Trois créatures extra-terrestres aux looks improbables débarquent sur Terre et sèment la panique dans une petite ville américaine…
THE ALIEN FACTOR
1978 – USA
Réalisé par Don Dohler
Avec Don Leiffert, Tom Griffin, George Stover, Richard Dyszel, Mary Mertens, Richard Geiwitz, Eleanor Herman, Anne Frith, Christopher Gummer
THEMA EXTRA-TERRESTRES
Grand amateur de films d’horreur et de science-fiction, Don Dohler réalise une poignée de courts-métrages depuis la fin des années 60 mais se met à travailler comme comptable pour une chaîne de restaurant pour pouvoir gagner sa vie. Le jour où il est licencié, il décide de franchir le pas et de réaliser son premier long-métrage. Après avoir envisagé une comédie fantastique mettant en scène une quinzaine de monstres, il revoit ses ambitions à la baisse et conçoit un récit de science-fiction au premier degré avec au menu trois créatures extra-terrestres. Ce sera The Alien Factor, dont il signe non seulement l’écriture et la mise en scène mais aussi la production et le montage, comme à l’époque de ses films courts. Faute d’un budget digne de ce nom, le tournage est étalé sur plusieurs années, entre octobre 1976 et avril 1977, avec une équipe n’ayant encore jamais travaillé dans le milieu professionnel, principalement dans la ville de Baltimore et ses environs. Tout commence avec un jeune couple qui passe du bon temps dans une voiture près d’un lac. Soudain, une créature les attaque sauvagement et assassine le jeune homme. Alors que la jeune fille s’enfuit, en état de choc, d’autres agressions du même type se poursuivent dans les bois. Selon les témoignages, le coupable semble être un monstre bipède au corps cuirassé et au visage d’insecte.
Alors que l’on se perd en conjectures, un homme est retrouvé vidé de son énergie et prend bientôt les allures d’un cadavre en décomposition. La police est sur les dents mais le maire de la petite ville, qui a sans doute trop vu Les Dents de la mer, ne veut pas ébruiter l’affaire pour éviter de faire fuir les touristes, car un grand complexe de loisirs sera bientôt construit dans la région. Lorsque les coupables de ces exactions font enfin leur apparition, les spectateurs sont partagés entre la stupeur et le rire. Car si l’on ne peut reprocher à Don Dohler son audace et l’originalité de ses monstres, il faut bien avouer que leur look laisse rêveur. Le premier, le Leemoid, est un reptile invisible qui aspire la force vitale de ses victimes (et qui apparaît à la fin du film sous forme d’une sorte de lézard géant animé en stop-motion par Ernest Farino). Le second, l’Inferbyce, est une créature gluante et griffue aux allures d’insecte bipède (en réalité un costume créé et porté par Larry Schlechter). Le troisième est le Zagatile, un monstre au corps couvert de peluche qui mesure plus de deux mètres et qui semble monté sur des échasses (un costume conçu et porté par John Cosentino). Cette ménagerie improbable constitue l’attraction principale du film.
Le zoo de l’espace
Bientôt, le scénario nous explique la présence de ce trio infernal sur notre planète : un vaisseau spatial zoologique s’est crashé sur Terre, libérant trois spécimens venus de planètes différentes. Désormais, le héros du film (incarné par Don Leifert) va s’employer à essayer d’éradiquer la menace extra-terrestre. Tout dans The Alien Factor transpire l’amateurisme et le manque de moyens : des acteurs qui semblent avoir été choisis au hasard parmi les passants, des décors naturels dénués de la moindre photogénie, des éclairages et une prise de son déficients, des scènes parfaitement inutiles conçues de toute évidence pour rallonger un métrage jugé trop court (le mauvais groupe de rock chevelu qui joue un morceau dans son intégralité dans un bar)… Mais l’opiniâtreté de Don Dohler force l’admiration, tout comme l’’ingéniosité de l’équipe des effets spéciaux bricolant avec trois bouts de ficelle des bestioles originales à défaut d’être convaincantes. The Alien Factor sera finalement exploité commercialement en 1978 et poussera son réalisateur à initier d’autres séries B du même acabit, notamment Nightbeast, The Galaxy Invader ; Blood Massacre et même Alien Factor 2 : The Alien Rampage.
© Gilles Penso
Partagez cet article