Suite à un nombre anormal d’attaques de requins mortelles, une enquête révèle que les squales tueurs ont subi des mutations…
SHARK ATTACK
1999 – USA
Réalisé par Bob Misiorowski
Avec Casper Van Dien, Ernie Hudson, Cordell McQueen, Jacob Makgoba, Chris Olley, Paul Ditchfield, Shelley Meskin
THEMA MONSTRES MARINS
Spécialisée dans les films de genre à tout petit budget, la firme Nu Image a de grandes ambitions et tente de rivaliser avec les plus grosses productions hollywoodiennes malgré des moyens anémiques. Après la guerre, la science-fiction, l’espionnage et les catastrophes, Nu Image s’est attaqué aux monstres avec ce premier Shark Attack. Là où l’on attendait une énième imitation des Dents de la mer, le film nous surprend avec un scénario certes ni très original, ni très palpitant, mais qui présente au moins le mérite de ne pas emprunter la voie quasi-incontournable tracée par Steven Spielberg. Dans le petit village de pêche africain d’Amanzi, le biologiste Mark Desanti meurt dans d’étranges circonstances, alors qu’il enquêtait sur un nombre anormal d’attaques de requins survenues en l’espace de trois mois. Douze victimes sont en effet tombées sous les mâchoires acérées des squales, soit plus qu’en Australie pendant cinq ans.
Steven McKray, ami et confrère du défunt, décide de poursuivre ses investigations. Il s’allie avec Corinne, la sœur de Mark, et découvre que les requins du coin sont atteints d’encéphalites. Une analyse sanguine révèle qu’une hormone de croissance artificielle leur a été injectée, les conduisant à un appétit insatiable et à une folie meurtrière qui les pousse à chasser de plus en plus près des côtes et non plus au large. L’enquête de Steven et Corinne semble gêner beaucoup de monde à Amanzi, ce qui leur vaut de frôler une mort violente à plus d’une reprise. L’hormone incriminée s’avère être l’œuvre de Miles Craven, chercheur au centre de recherches marines du village. Ce dernier modifie en effet l’anatomie des squales afin d’en tirer un produit miracle censé guérir le cancer, au mépris des nombreux effets secondaires indésirables. Mais la machination est encore plus complexe qu’elle n’y paraît, et le promoteur immobilier Lawrence Rhodes semble en savoir plus qu’il n’en dit…
Un Starship Trooper contre un Ghostbuster
Autour de cette intrigue aux rebondissements fréquents, Bob Misiorowski signe une réalisation efficace, soignant tout particulièrement sa mise en image, les décors naturels étant valorisés par une photographie et des cadrages minutieusement ciselés. Question action, nous avons droit à un raisonnable lot de poursuites de voitures et de bateaux, de cascades en hélicoptère, d’explosions et de fusillades. Quant aux requins, ils proviennent principalement d’images d’archives. Si leurs attaques sont plutôt bien montées, il est rare qu’ils apparaissent en même temps que les êtres humains, à l’exception de l’efficace séquence de la cage sous-marine, seul tribut payé aux Dents de la mer. Casper Van Dien et Ernie Hudson, qui connurent respectivement leur heure de gloire avec Starship Troopers et S.O.S. fantômes, s’acquittent convenablement de leurs rôles de héros intrépide et de financier véreux. Le reste du casting est à l’avenant, fonctionnel et sans éclat. Un double qualificatif qu’on pourrait d’ailleurs attribuer au film tout entier. Shark Attack ne marqua donc pas vraiment les mémoires, mais il se comporta suffisamment bien sur le marché de la vidéo pour initier chez Nu Image la mise en chantier de deux séquelles.
© Gilles Penso
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