Une course contre la montre s'engage pour sauver trois astronautes incarnés par Richard Crenna, James Franciscus et Gene Hackman
MAROONED
1969 – USA
Réalisé par John Sturges
Avec Gregory Peck, Richard Crenna, David Janssen, James Franciscus, Gene Hackman
THEMA SPACE OPERA
Plus connu pour ses réalisations comme Règlement de compte à OK Corral, La Grande évasion ou Les Sept mercenaires, John Sturges s’embarque pour l’espace à la fin de l’année 1969 en adaptant le roman Marooned de Martin Caidin. Cela donne Les Naufragés de l’espace. Une curiosité à redécouvrir. Après plusieurs mois passés en orbite terrestre, les astronautes de la mission Ironman 1 Jim Pruett (Richard Crenna), Buzz Lloyd (Gene Hackman) et Clayton Stone (James Franciscus) se préparent à rentrer sur Terre. Cependant, un dysfonctionnement impromptu des rétrofusées de leur vaisseau exclut toute rentrée atmosphérique. La NASA ne dispose que de quarante-huit heures pour lancer une opération de sauvetage en direction de la capsule Apollo dont les réserves d’oxygène s’amenuisent inexorablement.
De discussion en discussion, l’agence spatiale finit par monter ladite opération de sauvetage à l’aide d’un avion spatial expérimental. Ce dernier doit être lancé au sommet d’une fusée Titan III-C avec à son bord Ted Dougherty (David Jansen). Il rejoint finalement in extremis les hommes d’Ironman 1 et profite du soutien d’un vaisseau Voskhod russe venu en renfort pour sauver ces Naufragés de l’espace dont le casting est irréprochable. Gregory Peck donne tout le charisme nécessaire à son personnage du directeur des vols habités de la NASA. Idem pour David Jansen, qui semble encore vêtu des habits du Docteur Richard Kimble de la série Le Fugitif et dont le physique évoque curieusement le patron du bureau des astronautes de l’époque, en l’occurrence Deke Slayton. Pour leur part, le regretté Richard Crenna et son équipage, James Franciscus (disparu en 1991) et Gene Hackmann, s’acquittent fort bien de leur mission.
Un superbe catalogue du matériel de la NASA
Bon soyons franc, scénarisitiquement parlant ce très bon divertissement, aujourd’hui un poil daté, est quand même un peu léger. Néanmoins, il nous offre tout de même de beaux moments de bravoure et un superbe catalogue du matériel de la NASA de l’ère Apollo (lorsque le film sort, le programme lunaire est à son zénith). On notera en effet que la station « SIV-B », dans laquelle séjournent les astronautes du film, n’est autre que la future station Skylab, légèrement modifiée pour les besoins du film, et qui sera lancée autour de la Terre en 1973. Pour sa part, le petit avion spatial X-RV n’existait pas, bien sûr. Toutefois, son lien de parenté avec feu le CRV est évident. Sorti le 10 novembre 1969, soit quelques jours avant le départ de la mission Apollo 12 – et surtout quatre mois après l’alunissage historique d’Apollo 11-, le film annonce également la collaboration dans l’espace puisque un vaisseau russe et un américain effectuent un rendez-vous spatial. Ce film a également un caractère prémonitoire, la réalité rattrappant la fiction puisque seulement six mois plus tard, ce sont les astronautes de la mission Apollo 13 qui se retrouvent en danger de mort dans l’espace. Mission qui heureusement se terminera bien grace au sang-froid des ingénieurs de la NASA. Mais ceci est une autre histoire, portée à l’écran vingt-cinq ans plus tard…
© Antoine Meunier
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