Dans cette fausse suite de Spiders, des araignées géantes génétiquement modifiées envahissent un vieux cargo…
SPIDERS 2 : BREEDING GROUND
2001 – USA
Réalisé par Sam Firstenberg
Avec Stephanie Niznik, Greg Cromer, Daniel Quinn, Richard Moll, Harel Noff, Yuri Safchev, Dimiter Kuzov, Miroslava Bonjeva
THEMA ARAIGNÉES
Sans déborder d’originalité, le postulat de cette fausse séquelle du Spiders de Gary Jones laissait espérer une série B énergique et déjantée, comme l’était son réjouissant modèle. Un jeune couple de naufragés, Jason et Alexandra, y est repêché par un cargo en piteux état. A son bord, un savant fou déguisé en médecin respectable, le docteur Gabec, crée des araignées géantes génétiquement modifiées et les accouple à des cobayes humains involontaires dans le but de concevoir une race hybride indestructible. Voilà qui était plutôt prometteur, l’intrigue semblant osciller entre Tarantula de Jack Arnold et Alien la résurrection de Jean-Pierre Jeunet. Hélas, la majeure partie du métrage est consacrée à des bavardages plutôt insipides entre les fades protagonistes et des déambulations sans fin dans les coursives du rafiot poussiéreux. Quant aux araignées du titre, elles se contentent, pour leur part, de figurations furtives et frustrantes.
Les vingt dernières minutes renversent heureusement la vapeur, car l’héroïne, se prenant pour la Ripley d’Aliens comme celle du précédent Spiders, décide d’affronter les immondes bestioles pour sauver son époux, sur le point d’accoucher d’une charmante progéniture à huit pattes. Des arachnides gros comme des bœufs déambulent alors un peu partout dans le bateau, attaquant tous ceux qui passent à leur portée et proliférant de fort inquiétante manière. Les effets spéciaux qui donnent vie aux gigantesques invertébrés varient de l’efficace au passable, et utilisent toute la palette des techniques possibles : marionnettes mécaniques grandeur nature qui bavent abondamment, images de synthèse dynamiques mais pas toujours incrustées avec bonheur dans les décors réels, ou encore tarentules réelles cavalant sur des bouts de maquettes pour quelques plans très furtifs.
Œufs gluants et mandibules fatales
Pour distraire un peu le spectateur engourdi, le film n’hésite guère à verser dans le gore qui éclabousse, accumulant quelques séquences peu ragoûtantes comme la ponte des œufs arachnéens dans la poitrine des cobayes humains involontaires. Dans le rôle du médecin agité du bocal, Richard Moll (abominable homme des neiges dans L’Homme des cavernes, zombie dans House et fantôme dans Scary Movie 2) en fait des tonnes, crispant son visage buriné comme un bouledogue en colère, et finit bien entendu entre les mandibules d’une de ses créatures affamées. On préfèrera de loin le film de Gary Jones, dont cette séquelle a conservé les maladresses mais pas vraiment les qualités, le réalisateur Sam Firstenberg (dont les titres de gloire se nomment Cyborg Cop ou American Ninja) assurant ici le service minimum. Notons tout de même une partition intéressante de Serge Colbert, qui emploie des chœurs féminins et des sonorités arabisantes du plus étonnant effet.
© Gilles Penso
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