Coincés dans une petite ville d’Alaska pendant un mois complet sans soleil, un shérif et une poignée de survivants affrontent de monstrueux vampires…
30 DAYS OF NIGHT
2007 – USA
Réalisé par David Slade
Avec Josh Hartnett, Melissa George, Danny Huston, Ben Foster, Mark Boone Junior, Mark Rendall, Amber Sainsbury, Manu Bennett, Megan Franich, Joel Tobeck
THEMA VAMPIRES
Lorsque Steve Niles imagine l’histoire de 30 jours de nuit, c’est avec l’intention d’en tirer un scénario pour le cinéma. Mais tous les studios auxquels il présente le projet tournent des talons, peu intéressés par le concept. En désespoir de cause, Niles change son fusil d’épaule et opte pour un autre médium : une série de comic books, dont il confie les dessins à Ben Templesmith. Par une de ces ironies du sort dont Hollywood a le secret, les albums ont suffisamment de succès pour attirer Columbia Pictures, qui avait pourtant rejeté initialement la proposition de Niles. Une adaptation sur grand écran se met donc en route, sous les bons auspices de deux producteurs spécialisés dans l’épouvante : Sam Raimi et Robert Tapert. Raimi envisage un temps de réaliser lui-même le film, mais choisit finalement de laisser quelqu’un d’autre passer derrière la caméra. Ce sera David Slade, dont le premier long-métrage Hard Candy avait fait grand bruit deux ans plus tôt. Slade s’installe avec son équipe en Nouvelle-Zélande pour un tournage de trois mois au cours duquel la plupart des séquences de nuit sont reconstituées en plein jour. Pleinement investis dans leurs rôles, Josh Hartnett et Melissa George donnent le meilleur d’eux-mêmes, effectuant chaque fois que possible leurs propres cascades, combats et séquences d’action.
L’histoire de 30 jours de nuit se déroule dans la ville de Barrow, située au cœur de l’Alaska. Tandis que les habitants se préparent à affronter l’hiver, marqué par un mois complet de nuit polaire, un mystérieux étranger (Ben Foster) débarque d’un grand navire et commence à saboter les moyens de communication ainsi que les transports, plongeant la ville dans le chaos. Le shérif de Barrow, Eben Oleson (Josh Hartnett), mène l’enquête et découvre que son épouse Stella (Melissa George) a raté le dernier vol pour quitter la ville et se voit contrainte d’y rester pour les trente prochains jours. Cette nuit-là, l’horreur frappe. Grâce à l’aide de « l’étranger », un groupe de vampires, mené par le sanguinaire Marlow (Danny Huston), envahit la ville et massacre une grande partie de la population. Les quelques survivants, dont la famille d’Eben, trouvent refuge dans une maison barricadée, munie d’un grenier secret, où ils tentent désespérément de se protéger des créatures assoiffées de sang qui rôdent autour d’eux.
Vive le sang d’hiver
Le froid hivernal est un support d’épouvante souvent très efficace, ce que prouvait magistralement The Thing de John Carpenter. David Slade le confirme en nous offrant une vision surprenante d’un mythe qu’on pensait pourtant connaître par cœur. Oubliez les dandys élégants et raffinés d’Entretien avec un vampire. Ici, les suceurs de sang sont des bêtes sauvages, des créatures primitives s’exprimant par rugissements et autres cris gutturaux, tout en exhibant des mâchoires de requins ensanglantées. Nous sommes finalement plus proches du zombie que du comte Dracula (auquel le personnage de « l’étranger » semble malgré tout faire allusion, calquant ses agissements sur celui de Renfield). D’ailleurs, plusieurs séquences du film évoquent La Nuit des morts-vivants, tandis que la séquence de la petite fille fait écho à celle de L’Armée des morts. 30 jours de nuit est une prodigieuse réussite, se distinguant par sa photographie somptueuse, son montage et son découpage au cordeau, ses maquillages spéciaux particulièrement efficaces, son suspense implacable, sa brutalité sans concession, son interprétation solide (Hartnett en tête). Bref, voilà une variante rafraîchissante (dans tous les sens du terme) qui confirme tout le bien que nous pensions de David Slade. Deux mini-séries (Blood Trails, Dust to Dust) et une suite (30 Jours de nuit 2 : Jours sombres) seront produites dans la foulée.
© Gilles Penso
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