Demi Moore affronte des monstres mutants mangeurs de chair humaine dans cette série B de science-fiction en relief !
PARASITE
1982 – USA
Réalisé par Charles Band
Avec Robert Glaudini, Demi Moore, Luca Bercovici, Al Fann, Cheryl Smith, Cherie Currie, Vivian Blaine, Scott Thomson
THEMA MUTATIONS I FUTUR I SAGA CHARLES BAND
En 1982, Charles Band n’a que 31 ans mais c’est déjà un vétéran de la production, avec à son actif des films d’horreur, des films de science-fiction, des films d’action et même des comédies musicales érotiques ! Toujours avide de nouvelles expérimentations, il décide soudain de raviver le cinéma en relief qui le faisait tant frissonner dans les années 50. Le voilà donc qui concocte une série B futuriste et horrifique conçue pour projeter un maximum de choses à la figure des spectateurs. Pour le rôle principal, il rêverait d’une fille ravissante et énergique à l’image de Karen Allen qui triomphe alors dans Les Aventuriers de l’arche perdue. Chargée de trouver la perle rare, la directrice de casting Johanna Ray déniche une jeune inconnue qui s’appelle… Demi Moore ! La future star de Ghost et G.I. Jane tient donc la vedette de Parasite aux côtés de Robert Glaudini pour un tournage à l’économie qui durera trois semaines. L’intrigue se situe en 1992, donc dix ans après la date du film. Le futurisme de ce monde post-apocalyptique est très discret : des pistolets à la Buck Rogers qui tirent des rayons laser en dessin animé, une voiture noire aux lignes aérodynamiques qui roule en faisant un bruit d’avion, et c’est à peu près tout. Pour le reste, il faut se contenter de dialogues évoquant des explosions atomiques ayant frappé les grandes cités du monde.
Le docteur Paul Dean (Glaudini) a créé un parasite, autrement dit une créature rampante et carnassière qui peut être utilisée comme arme biologique. Son mode opératoire est fatal : elle rampe à l’intérieur des corps humains qu’elle fait exploser de l’intérieur lorsqu’elle surgit, la gueule grande ouverte. Pris en chasse par un homme mystérieux en costume noir envoyé par le gouvernement (James Davidson) qui convoite sa découverte, Dean doit contrôler l’un de ses monstres qui a pénétré accidentellement dans son estomac et qui doit, comme ses congénères, détruire pour survivre. Sur son ventre commencent ainsi à apparaître d’inquiétantes éruptions aux allures de tumeurs palpitantes. D’où une scène onirique d’introduction assez perturbante où il est attaché sur un lit, dans une ambiance enfumée et écarlate, attendant que la bête qui sommeille en lui jaillisse hors de son ventre. Demi Moore incarne Patricia Welles, la jolie et candide jeune fille du coin qui va prêter main-forte au docteur. Son aide ne sera pas superflue, dans la mesure où des voyous stupides ont ouvert le container qu’avait emporté avec lui le scientifique, libérant l’une des bêtes rampantes…
Il doit détruire pour survivre !
Au-delà du charme de Demi Moore, Parasite vaut surtout le détour pour ses créatures visqueuses dont le design de têtard géant à la gueule garnie de dents acérées évoque à la fois les chestbusters d’Alien et les monstres de Frissons. Le créateur de ces charmantes bestioles n’est autre que Stan Winston, futur maître d’œuvre des effets de Terminator et Jurassic Park. A l’époque, Winston a commencé à se faire un nom important dans le monde des maquillages spéciaux, remportant même quelques prestigieuses récompenses. Mais par amitié pour Charles Band (qu’il connaît depuis Massacre Mansion), il accepte de participer à ce micro-budget sans prétention et assure même une présence active pendant le tournage de toutes les séquences à effets, assisté par James Kagel et Lance Anderson. Il gratifie même au passage le film d’un soupçon de gore (corps transpercé, main coupée, tête qui explose) auquel Band croit bon d’ajouter quelques seins nus pour que la recette « film d’exploitation » soit complète. Relief oblige, le film a une propension systématique à faire surgir devant nous tout ce que le scénario offre comme prétexte : un corps qui passe à travers une fenêtre, un serpent à sonnettes qui saute vers la caméra, un tube planté dans un corps, du sang qui coule, le canon d’un fusil menaçant et bien sûr le parasite qui jaillit brutalement à maintes reprises. Malgré son triste décor de western sommaire, ses loubards stupides caricaturaux (dont le chef est interprété par Luca Bercovici, futur réalisateur de Ghoulies) et ses scènes de bagarre au ralenti un peu ridicules, Parasite se laisse regarder sans déplaisir, soutenu par une musique de Richard Band qui entretient efficacement le suspense, subissant par moments l’influence de la partition de Jerry Goldsmith pour La Planète des singes.
© Gilles Penso
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