

Trois jeunes femmes se filment en train de pratiquer une séance de sorcellerie pour les besoins d’un documentaire… et invoquent la redoutable Lilith !
WITCHOUSE 3 – DEMON FIRE
2001 – USA
Réalisé par J.R. Bookwalter
Avec Debbie Rochon, Tanya Dempsey, Tina Krause, Paul Darrigo, Brinke Stevens, Michael Deak
THEMA SORCELLERIE ET MAGIE I SAGA WITCHOUSE I CHARLES BAND
En découvrant les rushes de The Coven, un minuscule film d’horreur bricolé par le réalisateur Brad Sykes pour surfer sur la vogue encore vivace de Dangereuse alliance, le producteur Charles Band se dit qu’il pourrait en racheter les droits et le rebaptiser Witchouse 3, ce qui lui permettrait d’obtenir à moindre coût un troisième volet pour sa « saga » d’épouvante. En apprenant ça, J.R. Bookwalter, qui avait réalisé Witchouse 2, met Band au défi : plutôt qu’acheter The Coven, pourquoi ne produirait-il pas – pour une somme encore moindre – un troisième épisode original ? Band accepte, bien sûr, et Bookwalter se lance donc dans ce film minimaliste tourné en neuf jours avec cinq acteurs et un nombre restreint de décors. The Coven sortira finalement en 2002 sous son titre original, tandis que Bookwalter réunit quatre scream queens pour tenir la vedette de son Witchouse 3. Brinke Stevens (Slave Girls, Sorority Babes, Sideshow) et Debbie Rochon (Tromeo and Juliet, Terror Firmer, Toxic Avenger 4), censées tourner ensemble un film de loup-garou qui finalement ne se fera pas, sont immédiatement recrutées par Band. Tanya Dempsey (Shrieker) et Tina Krause (Psycho Sisters) les rejoignent. Car les rôles majeurs du film sont féminins, conformément à l’envie de s’inscrire dans la mouvance de Dangereuse alliance.


Tanya Dempsey incarne Annie, une jeune femme malmenée par un époux brutal (Paul Darrigo) qui décide de fuguer pour partir se réfugier chez ses deux amies Stevie (Debbie Rochon) et Rose (Tina Krause). Or ces dernières sont en train de tourner un documentaire sur la sorcellerie. Un soir où toutes les trois sont bien éméchées, Stevie décide de se lancer dans un rituel de sorcellerie et de le filmer en utilisant un livre de sorts. Elle trace donc un cercle au sol, allume des bougies et prononce des incantations, le tout enregistré par une caméra vidéo. Tout ce cérémonial folklorique provoque le surgissement de la sorcière Lilith (Brinke Stevens). C’est du moins ce que pensent les trois amies face aux lumières bizarres, aux apparitions fantomatiques et aux bruits surnaturels qui les entourent soudain. Paniquées, elles s’enfuient hors de la maison puis se ressaisissent : et s’il s’agissait simplement d’autosuggestion et d’hallucinations due à leur état d’ébriété avancé ? Effectivement, quand elles rentrent, tout semble revenu à la normale…
« Tout ce qui a trait à la magie va par trois »
Le second degré s’installe dès l’entame du film, avec cette fausse séance de sorcellerie tenue par une prêtresse aux dents pointues en plastique qui nous fait croire un instant que nous avons affaire à Lilith. Mais Witchouse 3 ne parviendra pas à tenir cette promesse d’une relecture ironique du mythe des sorcières. Le scénario se contente en effet d’enfoncer des portes ouvertes. Il ne se passe pas grand-chose pendant ces 90 minutes poussives, où Lilith se contente de faire quelques apparitions furtives au sein de séquences ennuyeuses censées effrayer les spectateurs. N’ayant rien d’intéressant à défendre, les actrices, pour sympathiques qu’elles soient, ne nous convainquent jamais et débitent d’interminables dialogues soporifiques, dont l’improbable : « Tout ce qui a trait à la magie va par trois, comme la Sainte trinité et les Rois Mages. » Un retournement de situation inattendu tente bien de relancer cette intrigue anémique au cours du dernier acte, sans grand succès. On peut certes saluer la capacité de J.R. Bookwalter à emballer son film avec un budget squelettique de 26 000 dollars et les efforts de son chef opérateur Danny Draven pour tenter de faire du cinéma avec sa caméra DV Cam. Mais WItchouse 3 n’a rien pour marquer les mémoires. Voilà sans doute pourquoi le WItchouse 4 que le réalisateur envisageait de tourner dans la foulée ne vit jamais le jour.
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© Gilles Penso
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