Jean-Claude Van Damme incarne un policier du futur dans un monde où la technologie permet de voyager dans le temps
TIMECOP
1994 – USA
Réalisé par Peter Hyams
Avec Jean-Claude Van Damme, Mia Sara, Ron Silver, Bruce McGil, Gloria Reuben, Scott Bellis, Jason Schombing
THEMA VOYAGES DANS LE TEMPS I FUTUR
Timecop s’inspire d’une bande dessinée de Mike Richardson et Mark Verheiden, publiée chez Dark Horse Comics. Tout commence en 1994 (donc au présent), funeste année où le policier Max Walker (Jean-Claude Van Damme) est agressé par des hommes qui tuent sa femme Melissa. Dix ans plus tard, il devient membre de la TEC (Time Enforcement Commission), une unité spéciale dont le rôle est de contrôler rigoureusement les voyages dans le temps, devenus désormais possibles grâce aux progrès technologiques. Car une nouvelle race de criminels sévit, manipulant les événements historique ou les marchés financiers à son profit. Lorsque Lyle Atwood (Jason Schombing) déserte la TEC pour se transporter à Wall Street en 1929, Walker reçoit la mission de le ramener. Atwood se jette alors par la fenêtre, après avoir avoué qu’il agissait sur l’ordre du sénateur Aaron McComb (Ron Silver). Celui-ci, peu étouffé par les scrupules, voyage en effet dans le passé pour modifier l’histoire et devenir président des Etats-Unis, ni plus ni moins ! Walker le rejoint en 1994 et comprend que c’est lui qui a fait assassiner sa femme en envoyant ses hommes l’attaquer la même année. Walker va donc essayer de stopper McComb et d’empêcher ce drame passé…
D’un côté, nous avons Jean-Claude Van Damme, spécialiste de l’action musclée, des arts martiaux et du kickboxing qui s‘agite régulièrement contre toutes sortes de malfrats dans des œuvres à la finesse toute relative telles que Cyborg, Universal Soldier ou Chasse à l’Homme. De l’autre se trouve Peter Hyams, un réalisateur plein d’audace et de talent, dont les thrillers science-fictionnels (Capricorn One, Outland, 2010) sont de purs joyaux. La réunion de ces deux hommes est donc pour le moins surprenante, tant leurs films sont aux antipodes. « Peter Hyams ne voulait pas me rencontrer à l’origine », nous avoue Van Damme. « Il ne pouvait pas envisager de faire un film de science-fiction avec du karaté et du kickboxing. Au début de notre premier entretien, il était très figé. Nous avons commencé à parler, il s’est détendu, et il a fini par vraiment vouloir faire un film avec moi. » (1)
Un scénario prometteur qui vire à la baston générale
Résultat : Timecop est un film de science-fiction au scénario très prometteur, qui vire rapidement à la baston générale, aux coups de tatanes et aux grands écarts. Car Hyams se laisse piéger par le culte du vedettariat inhérent à Van Damme. Timecop offre donc plus de combats musclés spectaculaires que de réflexions sur les paradoxes spatio-temporels, et n’apporte pas vraiment de nouveau jalon dans l’histoire des voyages dans le temps. On retrouve bien la patte de Hyams, au détour de rares scènes plus inspirées que les autres, en particulier dans toute la première partie du film, mais elle demeure souvent à l’état embryonnaire. Côté visuel, la direction artistique s’avère elle aussi très inégale. Les locaux de la TEC et la machine à voyager dans le temps sont de belles réussites, plutôt réalistes, mais la ville extérieure n’a rien de vraiment futuriste, si l’on excepte la voiture de Walker, une sorte de gros objet en plastique pas vraiment convaincant. Notons une belle photo signée par Hyams en personne, dont le talent multiple méritait mieux que ce petit thriller sans envergure.
(1) Propos recueillis par votre serviteur en mars 1996
© Gilles Penso
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