Rock Hudson et Mia Farrow font face à une titanesque vague de neige dans ce film catastrophe produit par Roger Corman
AVALANCHE
1978 – USA
Réalisé par Corey Allen
Avec Rock Hudson, Mia Farrow, Robert Forster, Jeannette Nolan, Rick Moses, Barry Primus, Steve Franken, Anthony Carbone
THEMA CATASTROPHES
Grand recycleur de succès devant l’éternel, Roger Corman ne pouvait pas décemment passer à côté de la vogue du film catastrophe. Il produit donc en 1978 Avalanche en mettant en vedette David Shelby (Rock Hudson), promoteur et propriétaire d’une luxueuse station de ski dans le Colorado, qui entend bien devenir, comme l’était son père, « le roi de la montagne ». Pour parvenir à ses fins, il n’hésite pas à faire abattre de nombreux arbres et à faire construire des chalets sur des terrains propices aux avalanches. C’est en tout cas le point de vue de Nick Thorne (Robert Forster), photographe célèbre, écologiste convaincu et ami du promoteur qui craint que le pire ne survienne. « Ces montagnes étaient là bien avant que tu n’arrives » dit-il avec un éclair de lucidité incontestable. « Je ne vais pas faire confiance à tes prémonitions, je ne fais confiance qu’à mon jugement ! » lui rétorque avec emportement un Shelby au moins aussi têtu que le maire d’Amity dans Les Dents de la mer. Et c’est effectivement le chef d’œuvre de Steven Spielberg qui semble servir de source d’inspiration principale à Corman et son réalisateur Corey Allen, la neige se substituant ici au monstre marin.
Soucieux de réserver la catastrophe pour son acte final, le film s’attarde sur des intrigues romantiques d’un intérêt tout relatif (le champion de ski qui tombe ces dames avec désinvolture), sur les rivalités insipides entre patineuses (laquelle des deux fera-t-elle la plus belle figure ?), sur des compétitions sportives absurdes (notamment une course de scooters des neiges dans laquelle les participants, qui semblent avoir trop vu Ben-Hur, semblent prêts à s’entretuer pour arriver les premiers). Lorsque s’installe un triangle amoureux entre Thorne, Shelby et Caroline, l’ex-femme de ce dernier (une Mia Farrow reléguée ici au rang de potiche souriante), Avalanche touche le fond. Après cette interminable première partie – qu’on pourrait comparer à une relecture des Bronzés font du ski sans personne pour faire rire le spectateur – survient enfin l’avalanche promise par le titre. Le fléau vient du ciel, sous forme d’un avion de tourisme perdu dans la tempête qui s’écrase dans la montagne.
La colère de la montagne
La catastrophe qui s’ensuit est visualisée par des effets simples mais dynamiques et raisonnablement efficaces : maquettes convaincantes, kilos de neige projetés sur les comédiens, coulées blanches incrustées dans les prises de vues… Supervisées par Lewis Teague (futur réalisateur de L’Incroyable alligator et Cujo), ces séquences relancent quelque peu l’intérêt. Les bâtiments sont soufflés, les cuisines d’un hôtel explosent, les gens se piétinent, bref le désastre prend l’ampleur nécessaire malgré la petitesse manifeste du budget. La dernière demi-heure du film se concentre sur la recherche des survivants sous la neige et la libération de ceux qui sont coincés dans un hôtel dévasté, notamment la propre mère de Shelby. Les sauvetages sont plus ou moins spectaculaires (certains rescapés sont accrochés au câble d’un télésiège, une ambulance tombe dans un ravin et explose), mais ne sont pas d’un fol intérêt dramatique. Avalanche s’achemine donc tranquillement vers un épilogue fastidieux affublé de dialogues d’une rare platitude. L’année suivante, plusieurs extraits du film seront réutilisés pour Meteor de Ronald Neame.
© Gilles Penso
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