LES DENTS DE LA NUIT (2008)

Trois fêtards invétérés parviennent à s’incruster dans une soirée VIP extrêmement élitiste… que tiennent des vampires assoiffés de sang !

LES DENTS DE LA NUIT

 

2008 – FRANCE / BELGIQUE / LUXEMBOURG

 

Réalisé par Vincent Lobelle et Stephen Cafiero

 

Avec Patrick Mille, Julie Fournier, Frédérique Bel, Vincent Desagnat, Hélène de Fougerolles, Sam Karmann, Tchéky Karyo

 

THEMA VAMPIRES

Après avoir réalisé des centaines de spots publicitaires, Vincent Lobelle et Stephen Cafiero décident de s’attaquer à leur premier long-métrage. Motivés par le succès de Shaun of the Dead, les duettistes se mettent en tête de dépoussiérer le vieux mythe des vampires en l’abordant sous l’angle parodique, dans une sorte de relecture modernisée du Bal des vampires. Mais si le classique de Polanski vient naturellement à l’esprit à la lecture du synopsis des Dents de la nuit, Lobelle et Cafiero puisent plutôt leur inspiration dans le cinéma horrifique « classique », leurs films de chevet dans le genre étant de la trempe de Zombie, L’Exorciste, Halloween ou Alien. Rien de très comique, donc, à priori. Lorsqu’ils s’attaquent aux Dents de la nuit, une première version du scénario existe déjà, et les producteurs peinent depuis cinq ans pour essayer de monter le financement du film. Ce sont eux qui finissent par trouver la juste tonalité, celle qui va permettre de débloquer les choses. La réunion d’un casting populaire et la pugnacité des producteurs fait le reste. Le titre lui-même est une habile trouvaille. Au lieu de La Nuit Médicis (qui est le nom original du film), on opte pour un mixage des Dents de la mer et des Griffes de la nuit qui – inconsciemment ou pas – parlera forcément aux amateurs du genre.

Sam (Patrick Mille), Prune (Julie Fournier) et Alice (Frédérique Bel), trois amis inséparables et grands spécialistes du squat dans les soirées, pensent décrocher le jackpot lorsqu’ils obtiennent des invitations pour la légendaire « Nuit des Médicis », une fête VIP mystérieuse qui se tient chaque année dans un château isolé. Mais leur excitation tourne court lorsqu’ils découvrent que leurs hôtes sont des vampires assoiffés de sang et que les invités ne sont là que pour servir de buffet. S’il a été difficile de pénétrer dans cette fête, il va s’avérer quasiment impossible d’en sortir ! Tandis que tous les invités se font tuer les uns après les autres, nos trois larrons vont devoir tout tenter pour s’échapper, armés de pieux improvisés et d’une bonne dose de débrouillardise. Sur leur chemin, ils entraînent dans leur fuite Édouard (Vincent Desagnat), un indécrottable boulet, Serge (Sam Karmann), un dentiste pour stars, et Jessica (Hélène de Fougerolles), une femme de mafieux au QI désastreux.

« Ce soir, évitez de vous faire sucer ! »

Rien de bien subtil n’émerge de ces Dents de la nuit, comme on peut s’y attendre, et ceux qui ne jurent que par Le Bal des vampires en termes de parodies aux dents longues risquent fort de soupirer d’exaspération face à cette comédie potache qui cherche à ratisser large et ne fait jamais dans la dentelle (« Ce soir, évitez de vous faire sucer » annonce d’emblée l’affiche du film !). Pourtant, Les Dents de la nuit ne manque pas d’attraits. Sa petite troupe de comédiens joue le jeu de l’autodérision avec une bonne humeur franchement communicative. Voir Tcheky Karyo cabotiner en comte vampire désabusé, Hélène de Fougerolles jouer la blonde désespérément décérébrée ou Sam Karman entrer dans la peau d’un chirurgien-dentiste imbu de lui-même (qui avoue « prendre du plaisir dans la bouche des autres » !) s’avère très jouissif. D’autre part, l’aspect purement fantastique du film est assumé à 100%, par l’entremise d’effets spéciaux de maquillage extrêmement efficace conçus par le maquilleur Pierre-Olivier Persin (The Substance) et réalisés par une équipe intégrant jusqu’à soixante artistes lorsque des vingtaines de vampires nécessitent leurs bons soins cosmétiques à base de silicone et de latex. Certes, le scénario des Dents de la nuit n’a rien de transcendantal et ses rebondissements ne marqueront guère les mémoires. Mais l’initiative demeure sympathique et le résultat tout à fait divertissant. Bref, voilà un petit plaisir coupable à partager de préférence entre copains.

 

© Gilles Penso


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