KILLJOY 2 (2002)

Le clown diabolique est de retour, terrorisant cette fois-ci cinq délinquants juvéniles isolés au milieu des bois…

KILLJOY 2

 

2002 – USA

 

Réalisé par Tammi Sutton

 

Avec Austin Priester, Wayland Geremy Boyd, Bobby Marsden, Aaron Brown, Logan Alexander, Debbie Rochon, Nicole Pulliam, Choice Skinner, Olimpia Fernandez

 

THEMA DIABLE ET DÉMONS I SAGA KILLJOY I CHARLES BAND

Entre 1999 et 2001, Charles Band et Mel Johnson Jr. ont produit quatre films de blaxploitation confrontant un casting d’acteurs afro-américains à des entités surnaturelles diverses : Ragdoll, The Horrible Doctor Bones, Killjoy et The Vault. Le départ de Johnson Jr. aurait dû logiquement stopper cet élan. Mais Band se dit qu’il y a sans doute matière à poursuivre dans cette lancée, notamment avec le personnage du clown maléfique Killjoy qui a le potentiel de devenir un croquemitaine populaire (malgré l’accueil très mitigé réservé au premier film). J.R. Bookwalter se voit donc confier la production de Killjoy 2 et Tammi Sutton sa réalisation. Engagé pour écrire le scénario, Douglas Snauffer a comme instruction de partir dans une toute autre direction que celle du premier film. « Je suis un grand fan de Quentin Tarantino, et j’aime beaucoup Une nuit en enfer », raconte-t-il. « J’aimais le principe d’un film qui passe brutalement d’un genre à l’autre. D’abord ils font un casse et s’enfuient, puis ils se retrouvent dans un relais routier assiégé par des vampires. J’ai essayé de retrouver une structure proche en écrivant Killjoy 2. » (1) Sur le papier, l’idée tient la route. À l’écran, c’est une autre histoire.

En route depuis Los Angeles vers un refuge délabré, qu’ils doivent rénover dans le cadre de travaux d’intérêt général, un groupe de cinq jeunes délinquants et les deux chaperons qui les accompagnent (Logan Alexander et Debbie Rochon) rencontrent un petit problème lorsque leur van tombe en panne en pleine campagne, au milieu de la nuit. En essayant de trouver un téléphone, l’un des voyous se fait tirer dessus par une campagnarde qui croit qu’on veut la cambrioler et le groupe trouve refuge auprès d’une femme étrange (Rhonda Claerbaut) qui n’a ni téléphone, ni voiture, mais propose de les aider. Face à l’état critique de leur ami, deux des jeunes gens, qui ont entendu parler de la légende de Killjoy, décident d’invoquer cet esprit diabolique et le libèrent. Le monstre au nez rouge et aux grosses chaussures entame alors un massacre méthodique.

Le clown du spectacle

Conformément à l’envie initiale du scénariste, le clown se fait attendre, le temps pour les spectateurs de se familiariser avec les sept personnages principaux. La dynamique du groupe est intéressante, le sort des petites frappes et des policiers qui les ont sous leur responsabilité parvient à nous intéresser, bref la situation de départ fonctionne plutôt bien. Ces protagonistes ne sont d’ailleurs pas sans nous évoquer ceux du Ticks de Tony Randell, des ados à problème et leurs chaperons attaqués eux aussi par une monstruosité dans les bois. Bien sûr, le manque de moyen se fait cruellement sentir, la prise de son est souvent catastrophique, certains acteurs nous convainquent plus que d’autres (Debbie Rochon surjoue hélas sans subtilité en appuyant chacune de ses répliques avec un accent de cowboy). Mais la tonalité pour laquelle optent Snauffer et Sutton est intrigante. Le problème, c’est qu’il faut bien faire surgir le clown à un moment donné. Et à partir de là, rien ne va plus. Remplaçant au pied levé Angel Vargas, qui incarnait le démon dans le premier film, le producteur associé Trent Haaga fait ce qu’il peut pour nous distraire en forçant sur les ricanements hystériques, mais dès lors le scénario patine, les dialogues deviennent insipides, les rebondissements ne riment plus à rien et le film s’achève n’importe comment. La franchise Killjoy ne s’arrêtera pourtant pas là. Quand Charles Band tient un filon, il ne lâche pas si facilement l’affaire !

 

(1) Propos extraits du livre « It Came From the Video Aisle ! » (2017)

 

© Gilles Penso


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