SKY DOME 2123 (2023)

Une superbe dystopie qui évoque les thèmes de L’Âge de cristal et de Nausicaa de la vallée du vent

MUANYAG EGBOLT / WHITE PLASTIC SKY

 

2023 – HONGRIE / SLOVAQUIE

 

Réalisé par Tibor Bánóczki et Sarota Szabó

 

Avec les voix de Tamás Keresztes, Zsófia Szamosi, Géza D. Hegedüs, Judit Schell, István Znamenák, Zsolt Nagy, Márton Patkós, Renátó Olasz

 

THEMA FUTUR

2123. La Terre est aride. Plus rien n’y survit. Les animaux et les végétaux ont disparu de sa surface, et les humains sont regroupés sous un dôme qui rappelle celui de L’Âge de cristal ou de Total Recall. Un dôme qui se veut protecteur, mais tout autant oppressant avec des règles strictes qui réclament le sacrifice de chacun pour la survie de tous. En effet, à l’âge de cinquante ans, afin de fournir l’oxygène nécessaire à la continuité de l’espèce humaine, chacun renonce à ses années de vie supplémentaires et se fait implanter une graine dans le cœur afin de se transformer en arbre. Souffrant de la mort prématurée de son fils, Nora, 32 ans, s’est portée volontaire pour en finir au plus vite. Son mari Stefan, docteur en psychiatrie, ne l’entend pas de cette oreille. Il va braver les interdits de la nouvelle Budapest, sortir du Dôme, et retrouver la trace du premier inventeur du système, le professeur Paulik, pour tenter de faire opérer sa femme et inverser le processus d’implantation. Mais est-ce vraiment ce que veut Nora ?

À travers les émotions que traversent ces personnages tout en profondeur, dans un monde anxiogène où la vie ne tourne plus qu’autour de notions de survie, nous nous retrouvons au cœur des grandes questions philosophiques fondamentales qui animent l’être humain sur le sens de la vie et sa propre essence. Le film est formellement très beau, avec une animation hybride mêlant rotoscopie manuelle, maquettes en 3D et images de synthèse pour un résultat à fleur de peau et d’écorce où les nœuds des arbres évoquent les liens que nouent les hommes entre eux, mais aussi avec la nature.

Un siècle dans le futur…

Comme dans toutes les histoires où toute cause semble perdue d’avance, l’amour n’y est ni mièvre ni tiède, mais il devient essentiel, comme les éléments vitaux que sont l’eau, le sang, la sève. Il s’infiltre donc dans tous les interstices de ce film porté par une bande son où les silences se fondent avec délicatesse aux voix douces et profondes des protagonistes hongrois, et à la musique originale du compositeur Christopher White. Un film bouleversant qui nous projette un siècle en avant dans un futur que la science-fiction a prédit maintes fois, simplement en observant le pire dont on sait l’homme capable. Le meilleur reste porteur d’espoir. Il passe par l’impossibilité qu’ont certains, comme Stefan, de se résigner.

 

© Quélou Parente


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