initiative cinématographique, les premières images mettent en place une atmosphère très prometteuse : le logo Universal se transforme en pleine lune au-dessus d’un manoir sinistre, puis d’incroyables fantômes en image de synthèse se déchaînent en occupant tout l’écran…

Après la mort de son père, Carrigan Crittenden (Cathy Moriarty), héritière névrosée et gâtée, découvre que le testament de son père ne lui a légué que le manoir de Whipstaff, situé à Friendship, dans le Maine, alors que l’immense fortune du défunt est allée à plusieurs œuvres de bienfaisance. Or Carrigan et son avocat Dibs (Eric Idle) trouvent une carte dans les papiers du testament qui parle d’un prétendu trésor caché dans le manoir. Petit problème : la propriété est hantée par un trio de fantômes dont ils tentent de se débarrasser en faisant appel à des experts en paranormal et à une équipe de démolition. L’un d’eux, le docteur James Harvey (Bill Pullman), s’installe dans le manoir avec sa fille adolescente Kat (Christina Ricci, ex-Mercredi de La Famille Addams). Si la jeune fille n’apprécie guère les activités de son père, obsédé à l’idée de contacter sa défunte épouse Amelia, elle tape dans l’œil de Casper, l’un des fantômes qui sévissent dans la vaste demeure.

Fantoches contre fantômes

Si l’entrée en matière de Casper bénéficie d’un rythme trépidant du meilleur aloi, l’enthousiasme est hélas de courte durée. Car peu à peu, par paliers successifs, le film s’enfonce dans la niaiserie, la mièvrerie et une pauvreté scénaristique assez effrayante. On a donc du mal à retenir les soupirs d’exaspération face à la fête d’Halloween donnée dans le manoir, la machine à rendre les fantômes humains, le père de Kat transformé un temps en fantôme, le retour angélique de la gentille mère défunte, l’apparition de Casper sous les traits humains d’un adolescent fadasse tout droit issu d’une sitcom… Que retenir de ce Casper en fin de compte ? Des effets spéciaux extraordinaires, hérités des trouvailles de Roger Rabbit et de Jurassic Park, et un prologue plein d’entrain où foisonnent les guest stars furtives comme Dan Aykroyd (en chasseur de fantômes bien sûr !), Clint Eastwood, Mel Gibson ou même le Gardien de la Crypte en personne ! C’est très sympathique, certes, mais on ne peut s’empêcher de penser que ce Casper sur grand écran était une fausse bonne idée.

 

© Gilles Penso


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