KILLJOY’S PSYCHO CIRCUS (2016)

Condamnés à errer sur Terre, le diabolique Killjoy et ses clowns monstrueux en sont réduits à animer un talk-show grotesque…

KILLJOY’S PSYCHO CIRCUS

 

2016 – USA

 

Réalisé par John Lechago

 

Avec Trent Haaga, Victoria de Mare, Tai Chan Ngo, Al Burke, Robin Sydney, Stephen F. Cardwell, Lauren Nash, Tim Chizmar, Victoria Levine, Marc Pearce

 

THEMA DIABLE ET DÉMONS I SAGA KILLJOY I CHARLES BAND

En plein tournage de Killjoy Goes to Hell, l’homme à tout faire John Lechago (réalisateur, scénariste, producteur, monteur, superviseur des effets spéciaux) pense déjà à l’épisode suivant, situé cette fois-ci sur Terre. L’ambition de ce cinquième épisode semble un peu hors de portée du producteur Charles Band, malgré la cote de popularité grandissante du clown démoniaque remontée en flèche grâce à Killjoy 3. L’idée d’une campagne de financement participatif se met alors en branle. Comme pour Evil Bong : High-5 et Puppet Master : Axis Termination, Band lance ainsi un appel à collecte de fonds auprès des fans de Full Moon. « Nous voulons poursuivre cette série passionnante via FullMoonStreaming.com, qui est vraiment l’avenir de notre entreprise », explique Band sur la page Kisckstarter dédiée à ce crowdfunding. « Les vidéoclubs n’existent plus dans ce pays et nous voulons continuer à produire des films en vidéo directe que vous ne verrez nulle part ailleurs. C’est comme Netflix pour les fous ! » L’objectif de Band est de financer lui-même Killjoy’s Psycho Circus à hauteur de 100 000 dollars et de demander une contribution additionnelle pour réunir les 60 000 dollars manquants. Cette campagne n’atteindra finalement pas son but, ce qui n’empêchera pas ce cinquième opus d’entrer malgré tout en production et de s’affirmer clairement comme le plus déjanté de la saga.

Conformément à ce que montrait l’épilogue de Killjoy Goes to Hell, le clown maléfique aux dents pointues a fini par débarquer sur Terre avec son équipe infernale : le mime Freakshow, le massif Punchy et la langoureuse Batty Boop. Mais ce séjour parmi les humains n’est pas de tout repos. Pour gagner sa vie, Killjoy s’est reconverti en animateur d’un talk-show délirant, « Psycho Circus », avec à ses côtés une remplaçante peu convaincante de Batty Boop, l’originale l’ayant quitté après une querelle amoureuse. Pendant ce temps, en Enfer, Belzébuth est jugé pour avoir laissé Killjoy s’échapper. Pour se racheter, il reçoit une mission : capturer l’esprit du démon-clown dans une boîte. Armé d’un vaisseau spatial monumental et accompagné de Jezebel, sa copilote, il lance une traque sans merci, épaulé par six tueurs psychopathes. La lutte s’apprête donc à prendre une tournure apocalyptique…

Star Freak

Conformément à de nombreux épisodes tardifs des franchises de Full Moon, la tonalité a bien changé depuis le premier épisode. L’horreur n’a plus du tout droit de cité, au profit d’un enchaînement de gags qui muent Killjoy’s Psycho Circus en une sorte d’auto-parodie référentielle et post-moderne. Très autocentré, cet opus cligne donc de l’œil vers les films de la série, les produits dérivés, les sponsors, s’offre même une séquence de mise en abyme au cours de laquelle Trent Haaga (sous son maquillage de clown) s’interviewe lui-même (au naturel) sur un plateau TV tout en discourant sur la prestation d’Angel Vargas dans le premier film. Cette infinité d’auto-citations – comme les posters Full Moon qui ornent la chambre d’un ado ou les spots de pubs qui scandent l’émission de Killjoy – ne fait qu’épisodiquement sourire et nous rappelle la démarche un peu vaine du Fils de Chucky. Fort heureusement, Lechago ne se contente pas de se regarder le nombril. Plus déchaîné que jamais, il fait fi du minuscule budget à sa disposition pour nous offrir des gunfights au pistolet laser, des affrontements à coups de boules de feu et de rayons d’énergie et des scènes de combats de vaisseaux spatiaux sur fond de musique parodiant celle de Flash Gordon ! Les effets visuels ont souvent du mal à suivre, mais ce grain de folie généralisé reste très réjouissant. Cela dit, il est clair que la franchise arrive là au bout d’une logique qui l’empêchera d’aller plus loin si elle ne se renouvelle pas en changeant de cap.

 

© Gilles Penso

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