Un tueur en tenue de mineur massacre à tour de bras - et de pioche - le jour de la fête des amoureux
MY BLOODY VALENTINE
1981 – USA
Réalisé par George Mihalka
Avec Paul Kelman, Keith Knight, Lori Hallier, Neil Affleck, Alf Humphreys, Cynthia Dale, Helene Udy
THEMA TUEURS
Les dates du calendrier les plus « macabres » ayant déjà été empruntées par les slashers les plus populaires du moment (Halloween et Vendredi 13), les scénaristes Stephen A. Miller et John Beaird eurent l’idée de détourner une fête habituellement romantique et sirupeuse : la soirée des amoureux du 14 février. Les premières minutes de Meurtres à la Saint Valentin sont un brin troublantes. Dans une mine, une jeune femme et un homme s’apprêtent à faire l’amour. Mais ce dernier ne quitte pas sa tenue de mineur ni son masque à gaz. Et en guise de l’extase attendue, notre homme masqué assassine sa partenaire d’un coup de pioche bien placé. La suite du film nous familiarise avec une nouvelle légende urbaine…
Dans la ville minière de Valentine Bluffs, un drame est survenu un soir de la Saint Valentin, il y a vingt ans. Alors que le bal des amoureux battait son plein, sept mineurs restèrent sous terre en attendant la relève, sans se soucier du niveau de méthane qui ne cessait d’augmenter. L’explosion inévitable qui s’ensuivit les tua tous, sauf Harry Warden, qui sombra dès lors dans la folie. Après un an d’internement, il s’échappa, réendossa sa tenue de mineur, empoigna sa pioche et s’en alla arracher le cœur des deux surveillants responsables selon lui de l’accident, un soir de Saint Valentin. Dès lors, le bal du 14 février fut proscrit. Mais aujourd’hui, les notables de la ville décident de conjurer la malédiction en organisant un nouveau bal. Or les boîtes de bonbons emplies de cœurs humains commencent à circuler, et les meurtres s’enchaînent. Pris de panique, le maire annule la fête. Déçus, les jeunes du coins décident alors de festoyer dans les locaux de la mine. Evidemment, rien ne va plus lorsqu’arrive la date fatidique du 14 février.
Un assassin qui varie les plaisirs
Meurtres à la Saint Valentin est un slasher relativement traditionnel, accumulant sans vergogne les personnages décérébrés et les situations convenues. Mais il faut reconnaître que le film bénéficie d’une réalisation soignée (œuvre du méconnu cinéaste hongrois George Mihalka dont ce fut le second long-métrage), d’un décor original (capté dans une véritable mine), d’un tueur au look surprenant et de meurtres assez inventifs. Ainsi, même si l’assassin a une prédilection pour les coups de pioche, il aime bien varier les plaisirs : femme qui finit dans une machine à laver, garçon bouilli au milieu des hot-dogs, jeune fille transformée en fontaine macabre, mitraillages au pistolet à clou ou encore empalement d’un couple enlacé (une idée empruntée à La Baie sanglante et qui resservira la même année dans Le Tueur du vendredi). A ces atouts s’ajoutent une petite rivalité amoureuse pimentant l’intrigue, quelques bonnes scènes de suspense et un twist final qui achèvent de classer Meurtres à la Saint Valentin parmi les meilleures imitations d’Halloween et de Vendredi 13 du début des années 80. Généreux en scènes gore conçues par Tom Burman, le film fut interdit aux moins de dix-huit ans, avant que dix minutes de coupes franches ne lui permirent de sortir en salles avec la classification R (« restricted »). En 2001, George Mihalaka tenta de convaincre les producteurs d’en tirer une séquelle, en vain. Il faudra attendre 2009 pour que Meurtres à la Saint Valentin connaisse les honneurs d’un remake en relief.
© Gilles Penso
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