LE TRÉSOR DE LA MONTAGNE SACRÉE (1979)

Christopher Lee incarne un calife maléfique dans cette aventure des Mille et une nuits sous influence du Voleur de Bagdad

ARABIAN ADVENTURE

 1979 – GB

 

Réalisé par Kevin Connor

 

Avec Christopher Lee, Milo O’Shea, Oliver Tobias, Emma Samms, Puneet Sira, John Wyman, John Ratzenberger, Capucine, Mickey Rooney, Peter Cushing

 

THEMA MILLE ET UNE NUITS

La collaboration entre le réalisateur Kevin Connor et le producteur John Dark aura été particulièrement fructueuse dans les années 70, permettant au grand public de découvrir toute une série de films d’aventures fantastiques gorgés de créatures gigantesques et de personnages pittoresques. Ainsi, après Le Sixième continent, Centre Terre : septième continent et Le Continent oublié, conçus pour la compagnie Amicus, Connor et Dark poursuivent ce cycle riche en monstres et merveilles avec Les Sept cités d’Atlantis et Le Trésor de la montagne sacrée pour le compte de EMI Films. Écrit par Brian Hayles, qui fut un auteur régulier de la série Doctor Who entre 1966 et 1974, le scénario du Trésor de la montagne sacrée cherche à retrouver la magie des films des 1001 nuits tels qu’ils furent popularisés dans les longs-métrages des frères Korda et de Ray Harryhausen. Contacté pour y jouer le grand méchant, Christopher Lee accepte sans hésitation. « Je n’ai pas pu résister », avoue-t-il. « C’est un très bon scénario de Brian Hayles, qui s’inscrit dans le genre du véritable conte de fées, où la romance et la beauté côtoient le genre de méchanceté et de violence qui, depuis des temps immémoriaux, fait délicieusement frissonner les enfants de tous les pays. » (1)

Lee entre donc avec enthousiasme dans la peau du tyrannique calife Al-Quazar, qui a emprisonné son âme dans un miroir et ne rêve que de puissance absolue, comme tout bon vilain qui se respecte. Mais pour obtenir les pleins pouvoirs qu’il convoite, il lui faut s’emparer d’une rose magique cachée dans l’île enchantée d’El-Il et uniquement accessible à un être au cœur pur. Il enrôle donc l’intrépide Hasan (Oliver Tobias) – un imposteur qui se fait passer pour un prince – et lui promet la main de Zuleira (Emma Samms), sa propre fille, en échange de la précieuse relique. Accompagné du jeune voleur Majeed (Puneet Sira) et de son singe de compagnie, Hasan part aussitôt à l’aventure. Après avoir bravé un génie maléfique jailli d’une bouteille, des dragons mécaniques crachant des torrents de feu et des monstres tapis dans les marécages, la Rose d’El-Il est enfin à leur portée. Mais Hasan découvre que son commanditaire n’a jamais eu l’intention de tenir sa promesse…

Star Wars à la sauce orientale

Très fortement inspiré par Le Voleur de Bagdad des frères Korda, Le Trésor de la montagne sacrée en reprend les personnages principaux dont il conserve les attributs et les apparences (finalement, seuls les noms changent). Le vil Al-Quazar remplace donc Jaffar, Hasan et Zuleira se substituent au prince Ahmad et à sa princesse, et le jeune voleur Majeed s’érige en émule (plutôt sympathique et convainquant) du Abu que campait Sabu en 1940. Le scénario ne réserve donc que peu de surprises, dans la mesure où nous sommes en terrain connu. La nouveauté est à chercher du côté d’une certaine autodérision (Mickey Rooney qui astique un faux dragon en bougonnant, le génie de la lampe qui n’a rien de particulièrement serviable) et de la forte influence de La Guerre des étoiles. Car le succès du space opera de George Lucas n’a pas laissé indifférent Kevin Connor, qui s’appuie sur des effets visuels audacieux (à défaut d’être toujours très réussis) pour concocter une poursuite de tapis volants filmée à la manière d’une bataille de vaisseaux spatiaux, aux accents d’une musique pleine d’emphase composée par Ken Thorne. Certes, Le Trésor de la montagne sacré n’arrive pas à la cheville de son modèle Le Voleur de Bagdad ou du 7ème voyage de Sinbad, mais le jeune public de l’époque y trouva maintes sources de réjouissances. Aujourd’hui, bien sûr, le film de Connor a pris un inévitable coup de vieux.

 

(1) Extrait d’une interview parue dans Starbust en janvier 1979

 

© Gilles Penso

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