Dans la foulée de Galactica, Glen A. Larson lance sur les petits écrans les aventures d’un héros intergalactique réadapté aux goûts de son époque…
BUCK ROGERS IN THE 25th CENTURY
1979/1981 – USA
Créée par Glen A. Larson
Avec Gil Gerard, Erin Gray, Tim O’Connor, Felix Silla, Mel Blanc, Eric Server, Pamela Hensey, Wilfrid Hyde-White, Thom Christopher, Jay Garner
THEMA SPACE OPERA
À la fin des années 1970, les grands héros intergalactiques conçus cinq décennies plus tôt pour la littérature pulp ont pris des atours de stars pop et disco, comme en témoignent le Buck Rogers scintillant incarné par Gil Gerard en 1979 et le Flash Gordon chevelu à qui Sam Jones prêtera ses traits un an plus tard. Cet état de fait s’explique par la conjonction du succès planétaire de La Guerre des étoiles et par les exubérantes modes musicales et vestimentaires du moment (La Fièvre du samedi soir est sorti sur les écrans quelques mois après le space opera de George Lucas). Pour réinventer Buck Rogers, le vétéran de la télévision Glen A. Larson s’appuie sur le célèbre personnage créé par Philip Francis Nowlan en 1928 (et déjà décliné sous forme de romans, bandes-dessinées et serials) mais n’en retient quasiment que le nom et quelques péripéties. Buck Rogers au 25ème siècle va en effet principalement se plier aux goûts du public de l’époque, conditionné donc par Star Wars mais aussi par Star Trek et par quelques séries de super-héros comme L’Homme qui valait trois milliards. L’acteur choisi pour incarner Buck, Gil Gerard, présente d’ailleurs quelques ressemblances physiques avec Lee Majors. Les diffuseurs français ne s’y trompent pas, confiant la voix des deux personnages au même comédien, l’inimitable Dominique Paturel.
Produit par Universal, l’épisode pilote de Buck Rogers au 25ème siècle est exploité au cinéma et remporte un succès honorable. Aussitôt, la série est lancée pour une première diffusion sur NBC. Ce principe avait déjà été utilisé par Glen A. Larson pour Galactica. Les deux shows présentent d’ailleurs de nombreux points communs, Buck Rogers n’hésitant pas à « emprunter » des décors, des accessoires, des costumes et des plans d’effets spéciaux à Galactica. Il n’y a pas de petits profits ! La première saison se concentre principalement sur la lutte du capitaine William « Buck » Rogers – projeté accidentellement dans un monde futuriste lointain et dystopique – contre la redoutable race extra-terrestre des Draconiens. Même si le pilote distribué en salles témoignait déjà d’une tonalité assez légère, la série pousse plus loin encore l’humour et le second degré, effaçant quasiment tout élément jugé trop anxiogène (notamment une vision plutôt pessimiste de la Terre du futur). Cette tonalité joyeuse se traduit notamment par les multiples tentatives de la belle reine Ardala (Pamela Hensey) pour séduire le sympathique Buck et par les facéties du robot Twiki (aux onomatopées devenues célèbres).
Changement de cap
La seconde saison met quelque temps à pointer le bout de son nez sur les petits écrans, à cause d’une grève des acteurs en 1980 qui bouleverse la production de la série. Lorsqu’elle redémarre, beaucoup de choses ont changé (notamment suite à l’arrivée de nouvelles têtes dans son équipe créative). Désormais Buck ne se bat plus pour protéger la Terre contre des menaces venues d’ailleurs mais se met en quête de tribus perdus éparpillées un peu partout, avec l’aide de Twiki et de sa collègue le colonel Wilma Deering (Erin Gray). Ce changement de cap, qui rapproche Buck Rogers de Star Trek mais aussi de Galactica, ne sera pas du goût de tous, y compris de Gil Gerard qui s’avouera mécontent de la tournure de la série. À cause d’audiences décevantes, le show s’arrêtera en 1981 au bout d’une seconde saison écourtée. Il n’empêche que de nombreux téléspectateurs de l’époque, notamment en France et au Royaume Uni, gardent un souvenir nostalgique de cette science-fiction distrayante qui ne se prenait jamais vraiment au sérieux.
© Gilles Penso
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