Une co-production américano-japonaise très distrayante avec, en guise de redoutable tyrannosaure, un homme dans un costume en caoutchouc
THE LAST DINOSAUR
1977 – USA / JAPON
Réalisé par Alex Grashoff et Tom Kotani
Avec Richard Boone, Joan Van Ark, Steven Keats, Luther Rackley, Tatsu Nakamura, Masumi Sekiya, William Ross
THEMA DINOSAURES
Masten Thrust (interprété par Richard Boone, vétéran de la télévision américaine) est un chasseur de fauves réputé pour être l’homme le plus riche du monde. Organisant un voyage peu commun à bord d’un véhicule spécial, « la Vrille Polaire Thrust » (pas très éloignée de la « Taupe de Fer » employée dans Centre Terre : Septième Continent), il réunit pour l’expédition un savant japonais, un guide africain, une journaliste et un astronaute américains. Il compte découvrir, sous une couche de glace polaire, un monde perdu encore habité par des dinosaures. L’équipe, une fois arrivée sur place, découvre en effet un paysage préhistorique dans lequel règne le monstre le plus épouvantable que la terre ait porté, le Tyrannosaurus Rex. Le savant est victime du carnassier redoutable qui s’empare de la « Vrille Polaire ». Thrust n’a dès lors plus qu’un projet : tuer le tyrannosaure, même au péril de sa vie.
Très ancré dans les années 70, tant dans ses costumes que dans sa musique, Le Dernier Dinosaure prend le parti étrange de mettre en scène une poignée de protagonistes pas vraiment attachants : Thrust, un chasseur milliardaire et acariâtre, Frankie, une journaliste hystérique, Chuck, un astronaute maussade, et Bounta, un guerrier noir silencieux et serviable, parfaite incarnation du concept doucement raciste du « bon sauvage ». Il y a bien un personnage un tant soit peu digne de sympathie dans ce petit groupe, le scientifique japonais, mais il meurt au tout début de l’expédition ! Quant au tyrannosaure vedette, c’est un figurant dans un costume en latex très proche de celui du Gorosaure de King Kong s’est échappé, filmé avec un maximum de soin et combiné aux acteurs par le biais de quelques jolies transparences.
Un petit air de Godzilla
Le résultat reste donc globalement supérieur aux Godzilla disco réalisés dans les seventies. L’analogie entre cette production américano-nippone et le dinosaure radioactif imaginé par Inoshiro Honda n’est d’ailleurs pas innocente, dans la mesure où les créatures du Dernier Dinosaure ont été conçues dans l’atelier d’Eiji Tsuburaya, maître d’œuvre des effets spéciaux de la Toho. Notre T-rex affronte un tricératops un peu trop gros par rapport à lui (à cause de la taille du costume, conçu pour être porté par deux comédiens dans une position très inconfortable !), puis écrase au passage quelques personnages avant d’exécuter une très belle cabriole lorsqu’il est entraîné par un gros rocher attaché à sa queue par une liane étonnamment solide ! Les autres monstres préhistoriques qui hantent cette jungle inhospitalière sont un stégosaure aux allures de phacochère et des ptéranodons mécaniques, réminiscence de ceux du Sixième Continent. Le final, plutôt inhabituel, rattache de manière intéressante la personnalité du chasseur de fauves à celle du capitaine Achab de “Moby Dick”, le dernier dinosaure s’affirmant comme un adversaire ultime qu’il faudra tuer à tout prix, quoiqu’il en coûte. Les amateurs de kitsch s’extasieront face à la chanson du générique, scandant joyeusement « Here is the Last Dinosaur ! »
© Gilles Penso
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