Face à la caméra d’Ivan Reitman, Uma Thurman incarne une super-héroïne très puissante… et très susceptible !
MY SUPER EX-GIRLFRIEND
2006 – USA
Réalisé par Ivan Reitman
Avec Uma Thurman, Luke Wilson, Anna Faris, Rainn Wilson, Eddie Izzard, Stelio Savante, Mike Iorio, Mark Consuelos, Wanda Sykes
THEMA SUPER-HÉROS
Quand une ex-petite amie décide de se venger de son ancien copain en révélant d’inquiétantes tendances sociopathes, la situation est déjà très tendue. Mais si en plus l’ex en question a les mêmes pouvoirs que Superman, les choses se compliquent sérieusement. Sur la base de ce pitch, Don Payne, alors en plein travail sur Les Simpsons, élabore un scénario titré d’abord Super Ex. Séduits par ce concept, le réalisateur Ivan Reitman et la compagnie Regency Enterprises décident de lancer à toute allure la production du film qui sera tourné en un temps record de quatre semaines dans la ville de New York. Comme il l’avait fait pour S.O.S. fantômes, S.O.S. fantômes 2, Junior, Évolution et même – dans une moindre mesure – Cannibal Girls, Reitman mixe ses deux genres favoris, la comédie et le fantastique, qu’il s’efforce d’équilibrer en s’appuyant sur un duo d’acteurs solide : Luke Wilson, parfait dans le registre du célibataire maladroit et sympathique, et Uma Thurman, saisissante émule de Supergirl dangereusement soupe au lait. Ma super ex est dans l’air du temps, dans la mesure où les longs-métrages dédiés aux super-héros sont alors en train de gagner du terrain sur tous les écrans de cinéma du monde, boostés par les succès respectifs de Blade, X-Men et Spider-Man.
Luke Wilson incarne Matt Saunders, employé d’un bureau d’architecture qui n’a plus de vie amoureuse depuis six bons mois et n’est pas insensible aux charmes de sa collègue Hannah (Anna Faris). Mais celle-ci est déjà en couple, et Matt s’enferme donc un peu plus dans son célibat. Un jour, convaincu par les insistances de son ami Vaughn (Rainn Wilson), il ose aborder une jeune femme timide dans le métro, Jenny (Uma Thurman), qui travaille dans une galerie d’art et se laisse séduire lorsqu’il prend tous les risques pour récupérer le sac qu’un voleur lui a subtilisé. Tous deux entament une relation passionnée et Jenny révèle alors à Matt son secret : elle n’est autre que G-Girl, la célèbre super-héroïne qui sillonne régulièrement les cieux de New York pour sauver les habitants lorsqu’ils sont en danger. Mais être le petit-ami d’une super-héroïne n’est pas de tout repos, surtout lorsque celle-ci se révèle maladivement jalouse et particulièrement susceptible…
Une Supergirl névrotique
À cheval entre deux genres, Ma super ex va jusqu’au bout de son concept. Tous les codes de la comédie romantique sont convoqués, du bon copain lourdaud et salace qui sert de confident à la collègue de bureau séduisante en passant par les scènes de jalousie, les disputes, les réconciliations et même les panoramas nocturnes aériens de New York. Les ingrédients traditionnels des films de super-héros sont aussi de la partie : l’identité secrète, le flash-back qui révèle les origines des super-pouvoirs, le super-vilain et même l’équivalent de la kryptonite. Le cocktail fonctionne bien, même si nous nageons forcément en terrain connu. Car au-delà de la juxtaposition étonnante d’univers filmiques distincts qu’on n’a guère l’habitude de voir entremêlés de la sorte, les clichés se succèdent sans beaucoup de surprise. La seconde moitié du métrage sort heureusement des lieux communs pour développer l’idée la plus intéressante du scénario. Le postulat de Ma super ex est en effet qu’un super-héros est fatalement un peu névrotique, surtout en cas de chagrin d’amour. D’où un enchaînement de séquences joyeusement délirantes, du « jet de requin » au Vaudeville sur la terrasse en passant par un improbable affrontement final. Certes, ce n’est pas la comédie du siècle, mais Ma super ex garantit ses 90 minutes règlementaires de bonne humeur communicative.
© Gilles Penso
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