Un policier du futur voyage dans le passé pour empêcher les agissements d’un super-vilain capable de transformer ses victimes en zombies…
TRANCERS
1985 – USA
Réalisé par Charles Band
Avec Tim Thomerson, Helen Hunt, Michael Stefani, Art LaFleur, Telma Hopkins, Richard Herd, Anne Seymour, Miguel Fernandez
THEMA VOYAGES DANS LE TEMPS I FUTUR I SAGA CHARLES BAND I FUTURE COP
Depuis le début des années 80, Charles Band a produit un nombre incalculable de films, avec une boulimie et un enthousiasme qu’il parvient à communiquer à ses équipes malgré des budgets souvent anémiques. Le temps lui manque pour passer lui-même à la réalisation, mais l’envie de mettre en scène le démange (il s’était déjà prêté au jeu avec des films comme Crash, Parasite, Metalstorm et L’Alchimiste). Le voilà donc à la tête de Future Cop, dont le script est écrit par Danny Bilson (assistant cameraman sur Ghoulies) et son collègue Paul DeMeo. Les deux hommes n’ont encore signé aucun scénario, mais Band leur fait confiance, preuve qu’une sorte d’esprit de famille règne au sein de la compagnie de production Empire. De toute évidence, ce thriller de science-fiction puise partiellement son inspiration du côté de Blade Runner et Terminator, puisqu’il mêle les codes du film noir à ceux du récit d’anticipation tout en jouant avec les notions de voyages dans le temps censés altérer le cours de l’histoire. Pour le rôle principal, Band choisit Tim Thomerson, qui fut un second couteau savoureux dans Metalstorm. Ce dernier propose alors de donner la réplique à une jeune comédienne de 21 ans : Helen Hunt. La future star de Twister et Ce que veulent les femmes joue donc dans Future Cop son premier grand rôle.
Nous sommes à Los Angeles en 2247. Un prédicateur fou et dangereux qui répond au nom de Whistler (Michael Stefani) a réussi à s’emparer de l’esprit de plusieurs hommes et femmes, via l’hypnose, et les a transformés en une redoutable armée de zombies nommés les « Trancers ». Pour les contrer, le policier Jack Deth (Tim Thomerson) utilise des méthodes expéditives. Depuis que son épouse est morte à cause de Whistler, Deth ne connaît plus la demi-mesure et décide finalement de rendre son badge pour partir s’isoler. Mais le Conseil le rappelle d’urgence. Whistler a en effet réussi à voyager dans le passé – en 1985 plus précisément – pour assassiner les ancêtres des membres du Conseil. La mission de Deth ? Remonter lui aussi le temps pour stopper ses agissements. Une jeune femme dynamique prénommée Leena (Helen Hunt) va lui prêter main forte bien malgré elle.
Timecop
L’ambiance « film noir » de Future Cop est assumée d’emblée avec ce flic en imperméable dont la voix off désabusée commente l’action. Plus tard, un extrait télévisé de la série Peter Gunn enfoncera le clou. La partie futuriste du film est illustrée par quelques effets visuels audacieux à défaut d’être subtils : des matte paintings pour les buildings qui émergent des océans, des maquettes pour les vaisseaux et les véhicules customisés, de la rotoscopie pour les rayons laser et les désintégrations. Rapidement, l’intrigue s’installe dans les années 80, un moyen habile pour éviter les trop coûteuses reconstitutions science-fictionnelles. Band peut ainsi exploiter des décors sobres mais efficaces mis en lumière avec talent par son chef opérateur attitré Mac Ahlberg. L’idée la plus originale du scénario repose sur son approche inédite du voyage temporel. A contre-courant des mécanismes narratifs habituels, le transport d’un corps dans une autre époque est jugé physiquement impossible. Seul l’esprit peut voyager, occupant momentanément un autre corps dont le cerveau sera en sommeil le temps de « l’emprunt ». Deth se retrouve donc dans l’enveloppe d’un de ses ancêtres, une sorte de séducteur blond insipide. Quant au vilain, il hérite du corps du chef de la police de Los Angeles ! D’autres concepts fous s’invitent dans le film, comme cette montre qui ralentit le temps pendant une séquence de fusillade annonçant avec plusieurs décennies d’avance les passages les plus cultes de Matrix et X-Men : Days of Future Past. Future Cop connaîtra suffisamment de succès pour donner naissance à cinq suites.
© Gilles Penso
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