PLANÈTE ROUGE (2000)

Val Kilmer s’embarque avec un équipage d’astronautes pour une mission sur Mars qui tourne à la catastrophe…

RED PLANET

 

2000 – USA / AUSTRALIE

 

Réalisé par Antony Hoffman

 

Avec Val Kilmer, Carrie-Anne Moss, Tom Sizemore, Benjamin Bratt, Terence Stamp, Simon Baker, Jessica Morton, Caroline Bossi, Bob Neill, Neil Ross

 

THEMA SPACE OPERA I ROBOTS I INSECTES ET INVERTÉBRÉS

C’est Chuck Pfarrer, l’auteur de Sudden Impact, Darkman et Chasse à l’homme, qui est à l’origine de Planète rouge, dont il imagine l’histoire avant d’en tirer un scénario co-écrit avec Jonathan Lemkin (L’Associé du diable, L’Arme fatale 4). Séduit par cette aventure spatiale futuriste, le producteur Mark Canton se met en quête d’un jeune réalisateur aux idées originales susceptible de filmer une expédition sur Mars avec un regard neuf et surprenant. Il jette ainsi son dévolu sur Antony Hoffman, signataire de plusieurs films publicitaires audacieux. Pour ses débuts à la tête d’un long-métrage, Hoffman tient à se préparer intensivement. Il visite donc très régulièrement le Johnson Space Center de la NASA à Houston, discute avec les astronautes, s’installe dans une navette spatiale, observe tout ce qu’il peut pour tenter d’aborder ce récit de science-fiction avec un maximum de réalisme. Un soin tout particulier est notamment apporté aux combinaisons des héros du film, conçues par la chef costumière Kym Barrett. Au-delà de leur esthétisme et de leur réalisme, les casques portés par les acteurs doivent par exemple comporter un système de communication permettant d’entendre les instructions du metteur en scène et un dispositif de ventilation pour éviter la buée. C’est donc avec un souci minutieux du détail qu’Antony Hoffman et son équipe abordent Planète rouge. Et c’est dans une carrière de Sydney et un désert de Jordanie que sont captés les extérieurs naturels reconstituant la surface de Mars.

En 2050, la Terre est dans un sale état. La pollution et la surpopulation ayant dangereusement gagné du terrain, il est grand temps de partir installer les populations ailleurs. C’est dans ce but que l’on commence à terraformer à distance Mars, afin de pouvoir coloniser sous peu la planète rouge. L’oxygène atteint un niveau acceptable et tous les espoirs sont permis. Mais ce niveau diminue soudain sans explication. Pour comprendre ce qui se passe sur place et remédier à la situation, une équipe d’astronautes est envoyée en terre martienne sous le commandement de l’officier Bowman (Carrie-Anne Moss, en pleine gloire post-Matrix). L’équipage s’orne de quelques visages familiers, notamment Val Kilmer, Tom Sizemore, Terence Stamp et Simon Baker (futur héros de la série The Mentalist). Ce petit groupe de scientifiques aguerris s’apprête à atterrir sur Mars, mais rien ne se passe comme prévu. Le voyage frôle en effet plusieurs fois la catastrophe et l’expédition tourne rapidement au cauchemar…

Seuls sur Mars

Au début du film, il faut bien admettre que les comédiens semblent être en roue libre, sortant difficilement des archétypes dictés par leurs personnages, comme s’ils cherchaient leurs marques. Les moments de complicité sonnent un peu faux, les dialogues manquent de finesse. Mais les choses s’améliorent grandement après l’atterrissage sur Mars, au moment précis où les enjeux dramatiques se resserrent. Là, Planète rouge nous offre son lot de tensions intéressantes, de séquences de suspense oppressantes (les réserves d’oxygène qui s’épuisent inexorablement) et de retournements de situation. Par bien des aspects, les situations de Planète rouge finissent par annoncer celles de Seul sur Mars de Ridley Scott. Mais malgré les gros moyens déployés, le budget conséquent et les stars en tête d’affiche, le film d’Antony Hoffman conserve les atours et les ambitions scénaristiques d’une petite série B de SF. Le résultat est donc déconcertant mais non dénué de charme, comme en témoignent notamment les interventions réjouissantes de AMEE, un robot canin transformer très réussi. Mixage étrange entre le T-800 de Terminator et la machine virulente d’Hardware, cet ancien robot militaire reconfiguré pour l’exploration spatiale retrouve ses instincts guerriers après un incident technique et se mue en véritable psychopathe mécanique. À l’origine d’excellentes séquences, cette création 100% numérique est l’œuvre des artistes de Cinesite. Les effets visuels du film sont d’ailleurs l’un de ses points forts. Entravé en cours de tournage par une animosité croissante entre Val Kilmer et Tom Sizemore (deux fortes têtes aux caractères bien trempés), Planète rouge sera un cuisant échec commercial, ne remboursant pas même la moitié de son budget de 80 millions de dollars. À ce jour, c’est le seul long-métrage d’Anthony Hoffman.

 

© Gilles Penso


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