GALACTICA, LA BATAILLE DE L’ESPACE (1978)

Pour répondre au succès de Star Wars, Universal initie une série TV spatiale dont le premier épisode a droit à une sortie dans les salles de cinéma…

BATTLESTAR GALACTICA

 

1978 – USA

 

Réalisé par Richard A. Colla

 

Avec Richard Hatch, Dirk Benedict, Lorne Greene, Herb Jefferson Jr, Maren Jansen, Tony Swartz, Noah Hattaway, Terry Carter, Jane Seymour, Ray Milland, Laurette Spang

 

THEMA SPACE OPERA

Galactica est l’exemple type d’un retournage de veste magistral, comme il s’en pratique parfois au sein des grands studios hollywoodiens. Les cadres d’Universal s’étaient bien moqués de George Lucas et de son scénario « démodé » d’un projet baptisé La Guerre des étoiles qu’ils rejetèrent sans appel. Qui peut encore s’intéresser à une aventure intergalactique « old school » à la Flash Gordon ? Soyons sérieux ! Mais le premier volet de la saga Star Wars devient le triomphe que l’on sait et Universal, sans sourciller, décide de profiter de ce succès en lançant une série ambitieuse, Galactica, confiée au producteur Glen A. Larson (Opération vol, Le Virginien, Opération danger, Un Shérif à New York, Quincy). Le projet d’Universal consiste à mettre sur pied plusieurs téléfilms se succédant les uns aux autres avant de transformer Galactica en série TV plus classique si le succès est au rendez-vous. Le pilote, titré « Saga of a Star World », est conçu comme un show spectaculaire et coûte pas moins de 8 millions de dollars, un record à l’époque. Pour amortir ce coût spectaculaire, Universal décide d’exploiter ce téléfilm au cinéma, d’abord au Canada, puis aux Etats-Unis, au Japon et en Europe. C’est donc sous cette forme que Galactica parvient d’abord au public, avant la diffusion de la série sur les petits écrans du monde entier.

Si Star Wars demeure la source d’inspiration principale de Galactica, le scénario élaboré par Glen A. Larson tient à s’en éloigner autant que possible. Nous sommes dans le futur, à l’autre bout de l’univers. Après mille ans de guerre acharnée avec les Cylons, des robots guerriers impitoyables, il semble que l’humanité soit sur le point de signer un traité de paix. Mais c’est un leurre, et lorsque les Cylons repassent à l’attaque, c’est pour détruire toutes les colonies humaines qui passent à leur portée. Après ce massacre impitoyable, le grand vaisseau Battlestar Galactica et 220 autres véhicules spatiaux transportent les survivants à la recherche d’un nouveau foyer. La légende parle d’une treizième tribu de l’humanité installée sur une planète qu’on appelle Terre. Mais les Cylons sont toujours sur leurs traces… Pour mettre toutes les chances de son côté, le studio Universal débauche John Dykstra, le superviseur des effets visuels de La Guerre des étoiles, et le charge de toutes les séquences spatiales. Le travail effectué sur les maquettes de vaisseaux, sur la dynamique de leurs déplacements et sur les nombreuses scènes de poursuites et de batailles dans les étoiles est effectivement remarquable (ces plans sont photographiés par Dennis Muren et Richard Edlund, eux aussi transfuges de Star Wars).

L’autre guerre des étoiles

Les autres atouts indiscutables de Galactica sont le charisme impeccable de Lorne Greene dans le rôle du vénérable commandant Adama, le fort capital sympathie du valeureux capitane Apollo (Richard Hatch) et du lieutenant Starbuck (Dirk Benedict), un coureur de jupons qui semble calquer une partie de son personnage sur celui de Han Solo, et quelques guest stars appréciables comme Jane Seymour en adorable mère célibataire ou Ray Milland en détestable conseiller dégoulinant de duplicité. On note aussi la présence du tout jeune Noah Hattaway, futur Atreju de L’Histoire sans fin. Quelques créatures étranges égaient l’ensemble, comme les robotiques Cylons (à l’armure scintillante inspirée à la fois des costumes de Dark Vador et des stormtroopers), le chien mécanique Muffit, des hommes-insectes qui semblent échappés des Premiers hommes dans la Lune ou encore des chanteuses à quatre yeux et deux bouches du plus curieux effet. Porté par une bande originale épique de Stu Philipps et émaillé d’éléments scénaristiques pleins d’intérêt (le fossé social entre les pauvres et les nantis à bord du vaisseau, les manigances politiques et les luttes de pouvoir), ce premier Galactica permet au show de Glen A. Larson de démarrer en fanfare, malgré une mise en scène qui reste très télévisuelle. Deux autres longs-métrages issus de la série seront distribués en salle : Galactica : les Cylons attaquent en 1979 et La Conquête de la Terre en 1980.

 

© Gilles Penso


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