JOSH KIRBY : TIME WARRIOR ! CHAPITRE 2 – THE HUMAN PETS (1995)

Dans ce second épisode, nos voyageurs temporels quittent le moyen-âge et les dinosaures pour se retrouver dans les griffes d’un bébé mutant géant…

JOSH KIRBY TIME WARRIOR! CHAPTER 2: THE HUMAN PETS

 

1995 – USA

 

Réalisé par Frank Arnold

 

Avec Corbin Allred, Jennifer Burns, Barrie Ingham, John DeMita, Spencer Rochfort, Heinrich James, Sandra Guibord, Richard Lineback, Dumitru Bogomas, Derek Webster

 

THEMA VOYAGES DANS LE TEMPS I DINOSAURES I MUTATIONS I FUTUR I SAGA CHARLES BAND I JOSH KIRBY

Si le scénario de ce second opus de la saga Josh Kirby semble bizarrement agencé, c’est parce qu’il résulte d’une décision de dernière minute. Initialement, The Human Pets devait en effet être le premier épisode, suivi par Planet of the Dino Knights. Mais en cours de post-production, les producteurs jugent que l’histoire des dinosaures apprivoisés en plein monde médiéval permettront à cette série de longs-métrages fantastiques de démarrer sur des chapeaux de roue. On ne saurait leur donner tort, dans la mesure où l’intrigue de The Human Pets est beaucoup moins palpitante. Mais ce changement de cap entraîne une restructuration artificielle du récit. Ce second Josh Kirby reprend donc les personnages exactement là où nous les avions laissés, en l’an 1205, dans une ambiance à la Robin des Bois où des rebelles cachés dans la forêt s’apprêtent à se révolter contre le vil Lord Henry (Spencer Rochfort). Tandis que Josh Kirby (Corbin Alfred), le scientifique Irwin AA38 (Barrie Ingham) et une troupe de paysans gonflés à bloc prend le château d’assaut et sauve de la hache du bourreau la guerrière Azabeth Siege (Jennifer Burns), le bon William de Dearborn (John DeMita), frère du tyran, l’affronte à dos de dinosaure. Le clou du spectacle est donc un combat entre un tyrannosaure et un tricératops, transformés en montures médiévales par des belligérants en armure.

Si l’animation en stop-motion des deux mastodontes manque singulièrement de fluidité (nous sommes loin du savoir-faire de l’animateur David Allen, alors très occupé par son film The Primevals), cette séquence reste délicieusement iconique et montre bien l’ambition d’une saga faisant fi de ses faibles moyens pour offrir au jeune public le spectacle le plus original possible. Certes, l’affrontement entre les soldats et les paysans dans la cour du château ressemble plus à un spectacle médiéval de parc d’attraction qu’à une véritable échauffourée, mais la foule costumée s’y agite tout de même avec panache. Après cette seconde moitié de métrage, au cours de laquelle le héros Josh Kirby est relégué à l’arrière-plan et ne fait finalement pas grand-chose, la machine à voyager dans le temps décolle et nos protagonistes se retrouvent brutalement propulsés ailleurs, preuve que les monteurs ont fait ce qu’ils pouvaient pour tenter de raccorder deux intrigues censées initialement être racontées dans le sens inverse. Sans transition, Josh, Irwin et Azabeth se retrouvent donc sur une Terre futuriste alternative, en l’an 70 379, peuplée par une civilisation de mutants géants, les Fatlings. Capturés aux côtés de quatre humains venus de différentes époques (un cow-boy, un viking, un mousquetaire et un pilote allemand), ils deviennent les jouets d’un bébé gigantesque qui les force à se battre entre eux pour se distraire.

Chérie, j’ai agrandi le bébé !

Cette seconde partie prend donc les allures d’une sorte de remake en couches culottes de Docteur Cyclope. L’idée est amusante, mais les designs, les costumes, les décors et les effets spéciaux ont du mal à suivre. Le look des Fatlings est parfaitement improbable, avec leur costume mal ajusté de bibendum Michelin, leurs lunettes de soudeurs et leur tête chauve boursouflée. Le décor de la chambre d’enfant lui-même est réduit à sa plus simple expression, quelques trucages sommaires s’efforçant de visualiser le changement d’échelle (de timides incrustations, une poignée de perspectives forcées et le remplacement des personnages par des poupées lorsque le bébé géant les manipule), avec en prime l’apparition furtive d’une araignée géante (en caoutchouc) qui semble vouloir cligner de l’œil vers L’Homme qui rétrécit. Cette aventure au pays des géants manquant cruellement de péripéties, plusieurs flash-backs de la vie lycéenne de Josh y sont insérés pour tenter de varier un peu les plaisirs. Le concept reste intéressant, même s’il est mal exploité, jusqu’à l’échappée de nos héros vers une autre destination pour un troisième épisode qu’on imagine aussi exubérant et fantasque que les deux premiers.

 

© Gilles Penso


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