FUTURE COP 6 (2002)

Dans cette suite improbable, le policier du futur se retrouve dans le corps de sa propre fille et doit lutter contre une secte de criminels…

TRANCERS 6

 

2002 – USA

 

Réalisé par Jaey Woelfel

 

Avec Zette Sullivan, Jennifer Capo, Robert Donavan, Timothy Prindle, Jere Jon, Jennifer Cantrell, Ben Bar, James R. Hilton, Kyle Ingleman, Gregory Lee Kenyon

 

THEMA VOYAGES DANS LE TEMPS I SAGA FUTURE COP I CHARLES BAND

Future Cop 4 et 5, qui transportaient le policier du futur Jack Deth dans un moyen-âge alternatif, semblaient avoir sonné le glas de la sympathique franchise initiée par Charles Band en 1985. Huit ans plus tard, pourtant, voilà que débarque ce sixième opus, à une époque où les productions de Band sont toutes plus fauchées les unes que les autres, filmées généralement en vidéo avec des budgets ridicules. Si Future Cop 6 est tourné en 16 mm pour se conformer à l’esthétique des épisodes précédents, les cordons de la bourse restent très serrés. Le réalisateur Jaey Woelfel (Iron Thunder, Demonicus) doit se débrouiller avec un budget de 60 000 dollars et un planning de tournage de 14 jours. Autre problème de taille : Tim Thomerson, l’acteur principal des cinq films précédents, commence à se faire vieux et réclame surtout un salaire que la compagnie Full Moon ne peut pas se permettre. Woelfel et le scénariste C. Courtney Joyner trouvent donc une idée amusante. Le flic inébranlable se réincarnera cette fois-ci dans le corps de sa propre fille, incarnée par Zette Sullivan, une actrice sympathique dont ce sera pourtant le seul titre de gloire. Thomerson acceptera malgré tout de rendre visite à l’équipe de tournage pour conseiller la jeune femme, lui suggérant de jouer le personnage en s’inspirant de Steve McQueen.

Thomerson est donc absent de Future Cop 6, si ce n’est par l’entremise d’une poignée d’images extraites des opus précédents. Pour incarner son corps allongé dans la salle de « transfert temporel », on fait appel à une doublure non créditée au générique, en l’occurrence Christopher Farrell. En voyageant dans le passé, notre héros se retrouve dans le Los Angeles de 2002, transféré dans le corps de sa propre fille Josephine « Jo » Forrest, employée à l’institut météorologique. Désorienté – on le serait à moins ! -, Jack/Jo doit apprendre à survivre sous cette nouvelle identité tout en affrontant une menace plus redoutable que jamais. Une secte de criminels transforme en effet de jeunes marginaux en « Trancers » grâce à une mystérieuse météorite récemment écrasée sur Terre (le scénariste s’étant vaguement laissé inspirer par La Couleur tombée du ciel d’H.P. Lovecraft). Armés d’une technologie futuriste, ces fanatiques bombardent leurs victimes de rayons étranges, les métamorphosant en zombies surpuissants et quasi-invincibles.

Dans la peau d’une brune

Le décalage sur lequel repose le scénario de Future Cop 6 (qui n’est pas sans évoquer le concept de Freaky Friday) permet au flic dur à cuire de se retrouver dans la peau de sa gentille fille adepte des boissons bio et conduisant une voiture pleine d’autocollants fleuris. Zette Sullivan parvient à nous dérider en incarnant ce type qui s’efforce maladroitement d’habiter le corps d’une femme, d’enfiler des bas ou de marcher sur des talons. Dans la peau d’une blonde de Blake Edwards nous revient alors en mémoire. Si le caractère comique du film fonctionne plutôt bien, on ne peut pas en dire autant du reste de l’intrigue. Les péripéties sont rapidement répétitives et incohérentes. Il est difficile de comprendre par exemple pourquoi les criminels s’obstinent à maintenir Jo en vie après l’avoir kidnappée alors qu’elle s’apprête sans cesse à leur faire faux bond. Le scénario tente bien de créer un suspense additionnel avec le corps de Jack qui, dans le futur, menace de disparaître si la mission de Jo n’est pas menée à terme. Mais tout ça n’est guère palpitant, et le manque de moyens se fait cruellement sentir. Pour raviver l’intérêt du spectateur, Jaey Woelfel se fend de quelques séquences horrifiques (le visage contrefait des cobayes d’expériences ratées, les Trancers qui dévorent une victime comme des zombies de chez Romero ou Fulci), ce qui n’empêche pas Future Cop 6 d’être l’épisode le plus anecdotique de cette petite franchise science-fictionnelle.

 

© Gilles Penso

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