MONOLITH (2022)

Une journaliste en disgrâce anime un podcast consacré aux phénomènes inexpliqués et tombe sur le récit d’un étrange objet noir d’origine inconnue…

MONOLITH

 

2022 – AUSTRALIE

 

Réalisé par Matt Vesely

 

Avec Lily Sullivan, Erik Thomson, Kate Box, Terence Crawford, Damon Herriman, Ling Cooper Tang, Ansuya Nathan, Matt Crook, Rashidi Edward, Brigid Zengeni

 

THEMA EXTRA-TERRESTRES

Une journaliste déclassée (Lily Sullivan) se retrouve prise au jeu d’une machination dont le but semble être de la confronter à un passé familial peu glorieux. Contrainte, après la perte de son emploi, de réaliser des podcasts autour d’histoires mystérieuses, seule dans la grande maison de ses parents pendant leur absence, elle monte les récits abracadabrants de ses intervenants de façon à en maximiser le suspense et la crédibilité et à fidéliser son auditoire. Elle invite ainsi les auditeurs à lui faire part de leurs expériences par téléphone. Une histoire étrange commence à se construire autour d’une brique noire bizarre, d’abord rapportée par une femme de ménage nommée Floramae (Ling Cooper Tang), et suivie par de nombreux autres témoins qui racontent l’apparition inexpliquées d’un objet similaire dans leur vie.

Reclus dans une spacieuse résidence toute en baies vitrées entourée de verdure, ce huis-clos joue d’ores et déjà sur les oxymores pour troubler les pistes. Très prometteur, Monolith démontre l’indéniable talent de son réalisateur à exploiter l’espace dans un lieu unique, ainsi que celui de son actrice principale qui met toute sa vigueur au service d’une histoire qui, malheureusement, reste le point faible de l’entreprise. Des versions miniatures du grand monolithe noir de 2001 l’odyssée de l’espace de Stanley Kubrick semblent ici provoquer des introspections dramatiques chez ceux qui les reçoivent. Karin, avec l’âme d’une journaliste d’investigation, s’investit de plus en plus dans une enquête qui, loin de lui révéler les secrets escomptés, l’entraîne dans sa propre culpabilité d’avoir menti à l’âge de neuf ans à propos d’une bêtise dont a été accusée celle qui semble bien décidée désormais à se venger.

Odyssée dans l’espace intérieur

Les liens de cause à effets semblant très disproportionnés, et les scènes impliquant les monolithes très énigmatiques, on s’interroge sur l’intérêt de tant de mystère pour une vérité qui ne semble même pas se dérober. La musique soutient la tension et le suspense, mais il est difficile d’adhérer entièrement à un film – aussi réussi soit-il formellement – s’il ne lie pas harmonieusement la forme et le fond. Et ici, le fond est semble-t-il l’âme humaine, la psyché et sa représentation par les monolithes, nous laissant espérer en vain un dénouement science-fictionnel qui ne viendra finalement ni nous éblouir, ni nous surprendre. Cependant, Monolith laisse attendre le prochain film de Matt Vesely, dans un exercice peut-être moins périlleux que ce premier long-métrage.


© Quélou Parente


Partagez cet article