Cette sixième série “live” consacrée à l’univers créé par Gene Roddenberry se situe dix ans avant les aventures de Kirk et Spock
STAR TREK DISCOVERY
2017 – USA
Créée par Bryan Fuller et Alex Kurtzman
Avec Sonequa Martin-Green, Michelle Yeoh, Jason Isaacs, Doug Jones, Shazad Latif, Wilson Cruz, Mary Wiseman, James Frain, Ethan Peck, Anson Mout, Wilson Cruz, Rebecca Romijn
THEMA SPACE OPERA I SAGA STAR TREK
En 2009, la franchise Star Trek renaissait de ses cendres au cinéma pour un excellent reboot, avec J.J. Abrams derrière la caméra, sept ans après le fort médiocre Star Trek Nemesis (un dernier film qui clôturait alors la saga avec les acteurs de Star Trek la nouvelle génération). A la télévision, il s’est en revanche écoulé douze ans entre la dernière aventure de l’équipage de l’Enterprise NX-01 de Star Trek Enterprise et l’arrivée de Star Trek Discovery. Sixième série de la saga en prise de vues réelles, Discovery conte les aventures de Michael Burnham (Sonequa Martin-Green, transfuge de The Walking Dead), une humaine adoptée par Sarek et Amanda, les parents de Spock, à la suite du décès de son père et de sa mère biologique survenu lors d’une attaque des Klingons alors qu’elle n’avait que douze ans. Promue à un brillant avenir d’officier au sein de Starfleet et unique humaine à avoir étudié à l’Académie des sciences de Vulcain, elle est déchue de ses fonctions de commandant en second de l’USS Shenzhou à la suite de sa mutinerie auprès du capitaine Philippa Georgiou (Michelle Yeoh). La mésentente des deux femmes déclenche accidentellement le conflit qui oppose la Fédération aux Klingons. Le Shenzhou est détruit et plusieurs officiers sont tués, y compris le capitaine Georgiou. Cet incident entraine la chute de Michael qui se retrouve condamnée à une peine de prison pour haute trahison après avoir été traduite en Cour Martiale. Mais Gabriel Lorca (Jason Isaacs), capitaine de l’USS Discovery, l’autre fleuron de la flotte de Starfleet après l’Enterprise, ne l’entend pas de cette oreille. Il fait donc intercepter la navette transportant Burnham au moment de son transfert vers le pénitencier de la Fédération, invoquant un cas d’urgence. Lorca propose alors à la jeune femme de se joindre à l’équipage du Discovery pour l’aider à mettre au point une nouvelle technologie de propulsion permettant le déplacement instantané d’un navire spatial d’un point à l’autre de la galaxie.
Voilà planté le point de départ de cette nouvelle déclinaison télévisée de l’univers créé par Gene Roddenberry au milieu des années 60. Discovery est cependant située dix ans avant les aventures de Jim Kirk et de son équipage. S’il n’est pas simple de renouveler un concept qui a plusieurs décennies d’existence, cette sixième variation sur un même thème s’avère être une excellente surprise alors que la précédente, Enterprise, s’était révélée plutôt décevante. Ainsi, l’une des forces de Discovery est de savoir dynamiter les codes établis par Gene Roddenberry… pour mieux les respecter ! Même au 23ème Siècle, explorer l’espace reste une activité dangereuse. Si des nouveautés sont introduites, ce qui est nécessaire pour faire évoluer un univers, Discovery n’oublie cependant pas ses origines. Des références à la série originale sont donc nombreuses, notamment pour le personnage du capitaine Pike (Anson Mount qui succède à Jeffrey Hunter et Bruce Greenwood), délaissant temporairement la passerelle de l’Enterprise pour venir commander celle du Discovery. Rappelons que nous sommes dix ans avant les aventures de la série classique. L’Enterprise en est à son second capitaine après Robert April et juste avant Kirk. C’est donc très logiquement que le personnage de Numéro 1, autrefois interprété par Majel Barret dans le premier épisode pilote (« The Cage »), est réintroduit et joué ici par la jolie Rebecca Romijn, ex Raven de la saga X-Men. De plus, si les personnages et l’univers trekiens paraissaient parfois un peu trop lisse, il n’en est absolument rien ici. Tous ont une part d’ombre qui est à un moment ou un autre révélée.
Repousser les limites
Le crédo de Star Trek ayant toujours été de s’aventurer « là où l’homme n’est jamais allé » et de prôner la diversité, le Discovery est le premier vaisseau de la franchise commandé par un alien, en l’occurrence le kelpien Saru incarné par l’impressionnant Doug Jones (l’homme amphibien dans La Forme de l’eau de Guillermo del Toro). Une autre nouveauté : deux personnages importants sont homosexuels. Le docteur Hugh Culber (Wilson Cruz) et l’ingénieur de bord Paul Stamets (Anthony Rapp) vivent ainsi leur relation au grand jour au sein de l’équipage de l’USS Discovery. Cette donnée n’était que suggérée avec le personnage de Sulu dans le film Star Trek sans limites en 2016, mais s’inscrit aujourd’hui parfaitement dans ce que préconisait autrefois Gene Roddenberry : accepter la diversité. Côté narration, si les histoires de chaque épisode sont indépendantes, elles forment néanmoins un tout cohérent. Voir les épisodes dans l’ordre est donc préférable pour une meilleure compréhension, surtout si l’on est pas familier de Star Trek. Au cours de la saison 2, l’intrigue s’étale ainsi sur la totalité des 14 épisodes. A noter : la présence de Jonathan Frakes, le commander Riker de l’Enterprise 1701-D dans The Next Generation, qui réalise 3 des 29 premiers épisodes des deux premières saisons. Ce qui est une manière supplémentaire de montrer que la série reste fidèle à ses racines. On saluera aussi la superbe qualité des images dont le format cinéma apporte une ampleur et un espace que n’avaient peut-être pas les séries précédentes. Et les aventures de l’USS Discovery semblent bien parties pour durer. Juste avant la diffusion de la troisième saison en octobre 2020, il fut annoncé la mise en chantier d’une quatrième saison. L’aventure ne fait que commencer… !
© Antoine Meunier
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