Un troisième épisode qui brise la routine grâce à des effets gore surréalistes dignes de la saga Freddy
CHILDREN OF THE CORN 3 : URBAN HARVEST
1995 – USA
Réalisé par James D.R. Hickox
Avec Daniel Cerny, Ron Melendez, Jim Metzler, Nancy Lee Grahn, Jon Clair, Mari Morrow, Michael Ensign, Duke Stroud, Rif Hutton
THEMA ENFANTS I DIABLE ET DÉMONS I SAGA STEPHEN KING I DÉMONS DU MAÏS
Troisième épisode de la saga des Démons du maïs, Les Moissons de la terreur est signé James D.R. Hickox (dont le père Douglas réalisa entre autres The Giant Behemoth, avec un dinosaure animé par Willis O’Brien, et Théâtre de sang, laissant Vincent Price s’en donner à cœur joie en serial killer shakespearien). La scène d’introduction, assez surprenante, se situe en toute logique dans un champ de maïs. Un homme y est agressé par des plantes qui l’attachent en position de croix. En gros plan, via un effet saisissant, ses yeux et sa bouche se cousent. Après cette mort violente, ses deux fils Eli et Josh sont adoptés par un couple de Chicago, Amanda et William Porter. Le look amish des deux garçons tranche de manière assez singulière avec le cadre urbain dans lequel s’installe la série, et l’on découvre bien vite qu’Eli est un adorateur du démon, ayant invoqué la Bête avec un livre de démonologie pour occire son géniteur. Par ailleurs, il ne se sépare jamais de sa valise pleine d’épis de maïs, à l’intérieur de laquelle sa mère adoptive trop curieuse croit voir une nuée d’insectes grouillants. Au collège, Eli parvient à réactiver le culte du maïs en liguant les enfants contre les adultes, prélude à un nouveau cauchemar céréalier.
La finesse n’est résolument pas à l’ordre du jour dans Les Démons du maïs 3 : les moissons de la terreur. Les adolescents jouent tous en roue libre (comme si personne ne les dirigeait), la musique de Daniel Licht imite celle que composa Jerry Goldsmith pour La Malédiction, tous les faits et gestes des personnages sont ponctués d’effets sonores excessifs… L’amateur de gore à l’ancienne se rabattra sur les effets spéciaux de Screaming Mad George, l’un des maquilleurs les plus inventifs de sa génération (Society, Re-Animator 2), épaulé par Kevin Yagher (les sagas Chucky et Freddy). Sous leurs bons auspices, les séquences les plus folles éclaboussent l’écran : un vagabond aux yeux crevés par les épis de maïs, un curé qui expulse par la bouche un énorme cafard, une femme dont le visage brûle et fond en gros plan, une tête qui éclate pour laisser s’échapper une nuée d’énormes insectes, un jeune homme déchiqueté par des lianes dont la tête se dresse le long de la colonne vertébrale à trois mètres de haut, et même le surgissement d’un épouvantail zombie psychopathe armé d’une faucille !
Céréale killers
Mais le sommet du délire est atteint lors du climax. Après un combat à coups de boules d’énergie en dessin animé dignes de Dragonball, voilà qu’apparaît un démon géant lovecraftien aux attributs physiques mixant l’anatomie des insectes, des reptiles et des végétaux. L’œil globuleux, le corps recouvert de lianes tentaculaires, il massacre tous les adolescents réunis dans le champ de maïs. Cette combinaison d’effets animatroniques grandeur nature et de maquettes miniatures nous rappelle les grandes heures du cinéma fantastique décomplexé des années 80, comme si ce troisième opus de la saga des Démons du maïs refusait obstinément de s’inscrire dans les années 90. Médiocre mais très divertissant au second degré, ce troisième épisode présente le mérite d’être le seul de la saga à mettre en scène un monstre tel que Stephen King le décrivait à l’issue de sa nouvelle.
© Gilles Penso
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