Un OVNI vient d’atterrir au beau milieu de la campagne américaine. À son bord : un félin extra-terrestre aux pouvoirs surnaturels…
THE CAT FROM OUTER SPACE
1978 – USA
Réalisé par Norman Tokar
Avec Ken Berry, Sandy Duncan, Harry Morgan, Roddy McDowall, McLean Stevenson, Jesse White, Alan Young, Hans Conried, Ronnie Schell
THEMA EXTRA-TERRESTRES I MAMMIFÈRES
À partir du milieu des années 70, le studio Disney se focalise plus sur ses films en prises de vues réelles que sur ses longs-métrages animés. « L’âge d’or » est derrière la compagnie et ne renaîtra qu’à la fin de la décennie suivante. Entre-temps, à part un Robin des Bois et un Bernard et Bianca, le département animation de chez Mickey ne fait pas beaucoup d’éclats. Les films « live » sortent en revanche tous azimut, notamment les épisodes de la saga La Coccinelle, La Montagne ensorcelée, L’Île sur le toit du monde ou encore Un vendredi dingue, dingue, dingue, pour n’en citer que quelques-uns. Nimbés d’une patine volontiers « rétro », ces films semblent souvent un peu à la traîne par rapport aux tendances du moment. Aussi, lorsque La Guerre des étoiles et Rencontres du troisième type affolent le grand public, Disney se dit qu’il est temps de sauter sur l’occasion. Sans changer ses fondamentaux (la comédie façon « slapstick », les animaux sympathiques, les gentils idiots au grand cœur, les romances naïves), le studio décide d’intégrer plus ouvertement des éléments de science-fiction. Ainsi naît Le Chat qui vient de l’espace, dernier film de Norman Tokar (téléaste depuis le début des années 50 et réalisateur de plusieurs films Disney comme Quatre Bassets pour un Danois ou La Course au trésor) avant son décès en 1979.
Un OVNI aux allures de tête de félin fait un atterrissage d’urgence sur Terre, sur le terrain d’une ferme isolée. Les militaires débarquent aussitôt et récupèrent le vaisseau pour l’emmener dans un entrepôt top-secret, espérant percer les secrets de sa source d’énergie. Mais l’occupant de l’OVNI, un chat extra-terrestre qui répond au nom de Zunar-J-5/9 Doric-4-7, échappe à leur vigilance. Grâce au collier lumineux qu’il porte autour du cou, le minou extra-terrestre possède des pouvoirs télékinétiques, parle par télépathie, peut jouer de la musique à distance ou figer les gens pendant plusieurs minutes. Après avoir observé les scientifiques à la dérobée, il se rapproche de Frank Wilson (Ken Berry, héros d’Un nouvel amour de Coccinelle), un chercheur dont les théories controversées sur l’énergie extraterrestre s’avèrent étonnamment justes. Intrigué par cet animal, Frank décide de l’adopter et le baptise Jake. Mais ce dernier lui révèle bientôt sa véritable identité et ses capacités extraordinaires…
Cosmocat
Brocardant gentiment l’armée américaine, sa rigidité hiérarchique et son anticommunisme primaire (« Je ne vois ni marteau ni faucille », dit un officier en observant l’engin aux jumelles, « C’est peut-être à l’intérieur », s’entend-il rétorquer), Le Chat qui vient de l’espace offre un rôle savoureux à Harry Morgan en général têtu et autoritaire. Ken Berry, lui, se contente du registre que nous lui connaissons déjà, celui du type sympathique, distrait et maladroit promis à une gentille amourette avec une ingénue que joue Sandy Duncan. En arrière-plan, Roddy McDowall joue les espions industriels, au service d’un super-vilain réfugié dans une caverne qui semble s’être échappé d’un James Bond. Le film tire la grande majorité de ses scènes comiques et de ses morceaux de bravoure des pouvoirs magiques que possède le chat. D’où une partie de billard ensorcelée qui rappelle la scène de la roulette du Fantôme de Barbe Noire, une moto qui s’envole au nez et à la barbe de l’armée (avant-goût de l’un des passages les plus célèbres de E.T. l’extra-terrestre) ou encore une poursuite aérienne finale entre un hélicoptère et un vieux coucou rouillé, bourrée de cascades audacieuses mais sans doute trop longue. Le Chat qui vient de l’espace est en quelque sorte un film de transition. Dès l’année suivante, Disney abordera en effet la SF sous un angle beaucoup plus adulte avec Le Trou noir, premier d’une série de longs-métrages à la tonalité plus grave tels que Les Yeux de la forêt, Le Dragon du lac de feu, Tron ou La Foire des ténèbres.
© Gilles Penso
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