D'anciens nazis ressuscités sous forme de zombies attaquent un groupe d'étudiants en médecine réfugiés dans un chalet enneigé
DØD SNØ
2009 – NORVEGE
Réalisé par Tommy Wirkola
Avec Vegar Hoel, Stig Frode Henriksen, Charlotte Frogner, Lasse Valdal, Evy Kasseth Rosten, Jeppe Laursen, Jenny Skavlan
THEMA ZOMBIES
Des zombies nazis dans la neige ? A priori, voilà un programme plutôt prometteur, signé de surcroît par le réalisateur qui osa nous livrer en 2007 Kill Buljo, parodie norvégienne et graveleuse de Kill Bill. Nos ardeurs sont pourtant calmées par une première moitié de métrage poussive, boursouflée de clichés et incarnée par des comédiens à côté de la plaque. Même les spectateurs les plus indulgents risquent donc d’abdiquer en cours de route. Comment leur en vouloir ? Il est difficile, en effet, de s’intéresser à ce petit groupe de têtes à claques, pseudo-étudiants en médecine, venus passer un week-end de Pâques sport et détente dans un chalet enneigé.
Les dialogues se veulent référentiels (« Combien de films d’horreur commencent comme ça ? », « Week-End de Terreur est un petit chef d’œuvre méconnu », « A l’époque de Vendredi 13 ils n’avaient pas de portables ») mais les clins d’œil appuyés et le recours artificiel au second degré n’excusent pas le moins du monde une telle accumulation de lieux communs. Le summum du genre est probablement atteint avec l’intervention parfaitement incongrue d’un autochtone (incarné par le caricatural Bjørn Sundquist), débarquant dans le chalet de nos sept héros pour leur raconter pendant un quart d’heure la légende urbaine de la région (pour faire court : des nazis laissés pour morts dans les montagnes norvégiennes ont pactisé avec le diable pendant la seconde guerre mondiale et errent désormais sous forme de morts-vivants) avant de disparaître du film une fois son monologue achevé. Sans compter le comportement parfaitement absurde de la totalité des protagonistes. Cette bimbo qui décide subitement de s’accoupler avec un obèse sur la cuvette des toilettes a-t-elle une once de crédibilité ?
La troupe macabre
Les amateurs les plus endurants verront cependant leur patience récompensée, car la seconde moitié de Dead Snow, sans transcender le genre, nous offre une belle galerie de zombies en uniformes de la wermacht (menés par le sinistre standartenführer Herzog dont le faciès grimaçant semble échappé d’un Maniac Cop), une collection de séquences iconiques du plus bel effet (les cadavres vivants qui surgissent hors de la neige, la petite troupe macabre qui se détache sur fond de neige immaculée, une poursuite en motoneige transformée en char d’assaut) et surtout une série d’effets gore souvent très inventifs (démembrements, décapitations, mutilations, il y en a pour tous les goûts !). Les péripéties les plus mouvementées surviennent au moment où les protagonistes découvrent dans leur chalet bon nombre d’outils contondants (hache, marteau, tronçonneuse) et s’en servent allégrement pour massacrer du zombie. Certes, ces sympathiques ingrédients ne suffisent pas à concocter un film d’horreur de haut niveau, et Dead Snow s’oublie aussitôt après son visionnage. Mais il présente tout de même le petit mérite d’ajouter à l’imagerie du mort-vivant cinématographique quelques « moments de grâce » que tout aficionado saura apprécier, pour peu que le film soit visionné d’un regard léger, de préférence avec la télécommande en main et le doigt sur la touche « accéléré ».
© Gilles Penso
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