« Les hommes ont souvent moins de courage pour affronter les petits ennuis que les grandes catastrophes. » (Esope)
Eruptions volcaniques, tremblements de terre, raz de marée… L’histoire de notre planète est jalonnée de catastrophes, et depuis son arrivée à la surface du globe, l’homme a ajouté aux cataclysmes naturels son terrifiant savoir-faire en matière de destruction. Quel média pouvait mieux traduire de telles apocalypses que le Septième Art, à grand renfort de CinémaScope et de son Surround ? Fort de ses avancées en matière de trucages visuels et d’effets sonores, le cinéma se prit ainsi d’une passion pour les désastres en tout genres au début des années 70, une vogue également stimulée par la prise de conscience écologique qui gagna à l’époque la population. Les plus mémorables fleurons du genre s’épanouirent ainsi en ces seventies pré-disco, de L’aventure du Poséidon à La Tour infernale en passant par Tremblement de terre, Airport et Le Pont de Cassandra. Bâties toutes sur un principe scénaristique voisin, ces œuvres au fort potentiel spectaculaire doivent une grande partie de leur popularité à l’universalité du concept qu’elles défendent invariablement : face à l’adversité, n’importe quel être humain peut se transformer en héros, la catastrophe décrite dans chaque film symbolisant ainsi les épreuves de la vie. Pour s’assurer la complète adhésion du public et le remboursement des importantes sommes investies, les producteurs n’hésitèrent pas à réunir à l’occasion les castings les plus prestigieux possibles, des dizaines de stars se partageant souvent la même affiche.
Le film catastrophe perdra de son impact au milieu des années 80, lorsque les cataclysmes, capables jusqu’alors de servir de sujets à des films entiers, deviendront peu à peu de simples péripéties au sein de films d’action puisant leur force dans la surenchère. Témoins l’explosion d’une nouvelle tour infernale dans Piège de Cristal, l’holocauste nucléaire de Terminator 2 ou les accidents routiers de Speed. Et puis, selon une universelle loi cyclique, les années 90 marquèrent un retour en force du cataclysme cinématographique, motivé par le développement des effets spéciaux numériques et par la remise au goût du jour des préoccupations de l’opinion publique liées à la préservation de l’environnement. Et si le film catastrophe est souvent considéré comme un sous-genre du cinéma fantastique, malgré la véracité de certains des désastres qu’il décrit, c’est que l’emphase de ses séquences spectaculaires et la démesure de ses effets spéciaux dépassent largement le cadre du réalisme et de l’authenticité.
FILMS CHRONIQUÉS
1924: La Cité foudroyée de Luitz-Morat
1951: Le Choc des mondes de Rudolph Maté
1957: La Cité pétrifiée de John F. Sherwood
1958: Le Danger vient de l’espace de Paolo Heusch
1959: Le Monde, la chair et le diable de Ranald MacDougall
1961: Le Sous-marin de l’apocalypse d’Irwin Allen
1964: Dogora d’Inoshiro Honda
1965: Quand la terre s’entrouvrira d’Andrew Marton
1970: Airport de George Seaton
1971: Le Mystère Andromède de Robert Wise
1971: Sur un arbre perché de Serge Korber
1972: L’Aventure du Poséidon de Ronald Neame
1974: La Tour infernale de John Guillermin
1974: Tremblement de terre de Mark Robson
1975: L’Odyssée du Hindenburg de Robert Wise
1975: 747 en péril de Jack Smight
1976: Le Bus en folie de James Frawley
1976: Le Pont de Cassandra de George Pan Cosmatos
1977: La Dernière vague de Peter Weir
1977: Les Naufragés du 747 de Jerry Jameson
1978: Avalanche de Corey Allen
1978: La Grande menace de Jack Gold
1979: Airport 80 Concorde de David Lowell Rich
1979: L’Express ne répond plus de Richard C. Sarafian
1979: Meteor de Ronald Neame
1979: S.O.S. Concorde de Ruggero Deodato
1980: Le Jour de la fin du monde de James Goldstone
1980: Malevil de Christian de Chalonge
1980: Y’a-t-il un pilote dans l’avion ? de Jim Abrahams, David et Jerry Zucker
1982: Y a-t-il enfin un pilote dans l’avion ? de Ken Finkleman
1983: Le Dernier testament de Lynne Littmann
1983: Le Jour d’après de Nicholas Meyer
1985: Le Dernier survivant de Geoff Murphy
1988: Appel d’urgence de Steve de Jarnatt
1995: Alerte ! de Wolfgang Petersen
1996: Daylight de Rob Cohen
1996: Ebola Syndrome de Herman Yau
1996: Twister de Jan de Bont
1997: Le Pic de Dante de Roger Donaldson
1997: Volcano de Mick Jackson
1998: Armageddon de Michael Bay
1998: Deep Impact de Mimi Leder
1998: Titanic de James Cameron
2000: Destination finale de James Wong
2002: Fusion – The Core de Jon Amiel
2003: Destination finale 2 de David Richard Ellis
2003: Le Jour d’après de Roland Emmerich
2006: Destination finale 3 de James Wong
2006: Poséidon de Wolfgang Petersen
2008: Phénomènes de M. Night Shyamalan
2008: 20th Century Boys de Yukihiko Tsutsumi
2009: 2012 de Roland Emmerich
2009: Prédictions d’Alex Proyas
2010: Titanic 2 de Shane Van Dyke
2011: The Divide de Xavier Gens
2011: Perfect Sense de David Mackenzie
2011: Take Shelter de Jeff Nichols
2013: C’est la fin d’Evan Goldberg et Seth Rogen
2013: Gravity d’Alfonso Cuaron
2013: Sharknado de Anthony C. Ferrante
2014: Sharknado 2 d’Anthony C. Ferrante
2015: Lavalantula de Mike Mendez
2015: San Andreas de Brad Peyton
2015: Sharknado 3 d’Anthony C. Ferrante
2016: Sharknado 4 d’Anthony C. Ferrante
2016: 10 Cloverfield Lane de Dan Trachtenberg
2017: Pris au piège d’Alex de la Iglesia
2017: Sharknado 5 d’Anthony C. Ferrante
2018: Dans la Brume de Daniel Roby
2018: Exit de Rasmus Kloster Bro
2018: Sharknado 6 d’Anthony C. Ferrante
2018: Skyscraper de Rawson Marshall Thurber
2020: Underwater de William Eubank
2021: Don’t Look Up : déni cosmique d’Adam McKay
2022: Moonfall de Roland Emmerich
2023: Knock at the Cabin de M. Night Shyamalan
2023: Le Monde après nous de Sam Esmail
2023: Acide de Just Philippot
2024: Twisters de Lee Isaac Chung