Quatre explorateurs découvrent une terre inconnue sur laquelle les animaux n’ont pas évolué depuis la préhistoire
THE LAND UNKNOWN
1957 – USA
Réalisé par Virgil Vogel
Avec Jock Mahoney, Shawn Smith, Phil Harvey, Henry Brandon, Douglas Kennedy, William Reynolds, Phil Harvey
THEMA EXOTISME FANTASTIQUE I DINOSAURES
En 1947, des explorateurs trouvèrent au beau milieu de l’Antarctique une inexplicable source d’eau chaude. Cette étrange découverte inspira à William Robson un roman de science-fiction, lequel se transforma en 1957 en film produit par Universal et réalisé par Virgil Vogel (Le Peuple de l’enfer), lequel remplaça au pied levé Jack Arnold suite à une révision à la baisse du budget global (il fut même un temps question que Cary Grant tienne la vedette du film !). Après un prologue très académique, sous forme d’une conférence militaire destinée à présenter les protagonistes, le scénario isole ses quatre héros dans un hélicoptère et dès lors l’action ne ralentit pas. Nous faisons ainsi connaissance avec le commandant Hal Roberts (l’ancien cascadeur Jock Mahoney), la journaliste Maggie Hattaway (Shawn Smith), le lieutenant Jack Carmen (William Reynolds) et le docteur Carl Hunter (Henry Brandon). Mandatés par les autorités pour explorer cette fameuse source d’eau chaude, tous les quatre descendent dans un gouffre immense à bord de leur appareil.
L’inexorable descente, au sein d’un brouillard anormalement épais, nous offre une séquence de tension croissante d’une redoutable efficacité. L’hélicoptère finit par entrer en collision avec un ptérodactyle et la petite équipe, au moment de l’atterrissage, découvre un site tropical polaire dans lequel la faune et la flore préhistoriques semblent avoir survécu grâce à la chaleur et l’humidité. Le spectateur se retrouve ainsi en présence d’un de ces mondes perdus chers à la littérature (depuis Conan Doyle) et au cinéma (depuis Harry O’Hoyt). Immobilisés au sol, à plusieurs centaines de mètres au-dessous du niveau de la mer, nos quatre chercheurs doivent lutter contre divers sauriens géants, se frottent à des plantes carnivores et rencontrent le naufragé d’une précédente expédition, ancien docteur que plusieurs années de vie solitaire et primitive ont rendu peu sociable.
Les monstres des temps perdus
Les décors du film, merveilleusement irréels, ressemblent à une série de gravures du début du siècle. Œuvre de Fred Knoth, les dinosaures s’avèrent plus ou moins convaincants selon la technique utilisée. L’intervention des lézards véritables, hérités de Tumak fils de la jungle, est franchement impressionnante. Le plésiosaure mécanique qui glisse sur le lac, réminiscence de King Kong, fait lui aussi son petit effet, sauf lorsque les gros plans révèlent ses traits quelque peu grossiers. Mais c’est le choix d’un acteur se dandinant dans un costume caoutchouteux de tyrannosaure qui constitue la plus grosse erreur artistique du film, d’autant que sa tête, actionnée par des pompes hydrauliques, est aussi peu réaliste que celle d’une marionnette de fête foraine. Fort heureusement, les irréprochables trucages optiques du talentueux Clifford Stinne (Tarantula, L’Homme qui rétrécit, La Cité pétrifiée) permettent d’hallucinantes combinaisons d’acteurs, de dinosaures, de maquettes et de peintures dans des plans somptueux. Comme en outre la mise en scène nerveuse de Vogel tire au mieux partir d’un huis-clos naturel oppressant, L’Oasis des tempêtes s’inscrit comme une vraie petite réussite du genre, sertie dans un très beau Cinemascope noir et blanc.
© Gilles Penso
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