MAID DROID (2023)

Et s’il était possible désormais de faire appel à une compagnie offrant les services de robots féminins faisant le ménage… et plus si affinités ?

MAID DROID

 

2023 – USA

 

Réalisé par Rich Mallery

 

Avec Faith West, Jose Adam Alvarez, Kylee Michael, Anthony Rainville, Chris Spinelli, Elizabeth Chang, Quentin Boyer, Patricia Mizen

 

THEMA ROBOTS

Harrison (Jose Adam Alvarez) ne s’est toujours pas remis de sa rupture avec Julie (Kylee Michael). Voilà trois mois qu’ils se sont séparés, mais sa solitude est de plus en plus pesante. Régulièrement, il est assailli par des souvenirs (réels ou fantasmés ?) de son ex petite amie. Le fait que ces flash-backs furtifs insistent lourdement sur l’anatomie mise à nu de ladite Julie nous amène à une double conclusion : 1) C’est surtout le corps de la jeune femme qui manque à Harrison. 2) Le film va capitaliser sur le physique de ses actrices (sur ce point, le poster exhibant une pin-up en tenue de soubrette sexy nous donnait déjà quelques indices). Alors qu’Harrison traîne dans un bar en trimbalant son éternelle tête d’enterrement, l’un de ses amis lui conseille de faire appel aux services « Maid Droid » de l’entreprise Sandell Corporation : du ménage à la maison plus quelques « extras ». Harrison n’est pas intéressé. Mais un soir où il est plus imbibé d’alcool que d’habitude, il cède à la tentation et appelle. La standardiste lui explique le concept : « Nos unités X-5 sont conçues pour ressembler aux femmes humaines sous tous leurs aspects. Quoi que vous leur demandiez, elles le feront. » Harrison accepte de recevoir chez lui une de ces « unités » le lendemain après-midi, sans trop savoir à quoi s’attendre.

La suite des événements est conforme à ce que nous imaginons. Une femme de ménage taille mannequin débarque chez Harrison, dans une tenue de domestique très court-vêtue, et se plie à toutes ses demandes. Elle nettoie son intérieur, certes, mais se livre aussi avec lui à des galipettes qui lui feraient presque oublier Julie. Satisfait des services de ce joli robot qu’il a surnommé Mako, notre homme fait à nouveau appel à elle. La très photogénique Faith West se dévêt donc sans pudeur tout au long du film, Maid Droid prenant rapidement les atours d’un téléfilm érotique propre sur lui. Mais le réalisateur Rich Mallery, habitué aux petits films de genre à micro-budget souvent passés inaperçus (Sociopathia, Holy Terror, Wicked Game, Félines), hésite visiblement sur ce qu’il veut nous raconter et sur le ton à adopter. Incapable de choisir entre la romance coquine, le drame intimiste, la fable de science-fiction, la satire sociale ou l’épouvante, il stagne et finit par nous ennuyer profondément. D’autant que l’extrême austérité de sa mise en forme (des décors banals, des éclairages ternes, une réalisation minimaliste, un acteur principal inexpressif) ne joue pas en sa faveur.

Scènes de ménage

Dommage, parce qu’on sent bien que Mallery essaie de transcender le caractère racoleur de son film pour placer ses ambitions ailleurs. Au-delà des dérèglements à répétition de l’androïde servile adoptant un comportement inquiétant à cause de souvenirs traumatisants revenant à la surface de son cerveau électronique (la servante automate s’apprêterait-elle à devenir une émule de Terminator ?), Maid Droid aborde frontalement une problématique bien réelle qui se profile dans un avenir de moins en moins lointain : l’usage de robots humanoïdes pour des services sexuels. Il est aussi question de l’évaporation des libertés individuelles, puisque la compagnie qui loue les services des robots semble tout savoir de ses clients avant même d’entamer la moindre prestation : leur situation financière, la configuration de leur appartement, leurs conversations privées. Mais ces idées sont évoquées sans jamais se développer. Maid Droid ne se départit donc pas de ses allures de court-métrage amateur artificiellement étiré sur une heure et demie et provoque bien plus de lassitude que de frissons. Notons que ce film n’a aucun lien officiel avec le Maid-Droid japonais réalisé en 2009 par Naoyuki Tomomatsu, même s’il partage avec lui le même titre et plusieurs thèmes.

 

© Gilles Penso


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