LES MONSTRES ATTAQUENT (1966)

Cette seconde aventure consacrée à la tortue Gamera met en scène des escrocs, une tribu sauvage et un reptile géant qui crache du gel

GAMERA TAÏ BARUGON

 

1966 – JAPON

 

Réalisé par Shigeo Tanaka

 

Avec Kojiro Hondo, Kyoko Enami, Akira Natsuki, Koji Fujiyama, Yuzo Ayakawa, Ichiro Sugai

 

THEMA REPTILES ET VOLATILES I SAGA GAMERA

Bien qu’il s’agisse principalement d’un plagiat de Godzilla, Gamera sut séduire le public friand de grands monstres et généra donc une séquelle deux ans plus tard. Signe des temps, le noir et blanc austère cède ici le pas à une couleur pop et acidulée, et la partition martiale s’orne de quelques accords jazzy. L’intrigue se situe quelques mois seulement après les événements du premier film. La fusée qui transporte Gamera vers Mars traverse donc l’espace, mais une météorite qui passait par là heurte l’astronef et renvoie illico la tortue géante sur notre planète. Là, elle s’énerve un peu, saccage un grand barrage puis se réfugie dans un volcan pour y puiser de l’énergie, ce que nous explique une voix off sentencieuse qui juge bon de s’immiscer régulièrement dans la narration pour commenter les événements. Pendant ce temps, une petite bande d’escrocs rêve de mettre la main sur une énorme opale cachée quelque part dans la jungle de la Nouvelle-Guinée. Habillés comme dans un album de Tintin, ils débarquent donc dans un petit village et le film accumule bien vite tous les poncifs du serial d’aventures : tribu sauvage, belle indigène, sables mouvants, scorpions, chauves-souris en plastique, grotte mystérieuse…  Le traitre de service ne manque pas à l’appel, subtilisant l’opale qu’il ramène au Japon et laissant ses compagnons pour morts.

Mais la pierre précieuse qui suscite tant de convoitise est en réalité un œuf antédiluvien. Après une exposition accidentelle aux rayons infrarouges, il éclot, révélant la jolie frimousse d’un reptile qui atteint en quelques minutes d’alarmantes proportions. Place donc à Barugon, un saurien quadrupède et cornu capable de déployer une langue démesurée qui projette un rayon réfrigérant, mais aussi de faire jaillir de ses écailles dorsales un arc-en-ciel destructeur ! Mais où vont-ils chercher tout ça ? Si le monstre trahit bien sûr l’homme accroupi dans un costume en caoutchouc, les scènes de destructions du port de Kobe et des rues d’Osaka sont très réussies, tout comme les assauts des tanks qui bombardent sans discontinuer la bête et des avions qui se disloquent en vol. Attiré par toute cette débauche d’énergie, Gamera débarque enfin, au bout de cinquante minutes, et entame un combat de catch avec le premier adversaire de sa filmographie.

Le combat des sauriens

A vrai dire, l’échauffourée est assez pataude, contrairement aux bagarres humaines qui rythment le métrage et qui, pour leur part, sont d’une brutalité décomplexée. Le méchant finira d’ailleurs dévoré par Barugon, ce qui n’est que justice, tandis que les autorités se perdent en conjecture sur le moyen d’éliminer ce reptile encombrant. En dernier recours, Karen, la Guinéenne dont s’est épris le héros de l’histoire, nous apprend que seule l’eau peut arrêter le monstre. Gamera, qui n’est pas sourd malgré son absence manifeste d’oreille, tire parti de ce conseil de dernière minute pour entraîner son ennemi au fond des eaux et l’y laisser croupir, avant de retrouver sa forme de soucoupe volante pour partir vers de nouvelles aventures ! Sorti en France sous le titre Les Monstres attaquent, ce sympathique second épisode fut retitré Gamera contre Barugon pour son édition vidéo.

 

© Gilles Penso

 

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