Un film de très bon goût qui s'efforce de faire cohabiter les morts-vivants et les cannibales au beau milieu d'un festival de séquences gore excessives !
ZOMBI HOLOCAUST
1979 – ITALIE
Réalisé par Frank Martin (alias Marino Girolami)
Avec Ian McCullogh, Alexandra Delli Colli, Sherry Buchanan, Donald O’Brien, Peter O’Neal
THEMA ZOMBIES I CANNIBALES
L’Enfer des Zombies lui ayant rapporté gros, le producteur Fabrizio de Angelis décide de doubler la mise avec La Terreur des Zombies dont il confie la réalisation à non pas Lucio Fulci, mais à Marino Girolami, un artisan aussi touche à tout que peu doué. Du western (Les Terreurs de l’Ouest, Un Colt et le Diable) à la comédie égrillarde (Ah mon petit puceau, Quatre zizis au garde à vous) en passant par le polar (L’Autre côté de la violence, Flic en jeans), ce Marino Girolami va où le box-office le mène. Alors, à une époque où le cinéma italien le plus commercial capitalise sur le succès de la vague gore américaine, il verse logiquement dans le gore.
La démarche commerciale de La Terreur des Zombies est d’autant plus flagrante que le script mange également au râtelier d’un second succès, Cannibal Holocaust. C’est d’ailleurs tout le défi du projet : obliger morts-vivants et cannibales à la cohabitation ! Dans le scénario, tout le mérite en revient à un savant fou qui, dans le but de créer l’être humain parfait, prélève des cerveaux d’occidentaux qu’il transplante dans la boîte crânienne de sauvages revenus aux pratiques anthropophages de leurs aïeux. Résultat : des créatures zombifiées, habitant d’une île des Moluques où débarquent deux l’assistante d’un grand chirurgien, deux anthropologues et une journaliste. Leur mission : découvrir les raisons de l’empressement d’un infirmier asiatique à dévorer les cœurs des cadavres encore frais de la salle d’autopsie.
Complaisance gratuite
Éviscération, énucléation, trépanation, amputation et autres mutilations cadrées en gros plans (dont une tête réduite en bouillie par l’hélice d’un moteur), La Terreur des Zombies en donne aux amateurs du genre. Encore faut-il que ceux-ci ne soient pas trop regardants. Entre un script bancal, des dialogues navrants, des comédiens inexpressifs, des figurants pas très concernés, des images fadasses et une réalisation relâchée, le film se situe très loin derrière L’Enfer des Zombies dont, d’ailleurs, le décor de l’église est ici à nouveau investi, transformé en laboratoire. Docile, le réalisateur semble constamment obéir au doigt et à l’œil à son producteur. Bien sûr, le script ne lui donne aucun motif valable de justifier le premier déshabillage intégral d’Alexandra Delli Colli, mais il tourne tout de même la scène. Toute cette série B se présente sans complexe de cette manière : complaisante, gratuite dans ses excès, jamais contrariée par les trous béants d’un scénario façon gruyère. Ce qui fait justement tout son charme nauséeux !
© Marc Toullec
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