LES NAUFRAGÉS DU 747 (1977)

Pris d’assaut par des pirates de l’air, un Boeing survole le Triangle des Bermudes et s’échoue au fond de l’océan…

AIRPORT 77

 

1977 – USA

 

Réalisé par Jerry Jameson

 

Avec Jack Lemmon, Olivia de Havilland, Joseph Cotten, James Stewart, Lee Grant, Darren Mc Gavin, Christopher Lee

 

THEMA CATASTROPHES I SAGA AIRPORT

Les Naufragés du 747 perpétue la saga Airport en s’efforçant d’aller toujours plus loin dans la démesure et le spectaculaire, sans malheureusement chercher à gagner en finesse et en profondeur. Spécialiste de la série télévisée et du téléfilm (il réalisa notamment un sous-Tour infernale pour le petit écran, Terreur au 40ème étage), Jerry Jameson se retrouve aux commandes de cette seconde séquelle. Le septuagénaire James Stewart y incarne Philip Stevens, un richissime industriel qui s’est fait fabriquer un Boeing à bord duquel il souhaite faire voyager ses toiles de maître, ses grands crus et ses voitures de collection. Cette luxueuse cargaison sera affrétée jusque dans sa somptueuse maison de Palm Beach reconvertie en musée. Une centaine de VIP se trouve également dans cet avion première classe équipé d’un salon, d’un bar, d’une bibliothèque et même de consoles de jeu vidéo. Tout ce beau monde décolle de Washington, sous le commandement du pilote Don Gallagher (Jack Lemmon). Parmi les passagers, on reconnaît plusieurs visages familiers, notamment Christopher Lee dans le rôle d’un businessman affublé d’une femme insupportable et alcoolique (Lee Grant), Joseph Cotten en riche financier et collectionneur, ou encore Olivia de Haviland incarnant la fille de Philip Stevens.

Comme toujours, la première partie du film nous présente tous les acteurs du drame, leurs relations et leur caractérisation ne dépassant pas le niveau d’un soap opera de bas-étage. Soudain, des pirates de l’air montés clandestinement à bord gazent tous les passagers et prennent les commandes. Leur but étant de voler la précieuse collection de Stevens, ils pilotent le plus bas possible afin d’éviter les radars. Hélas, en traversant la zone du Triangle des Bermudes, l’avion heurte la mer et coule à pic, provoquant la panique qu’on imagine. Le vernis craque parmi les prestigieux passagers, mais le scénario exploite fort mal ce qui aurait pu donner lieu à une savoureuse satire sociale. Le film renonce également à traiter la thématique des dangers du matérialisme, qu’il amorce pourtant en mettant en balance la vie des passagers contre les objets de valeur contenus dans la soute.

Un équipage sous pression

Mais l’on sent bien que les ambitions de ce troisième Airport ne dépassent guère le cadre du divertissement savamment dosé. Le film de Jameson s’attache donc avant tout à bâtir des séquences de suspense plus ou moins efficace, en particulier autour de l’eau qui menace de s’infiltrer progressivement à bord de l’avion. Mais là encore, il eut été intéressant de mettre en parallèle la pression physique subie par l’appareil sous l’océan et celle, psychologique, des survivants enfermés dans cette prison aquatique, au lieu de se contenter de faire crier le casting, de secouer la caméra et d’inonder le décor. La dernière partie du film est un sauvetage en grandes pompes organisé par l’US Navy, reposant sur un ultime suspense : pourra-t-on remonter le Boeing sans le briser en mille morceaux ? Dommage que Les Naufragés du 747 gâche autant son potentiel, car en matière de tension, de rebondissements et d’action, il s’avère bien supérieur à 747 en Péril.

 

© Gilles Penso

 

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