THE SPIDER (1958)

Amoureux des monstres et de gigantisme, le réalisateur Bert I. Gordon imagine une araignée géante qui déteste le rock'n roll !

EARTH VS. THE SPIDER

1958 – USA

Réalisé par Bert I. Gordon

Avec Ed Kemmer, June Kenney, Eugene Persson, Gene Roth, Hal Torey, June Jocelyn, Mickey Finn, Sally Fraser, Troy Pattersonr

THEMA ARAIGNÉES 

Fidèle à son goût du gigantisme immodéré, Bert I. Gordon s’était jusqu’à présent frotté aux dinosaures (King Dinosaur), aux sauterelles géantes (Le Début de la fin), aux colosses (The Cyclops, Le Fantastique Homme Colosse, Le Retour de l’homme colosse) et aux lilliputiens (La Révolte des poupées). Ici, il s’attaque à une espèce qu’il n’avait pas encore affichée à son palmarès : l’araignée. Comme il l’avait fait en 1957 avec Le Fantastique homme colosse, qui racontait à l’envers l’histoire de L’homme qui rétrécit, Gordon trouve à nouveau son inspiration chez Jack Arnold, à qui il emprunte le monstre et les idées visuelles de Tarantula. Il confie le scénario à l’un de ses fidèles collaborateurs, George Worthing Yates, qui avait imaginé l’histoire du fameux Des Monstres attaquent la ville

The Spider photo
La première partie du film distille avec pas mal d’efficacité une certaine angoisse, surtout lorsque le jeune couple de héros, Mike Simpson et Carolyn Flynn, à la recherche du père disparu de cette dernière, s’aventure imprudemment dans une inquiétante grotte, un décor réel très photogénique prolongé et amplifié par des peintures sur verre. Bien vite, ils font face à une araignée grosse comme un bulldozer. L’intervention de l’armée et la capture du monstre obéissent à un schéma plus classique, et donc moins palpitant. En toute incohérence, la créature, que l’on croit morte suite à son bombardement massif avec du DDT, est installée dans le gymnase du lycée de la petite ville de River Falls, sous la responsabilité du professeur Kingman, enseignant en biologie. Là, plusieurs adolescents, sans s’étonner outre mesure de voir un arachnide de cette taille, jouent et dansent un rock’n’roll enjoué. Cette constante musicale du cinéma des années 50 de Gordon est destinée de toute évidence à séduire le public teenager. Le réveil de l’araignée géante – qui, visiblement, n’est pas très fan de rock’n roll ! – et surtout ses déambulations en pleine ville sont assez impressionnants, grâce à des effets visuels économiques mais très astucieux, qui reposent en grande partie sur des double expositions et des caches. Hélas, le manque de moyens de Gordon le pousse à réutiliser plus d’une fois les mêmes plans, émoussant du coup leur efficacité. 

« L'Araignée Vampire ! »

Visiblement inspiré de celui de Earth vs. The Flying Saucers (Les Soucoupes volantes attaquent), le titre original Earth vs. The Spider laisse imaginer un conflit à échelle planétaire opposant le monstrueux arachnide et toutes les forces armées de la terre. Mais il n’en est rien, l’action ne dépassant jamais le cadre de la petite bourgade de Kinston Falls. La dernière partie du film, qui se déroule à nouveau dans la grotte, traîne en longueur, sous le prétexte d’un suspense reposant sur la présence des jeunes héros dans la caverne, parallèlement au retour du monstre dans son repaire et à des explosifs sur le point de se déclencher. Le rythme s’étiole donc en même temps que l’intérêt du public, jusqu’à un final des plus classiques au cours duquel le monstre est détruit par une énorme décharge électrique. Dans certains pays francophones, le film fut titré L’Araignée ou L’Araignée Vampire.
 
© Gilles Penso

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