JOSH KIRBY : TIME WARRIOR ! CHAPITRE 4 – EGGS FROM 70 MILLION B.C. (1996)

Le jeune voyageur temporel se retrouve cette fois-ci confronté à une nuée de vers préhistoriques amicaux mais très voraces…

JOSH KIRBY TIME WARRIOR! CHAPTER 4 : EGGS FROM 70 MILLION B.C.

 

1996 – USA

 

Réalisé par Mark Manos

 

Avec Corbin Allred, Jennifer Burns, Barrie Ingham, Steve Wilder, Derek Webster, Gary Kasper, Illinca Goia, Carmen Lacatus, Claudiu Trandafir, Steve Blum

 

THEMA VOYAGES DANS LE TEMPS I INSECTES ET INVERTÉBRÉS I SAGA JOSH KIRBY I CHARLES BAND

Arrivée à mi-parcours de sa réalisation, l’ambitieuse saga de science-fiction Josh Kirby connaît une déconvenue imprévue lorsque le studio Paramount décide de stopper son partenariat avec la compagnie de production Full Moon et de ne plus distribuer ses films sur le marché de la vidéo. Les cordons de la bourse se resserrent donc, les budgets – déjà très étriqués – se réduisent d’avantage et les équipes de production quittent les lieux de tournage roumains pour une réunion de crise aux Etats-Unis. Il n’est certes pas question d’arrêter la série en cours de route, mais une certaine réorganisation s’impose. Entretemps, Ernest D. Farino, qui devait réaliser le quatrième opus, n’est plus disponible, puisqu’il est chargé de superviser les effets visuels de Planète hurlante au Canada pour Christian Duguay. Fort de son expérience réussie sur le film d’épouvante érotique Huntress : l’esprit de la nuit pour Full Moon, Mark Manos le remplace, même si ce type d’aventure fantastique tout-public est très éloigné de son univers. « J’avais à l’époque un jeune fils, et j’ai pensé qu’il serait amusant de faire un film qu’il pourrait regarder », explique-t-il. « Voilà pourquoi j’ai donné mon accord, même si les sensibilités nécessitées pour un Josh Kirby sont assez différentes des miennes » (1).

Alors qu’ils voyagent dans le temps pour récupérer les composants du Nullifier, redoutable artefact extra-terrestre qui ne doit surtout pas tomber entre de mauvaises mains, Josh Kirby (Corbin Allred), le professeur Irwin 1138 (Barrie Ingham) et la guerrière Azabeth Siege (Jennifer Burns) découvrent des grands œufs fixés sur la coque de leur vaisseau spatial. Irwin détermine qu’ils datent de 70 millions d’années avant notre ère. Lorsque ces œufs éclosent, c’est pour donner naissance à des dizaines de vers mignons avec de gros yeux, des antennes et des museaux arrondis. Apparemment inoffensives et particulièrement affectueuses, ces bêtes montrent en revanche un appétit redoutable pour toutes les matières métalliques. En un clin d’œil, elles dévorent ainsi une partie du vaisseau qui, en difficultés, s’écrase sur une planète inconnue. Or en émergeant de l’engin, nos héros découvrent qu’ils ont atterri sur la terre d’origine d’Azabeth, le monde des Kang. Les humains étant les ennemis jurés des Kang, Irwin et Josh sont emprisonnés tandis que la guerre fait rage sur place et que les lignes de défense locales sont affaiblies par la voracité des vers préhistoriques lâchés dans la nature…

Un ver de trop…

Les invertébrés amateurs de métal sont donc les attractions principales de cet épisode. Animées comme des muppets par l’équipe de Mark Rappaport, ces bestioles ne sont pas du tout réalistes, ce qui n’est pas gênant dans la mesure où le film assume pleinement leur caractère cartoonesque. Ces vers farceurs reviennent régulièrement tout au long de l’histoire pour dévorer tout ce qui leur passe entre les mâchoires, influant sans le vouloir sur la guerre galactique qui se joue entre les humains et les Kang. Il n’est pas simple de reconnaître ici l’esthétique chère à Mark Manos, mais le cahier des charges est évidemment sans comparaison avec ses travaux précédents et notre homme doit se conformer à l’esprit de la saga co-réalisée jusqu’alors par Ernest Farino et Frank Arnold. En quelques rares instants, Manos stylise pourtant sa mise en scène, comme lorsque la caméra s’attarde lentement sur une nuée de débris jonchant un sol désertique et crépusculaire jusqu’à révéler le maléfique Zoetrope, échoué avec la carcasse de son armure sur une planète inconnue. L’un des aspects les plus intéressants de cet épisode est le dilemme vécu par Azabeth Siege qui, du reste, est sans conteste le personnage le plus attrayant de cette saga inégale. Quant à Josh Kirby, il se découvre de nouveaux pouvoirs surprenants dus à son statut de voyageur temporel. Moins cheap que l’épisode 3, Eggs From 70 Million B.C. bénéficie de décors plus convaincants (parce que souvent ramenés à quelque chose de simple et primitif), d’une mise en scène plus précise et d’enjeux plus resserrés, à la hauteur des protagonistes. Le final nous promet une nouvelle aventure improbable, située cette fois dans une grotte peuplée par des hommes-champignons !


(1) Propos extraits du livre « It Came From the Video Aisle ! » (2017)

 

© Gilles Penso

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