LE DANGER VIENT DE L’ESPACE (1958)

Une expédition spatiale avortée provoque une monstrueuse pluie de météorites qui se dirige tout droit vers la Terre…

LA MORTE VIENE DALLO SPAZIO

 

1958 – ITALIE / FRANCE

 

Réalisé par Paolo Heusch

 

Avec Paul Hubschmid, Fiorella Mari, Madeleine Fischer, Ivo Garrani, Dario Michaelis, Peter Meersman, Sam Galter

 

THEMA CATASTROPHES

Heureux élu d’un tirage au sort international, l’astronaute John McLaren (Paul Hubschmid) s’apprête à traverser l’espace à bord d’une fusée américano-soviétique affectueusement baptisée XZ. Mais la mission échoue avant que McLaren n’ait pu mettre le cap sur la Lune, et le voilà obligé de s’éjecter, au grand dam des scientifiques de la base Cap Shark. De retour sur Terre, il apprend que les réacteurs nucléaires de la fusée ont explosé dans l’espace, projetant une gigantesque pluie d’astéroïdes vers la Terre. Scientifiques et militaires gardent la nouvelle secrète pour ne pas affoler l’opinion publique et tentent de trouver une solution pour éviter cette fin du monde imminente. Pendant un temps, on espère que la Lune saura stopper le groupe d’astéroïdes, mais ce n’est pas le cas, et la pluie mortelle s’approche inexorablement. En désespoir de cause, toutes les forces mondiales unissent leurs missiles nucléaires pour détruire les astéroïdes en plein ciel, avant que ceux-ci n’entrent dans l’atmosphère, afin d’éviter les retombées radioactives…

À trop vouloir se prendre au sérieux, le film de Paolo Heusch est risible, d’autant que les dialogues frôlent souvent la parodie involontaire et que les acteurs théâtralisent leur jeu à outrance. Cette sensation est accrue par les petites intrigues sentimentales bon marché (la scientifique froide comme la glace dont s’éprend le co-équipier) ou prétendument humoristiques (le savant soviétique amateur de bon vin) intégrées au sein de ce scénario catastrophe qui, pourtant, s’ouvrait en évoquant l’introduction du prestigieux Le Monstre des studios Hammer, mais qui finit par prendre la tournure d’un ancêtre du Meteor de Ronald Neame. Le film est terriblement bavard, l’action se résumant la plupart du temps à des stock-shots de l’armée (en particulier le lancement final de missiles de toutes sortes, qui s’avèrent les plans les plus impressionnants du film), de la NASA (le décollage des fusées) ou d’actualités (la foule qui se masse dans la rue, une espèce d’exode rural, la migration des animaux). Quant aux informations télévisées, conformément au cliché, elles nous tiennent régulièrement au courant de la gravité de la situation.

Des effets spéciaux de Mario Bava

À contre-courant des films de science-fiction américains des années 50 volontiers ancrés dans les prises de position liées à la guerre froide, Le Danger vient de l’espace présente tout de même l’originalité de montrer les militaires russes et américains œuvrer main dans la main pour contribuer à l’avancée de la conquête spatiale, puis additionner leurs forces nucléaires pour sauver la planète. Mario Bava, ici directeur de la photographie, signe également quelques effets spéciaux timides, afin de mettre en scène la fusée de McLaren, les satellites de la Terre (dont un Spoutnik conique), ou encore la pluie de météorites qui recouvre la lune et se dirige vers la Terre, obscurcissant bientôt les cieux de fort sinistre manière. Le film se pare également de toute une collection d’effets sonores pour le moins surprenants, dans le but d’accompagner chaque objet censé se déplacer dans l’espace.

 

© Gilles Penso


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