Remake officiel de L’Homme au masque de cire, ce slasher anecdotique s’inspire surtout du méconnu Tourist Trap produit par Charles Band
HOUSE OF WAX
2005 – USA / AUSTRALIE
Réalisé par Jaume Collet-Serra
Avec Elisha Cuthbert, Chad Michael Murray, Brian Van Holt, Paris Hilton, Jared Padalecki, Jon Abrahams, Robert Richard
THEMA SUPER-VILAINS I TUEURS
Si Masques de cire et L’Homme au masque de cire font figure de classiques incontournables du cinéma d’épouvante, cette troisième variante officielle n’est qu’un petit shocker sans envergure. A vrai dire, seuls le titre et l’idée de statues de cire conçues à l’aide de corps humains tissent un lien avec les deux films précédents. Tout le reste a été reformaté pour satisfaire un public adolescent peu exigeant. D’où un casting féminin pour le moins opportuniste (Paris Hilton, insipide égérie d’une jet-set à paillettes alimentant les revues people, et Elisha Cuthbert, fille de Kiefer Sutherland dans la mythique série 24 heures chrono). D’où également une bande son saturée de hard rock et de rap, ainsi qu’une demi-douzaine de héros aussi jeunes que stupides, comme au bon vieux temps des Vendredi 13 des années 80. Pour s’assurer un maximum de chances au box-office, le film de Jaume Collet-Serra surfe également sur les succès de son époque, notamment l’excellent remake de Massacre à la tronçonneuse. Ce qui explique le prologue situé en 1974, la motivation première des protagonistes partis assister à un match de foot (c’était un concert dans le film de Marcus Nispell), la famille de tueurs dégénérés qui sévit en marge d’une usine désaffectée, et la tentative d’établissement d’une atmosphère
On l’aura compris, l’entreprise est trop bien calculée pour se soumettre à la moindre innovation. Sans compter l’insipidité de ses dialogues, comme en témoigne cet échange sous la tente en pleine forêt : « Wade j’ai entendu un bruit ! » « Sûrement un serial killer ou quelque chose comme ça… ». Très inspirés par l’excellent Tourist Trap de Gary Schmoeller, les super-vilains sont ici les jumeaux Sinclair, deux frères siamois séparés à la naissance. Le premier, Bo, tient la station-service d’une petite ville perdue en rase campagne. Le second, Vincent est un sculpteur de talent qui cache son visage derrière un masque inexpressif. Tous deux se sont donné pour objectif d’achever la grande œuvre de leur défunte mère, autrement dit la construction d’un musée entièrement en cire (les personnages, les meubles, mais aussi les murs, les sols et les plafonds), quitte à multiplier les cadavres pour obtenir un résultat criant de vérité…
Le strip-tease de Paris Hilton
Le film collecte des scènes d’une terrible gratuité, comme le strip-tease désespérément soft de Paris Hilton. Restent tout de même quelques séquences de suspense efficaces (la traque dans la salle de cinéma qui projette Qu’est-il arrivé à Baby Jane ? où le spectateur est soumis à un bel effet de mise en abyme), des moments macabrement surréalistes (l’église emplie de fidèles qui s’avèrent être des figurines inanimées) et quelques passages gore assez gratinés (le crâne enfoncé par un pieu, le visage d’une des victimes qui révèle sous la cire un squelette ensanglanté et grimaçant). Comme dans les classiques, tout s’achève par un gigantesque incendie photogénique et spectaculaire, au cours duquel le repaire des deux frères psychopathes fond en un immonde maelström de cire dégoulinante. Quant à la chute, amenée avec de gros sabots, elle ouvre de toute évidence la porte vers une éventuelle séquelle qui ne vit jamais le jour.
© Gilles Penso
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