THE ONE (2002)

Jet Li voyage d’un univers parallèle à l’autre pour éliminer tous ses doubles et devenir l’homme le plus puissant du monde…

THE ONE

 

2002 – USA

 

Réalisé par James Wong

 

Avec Jet Li, Delroy Lindo, Carla Gugino, Jason Statham, James Morrison, Dylan Bruno, Archie Kao, Richard Steinmetz

 

THEMA MONDES VIRTUELS ET MONDES PARALLÈLES I DOUBLES

Scénariste de nombreux épisodes de la série X-Files, James Wong s’était distingué avec son premier long-métrage Destination finale, traitant la mort sous un angle particulièrement novateur. The One, qu’il a co-écrit avec son fidèle partenaire Glen Morgan, s’efforce à son tour de jouer la carte de l’originalité, mais ici les lieux communs du blockbuster l’emportent largement sur l’innovation du concept. Nous sommes dans un monde futuriste visiblement inspiré des romans de SF de Michael Moorcock. L’homme a découvert l’existence des univers parallèle et a développé la possibilité technique de passer de l’un à l’autre, par franchissement de tunnels quantiques. Comme les voyages dans le temps de Timecop, ces passages d’un monde à l’autre sont contrôlés par une police spéciale. Chaque « plurivers » (!) porte un nom emprunté à l’alphabet grec, à des constellations ou à la mythologie. Et ce sont des formations de trous noirs – que l’on peut désormais prévoir de la même manière que les phénomènes météorologiques – qui permettent de jeter un pont entre les plurivers.

Ce postulat étant posé, nous faisons la connaissance de Yulaw (Jet Li, découvert aux États-Unis dans L’Arme fatale 4 et sous-exploité par bon nombre de productions Luc Besson). Ambitieux autant que psychopathe, cet homme a découvert que chaque être humain possède autant de doubles qu’il existe de plurivers. Or lorsque l’un d’entre eux meurt, son énergie est redistribuée à tous les autres. L’objectif de Yulaw est donc simple : passer illégalement d’un univers parallèle à l’autre, tuer tous ses doubles, et devenir l’homme le plus puissant du monde. Avec 123 victimes à son actif, il ne lui reste plus qu’à éliminer un policier nommé Gabe. Or ce dernier a acquis malgré lui la même force surhumaine que Yulaw. Les deux vont donc s’affronter, et il ne devra en rester qu’un, comme dans Highlander dont certaines idées semblent avoir été réutilisées dans The One.

Il ne peut en rester qu’un !

Audacieux et surprenant, le principe de base sert surtout de prétexte à une accumulation de scènes de combat impressionnantes. Les projectiles en 3D y volent en tous sens, Jet Li évite les balles comme dans Matrix, saute, vole et escalade à mains nues les parois en émule de Spider-Man. Les effets numériques qui mettent en avant la différence de vitesse entre Yulaw et ses adversaires s’avèrent très efficaces, notamment lorsqu’il les envoie valdinguer au ralenti tout en se déplaçant lui-même à vive allure. Le film nous gratifie également d’idées visuelles inédites, comme lorsque Jet Li se sert de deux motos de police comme gants de boxe géants et frappe ses adversaires avec, ou lors des passages d’un univers à l’autre, via l’explosion des corps en mille morceaux avant leur recomposition – un phénomène douloureux et spectaculaire à mille lieues des douces téléportations de Star Trek. The One offre ainsi un spectacle de premier ordre, s’achevant sur l’inévitable affrontement entre les deux doubles, et se pare d’un casting judicieux, avec en tête la belle Carla Gugino et le charismatique Jason Statham. Mais on ne peut s’empêcher de regretter le manque d’ambition scénaristique du film, en regard des problématiques passionnantes qu’un tel concept lui aurait permis de développer.

 

© Gilles Penso


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