Un épisode joyeusement délirant dans lequel les célèbres jouets affrontent de nouvelles poupées conçues par un savant à la solde des nazis !
PUPPET MASTER X : AXIS RISING
2012 – USA
Réalisé par Charles Band
Avec Kip Canyon, Jean Louise O’Sullivan, Terumi Shimazu, Scott Anthony King, Paul Thomas Arnold, Brad Potts, Stephanie Sanditz
THEMA JOUETS I SAGA PUPPET MASTER I CHARLES BAND
Puppet Master : Axis of Evil s’achevait sur un cliffhanger plein de suspense. Charles Band reprend donc les péripéties là où elles s’interrompaient en réalisant lui-même ce volet de la saga la plus longue de l’histoire de la compagnie Full Moon. Un grand X s’affiche pendant le début du générique et sur les posters du film pour affirmer haut et fort que nous avons affaire au dixième épisode (en réalité c’est le onzième, mais Band ne compte pas Puppet Master vs. Demonic Toys qui a été produit sans lui). Domonic Muir, le scénariste du film précédent, étant décédé entretemps, son ami Shane Bitterling (Beneath Loch Ness, Desperate Escape) prend la relève. Ce dernier a de grandes ambitions pour la suite de Puppet Master : Axis of Evil. Puisque les poupées tueuses d’André Toulon s’opposent aux nazis, pourquoi ne partiraient-elles pas en mission secrète afin d’aller tuer Adolf Hitler ? Cette version Puppet Master de Valkyrie ou Inglorious Basterds est prometteuse, mais Charles Band n’est pas très à l’aise avec ce concept. Bitterling revoit donc sa copie sans pour autant se réfréner sur le potentiel délirant du film, malgré un budget anémique et un planning de tournage ramené à douze jours.
Le récit démarre sur des chapeaux de roue en reprenant les événements exactement là où nous les avions laissés deux ans plus tôt. L’espionne japonaise Ozu prend donc la fuite dans les rues sombres du quartier chinois, la poupée de Tunneler dans son sac, et vient à la rencontre du vil commandant Moebius. Ce dernier voit dans cette poupée vivante la possibilité de créer une toute nouvelle armée à la solde des nazis. Ça tombe bien : il a kidnappé le docteur Freuhoffer, un brillant scientifique à qui il demande de trouver le moyen de ranimer les morts. Émule du Herbert West de Re-Animator, le savant échoue lamentablement dans ses tentatives de résurrection sur des cobayes non consentants. Mais en découvrant la poupée Tunneler, il envisage de créer une armée de jouets vivants bourrés d’armes mortelles qui pourraient jouer un rôle décisif dans le conflit. Moebius trouve l’idée parfaitement ridicule, jusqu’à ce qu’une démonstration pétaradante ne le fasse subitement changer d’avis…
Poupées contre poupées
Même si Puppet Master X : Axis Rising joue la carte de la continuité, on s’étonne du changement de visage des deux jeunes héros. Kip Canyon et Jean Louise O’Sullivan remplacent en effet Levi Fiehler et Jenna Gallagher sans que nous n’y gagnions au change, les deux nouveaux venus n’ayant ni le charisme ni le charme de leurs prédécesseurs. Exagérément caricatural, le vieux sergent Stone (Brad Potts) qui vient les épauler n’arrange pas les choses. Nous nous rabattons donc sur les méchants, des nazis parfaitement caricaturaux dignes du plus délirant des comic books. Avec Moebius (Scott King), un commandant tyrannique qui agit comme un super-vilain se complaisant dans sa propre vilénie, et Uschi (Stephanie Sanditz), une dominatrice au décolleté vertigineux et à la cravache facile reprenant fidèlement le look de Dyanne Thorne dans Ilsa la louve des SS, nous basculons ouvertement dans le cinéma bis et la « nazisploitation ». Cette approche au second degré est bien plus rafraîchissante que le sérieux du film précédent, surtout lorsque le docteur Freuhoffer se lance dans la fabrication de tout nouveaux jouets vivants : Weremacht (un loup-garou agressif), Kamikaze (un soldat japonais équipé d’une bombe), Blitzkrieg (une armure montée sur un tank) et surtout Bombshell (une version miniature de Uschi équipée de seins mitrailleurs !). Conçues par le créateur d’effets spéciaux Christopher Bergschneider (déjà à l’œuvre sur les épisodes précédents de la saga), ces poupées nazies se lancent dans un combat homérique contre celles de Toulon. Au beau milieu de ces corps à corps, de ces fusillades et de ces crêpages de chignons miniatures surgit la superstar de Puppet Master III, relookée pour l’occasion : le cow-boy Six Coups. Bref voilà un épisode joyeusement exubérant, qui aurait mérité que soient raccourcis ses passages à vide et ses scènes de dialogue à rallonge. À vrai dire, un remontage du film précédent et de celui-ci pour n’en faire qu’un seul long-métrage au rythme resserré aurait sans doute été une bonne idée.
© Gilles Penso
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